Etats-Unis : la première ligne à grande vitesse au Texas est toujours sur les rails

Le premier groupe italien de construction Webuild (ex-Salini Impregilo) a annoncé mardi avoir signé un méga-contrat de 16 milliards de dollars pour la construction d'une ligne de train à grande vitesse reliant Dallas et Houston dans l'État américain du Texas.
Les futurs trains circuleront sur le tronçon entre Dallas et Houston (386 km) à une vitesse inédite aux États-Unis de 320 km/h.

La ruée vers l'or du TGV se joue actuellement au Texas. Après la compagnie ferroviaire espagnole Renfe qui a signé en 2020 un contrat de 6 milliards de dollars pour développer la ligne Houston-Dallas, c'est au tour de l'italien Webuild de rafler un méga-contrat de 16 milliards de dollars sur le projet. Celui-ci porte sur la construction de la ligne de train à grande vitesse capable de relier les deux métropoles texanes en 1 heure 30 minutes. L'accord final est l'un des plus importants jamais remportés par le groupe Webuild (ex-Salini Impregilo) et décroché via sa filiale américaine Lane Construction et la holding d'investissement Texas Central.

Situé dans le deuxième Etat le plus vaste et peuplé du pays, le projet permettra d'introduire la technologie du train à grande vitesse japonais Shinkansen, indique Webuild dans un communiqué. Les futurs trains circuleront sur le tronçon entre Dallas et Houston (386 km) à une vitesse inédite aux États-Unis de 320 km/h. Le contrat avait donné lieu en octobre 2018 à un premier accord préliminaire entre Texas Central et Webuild qui s'appelait alors Salini Impregilo.

Le groupe italien sera également chargé des travaux de génie civil, qui comprennent notamment la conception et la construction des 379 km de voie ferrée, des viaducs, ainsi que des services de maintenance, des bâtiments industriels et des dépôts de trains.

Dans le pays où les lobbies automobile et pétrolier sont très puissants, la course aux nouveaux contrats est rude. En 2019, un projet de ligne sillonnant la Californie du nord au sud avait dû être abandonné.

Les nouveaux marchés de la mobilité durable

Mais l'élection de Joe Biden à la Maison Blanche pourrait changer la donne. Dans la foulée des annonces pour la relance dans l'après Covid-19, le président démocrate a promis 3.000 milliards de dollars dans les infrastructures, dont plus de 100 milliards pour le développement du rail.

Aussi, les industriels bataillent pour prendre des parts de marché. En 2016, le Français Alstom avait réussi à vendre des nouveaux trains pour la ligne de l'Amtrak - la SNCF américaine -, entre Boston et Washington qu'il doit d'ailleurs livrer cette année.

Tous veulent remporter les contrats, à l'heure où les enjeux de mobilité durable deviennent un choix politique dans les pays développés.

Ce projet "constitue un moment charnière pour la mobilité durable aux États-Unis en lui permettant de rejoindre les rangs des pays qui offrent un service ferroviaire à grande vitesse, comme le Japon, la Chine, la France et l'Italie", commente Webuild.

"Une grande partie de la voie ferrée sera surélevée" afin de "réduire au minimum l'impact que l'infrastructure aura sur les résidents et les propriétaires fonciers" des zones que le train traversera.

L'ambition de l'italien Webuild

Webuild est d'ailleurs engagé dans d'importants projets au niveau mondial, comme deux sections du Grand Paris Express (lignes 14 et 16) et le plus grand projet de centrale hydroélectrique en Australie, Snowy 2.0. Il a participé à la construction du nouveau pont de Gênes et à celle du deuxième canal de Panama.

Pendant la phase de construction, le projet permettra selon Webuild d'engendrer environ 17.000 emplois directs et plus de 20.000 emplois indirects. Une fois les trains mis en service, plus de 1.500 emplois directs permanents sont prévus.

Texas Central est une société à capitaux privés créée pour ce projet qu'elle présente comme "le premier vrai train à grande vitesse" aux Etats-Unis.

Le conseil d'administration de Webuild avait approuvé en mars l'acquisition à 100% de son homologue Astaldi, numéro deux du secteur en Italie, donnant ainsi naissance à un géant des BTP qui devrait voir le jour d'ici août.

En intégrant dans ses comptes l'acquisition en novembre d'Astaldi, Webuild a enregistré en 2020 un chiffre d'affaires de 5,02 milliards d'euros. Sur une base de douze mois, le chiffre d'affaires combiné est estimé à 6,4 milliards.

(Avec AFP)

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