Ferroviaire : Alstom décroche un contrat à 900 millions d'euros pour la maintenance de trains en Australie

Alstom a remporté un appel d'offres d'environ 900 millions d'euros pour la maintenance des trains régionaux dans l'État de Victoria, en Australie. Il s’agit du deuxième contrat de maintenance de près d’un milliard d’euros que le constructeur ferroviaire français décroche en l’espace de deux mois. Il n’empêche que ses comptes sont néanmoins dans le rouge.
Dans le cadre de ce nouveau marché, Alstom veut améliorer « la fiabilité et la disponibilité » de ces trains régionaux et garantir des économies de carburant « significatives ».
Dans le cadre de ce nouveau marché, Alstom veut améliorer « la fiabilité et la disponibilité » de ces trains régionaux et garantir des économies de carburant « significatives ». (Crédits : REGIS DUVIGNAU)

C'est un juteux contrat que vient de décrocher Alstom. Le constructeur ferroviaire français a gagné un appel d'offres pour assurer la maintenance du parc de trains régionaux de l'État de Victoria, en Australie, pour les dix prochaines années, comme annoncé ce jeudi 21 décembre par communiqué. Il est également précisé que, dans le cadre de ce nouveau marché, Alstom veut améliorer « la fiabilité et la disponibilité » de ces trains régionaux - des VLocity et des Classic - et garantir des économies de carburant « significatives ».

« Notre histoire avec VLocity remonte à 2003. À l'occasion de cette vingtième année, je suis très honoré de la confiance que nous accorde le Gouvernement de l'État de Victoria », a déclaré Pascal Dupond, directeur général d'Alstom pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

Alstom a également annoncé consacrer, pendant toute la durée du contrat, 6% de ses dépenses aux 40 fournisseurs à vocation sociale de la région. Outre les plus de 300 emplois déjà actuellement consacrés à l'entretien du parc dans l'État de Victoria, le constructeur s'est engagé à créer de nouveaux emplois dans l'industrie ferroviaire locale et à créer un nouveau centre de contrôle des trains.

950 millions pour la maintenance de trains anglais

Avec cette annonce, il s'agit du deuxième contrat de maintenance de haut niveau décroché par Alstom en moins de deux mois. Début novembre, le constructeur indiquait en effet avoir remporté un contrat de 950 millions d'euros sur huit ans pour « la maintenance, la révision, l'entretien et le nettoyage » des trains exploités par la compagnie britannique CrossCountry. Il s'agissait plus précisément d'une extension d'un contrat existant qui lie les deux entreprises.

Lire aussiAlstom : nouveau contrat dans la maintenance de trains au Royaume-Uni

« Le contrat comprend la gestion de l'ensemble de la maintenance planifiée (préventive) et non planifiée (corrective), toutes les activités de révision requises, le nettoyage et les services de maintenance légère sur les véhicules » pour les 59 trains de la flotte CrossCountry, avait précisé Alstom.

CrossCountry est une compagnie ferroviaire privée britannique, propriété de Arriva, qui exploite un réseau allant d'Aberdeen dans le nord de l'Écosse à Penzance, en Cornouailles (sud-ouest de l'Angleterre). Elle fait rouler des Voyagers, des trains interurbains construits par Bombardier - racheté par Alstom en 2022 - pouvant atteindre 200 km/h.

Des comptes à sortir du rouge

Reste que, malgré ces contrats élevés, les comptes du constructeur sont dans le rouge. Début octobre, Alstom a révélé une consommation excessive de trésorerie avec l'annonce d'un flux libre de trésorerie (free cashflow) attendu largement négatif sur l'exercice annuel 2023/2024, de l'ordre de -500 à -750 millions d'euros. La performance commerciale de l'entreprise, dont les commandes ont chuté de 16% au premier semestre par rapport à l'an dernier pour s'établir à 8,4 milliards d'euros, a été « faible ». Les rentrées liées aux acomptes versés lors de la signature des contrats ont ainsi été décevantes. Et d'autres contrats plus anciens plombent son bilan, comme le programme Aventra - 443 trains destinés au Royaume-Uni et hérités du portefeuille de Bombardier - qui a pris un retard considérable.

Si bien qu'Alstom a annoncé mi-novembre un plan pour se désendetter. Ce dernier vise à réduire sa dette de 2 milliards d'euros d'ici mars 2025. Actuellement, elle s'élève à 3,4 milliards d'euros. Pour y parvenir, le groupe prévoit des cessions d'actifs de l'ordre de 500 millions à 1 milliard d'euros mais aussi une possible augmentation de capital. Il compte aussi se séparer de 1.500 emplois, uniquement dans les fonctions commerciales et administratives. Il entend par ailleurs aussi se positionner sur des appels d'offres plus rémunérateurs, notamment dans le domaine des services, pour privilégier les prises de commande de qualité où la marge potentielle est plus importante.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 12/01/2024 à 19:23
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Bombardier a fait preuve d une extrême clairvoyance …ou est ce une dette que la France aurait voulu rembourser au Canada? Alstom rachète les activités ferroviaires bombardier en perte de vitesse dont les contrats avec la GB qui plombent lourdement se...

à écrit le 22/12/2023 à 11:11
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Article tendancieux. On rappellera que la société consomme du cash à cause d’un retard dans la livraison de ses commandes, et d’une montée en production. Avec un chiffre d’affaires de 8 milliards par semestre, 3 semaines de retard, c’est 1 milliard ...

à écrit le 21/12/2023 à 19:28
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Nul n'est prophète en son pays.

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