Grand Paris : seize villes veulent avancer ensemble en matière de logistique

Sous la houlette de la métropole du Grand Paris (MGP), seize villes, cinq territoires et vingt-six autres acteurs publics et privés se sont engagés, le 10 septembre, à travailler de concert sur les flux et livraisons du dernier kilomètre.
César Armand
La métropole du Grand Paris a dévoilé, ce 10 septembre, un pacte pour la logistique métropolitaine.
La métropole du Grand Paris a dévoilé, ce 10 septembre, un pacte pour la logistique métropolitaine. (Crédits : Charles Platiau)

200 millions de tonnes de marchandises transportées chaque année en Ile-de-France, dont 90 % le sont par la route. 4,4 millions de mouvements hebdomadaires sur le périmètre régional, dont 62 % sur celui de la seule métropole du Grand Paris (MGP). Au vu de tels chiffres, délivrés par la MGP, il apparaît logique que ses élus s'emparent du sujet de la logistique.

Quatre grandes mesures ont ainsi émergé : « optimiser le flux et les livraisons », « favoriser la transition des flottes vers des véhicules à basses émissions », « valoriser l'intégration des fonctions logistiques dans l'urbanisme et les projets d'aménagement » et « faciliter la chaîne logistique avec le consomm'acteur ».

L'animateur du groupe de travail Jean-Michel Genestier, directeur des affaires européennes du groupe SNCF à la ville et maire (DVD) du Raincy à la scène, résume : « le développement du e-commerce peut augmenter de 20 à 25 % par an dans certains quartiers ! Qu'on puisse aider les communes à surveiller les aires de livraison pour que celles-ci soient adaptées et libres pour véhicules vertueux. Qu'à terme, soient déterminés des espaces harmonisés ».

Autour de la table : quarante-six signataires, dont seize villes : Arcueil, Chennevières-sur-Marne, Courbevoie, Gennevilliers, Issy-les-Moulineaux, La Courneuve, Le Raincy, Les Lilas, Montfermeil, Paris, Romainville, Rueil-Malmaison, Saint-Ouen, Saint-Mandé, Sceaux et Thiais. Sans oublier des institutionnels comme la Caisse des Dépôts, la CCI Paris Ile-de-France, l'Atelier parisien d'urbanisme, ainsi que des entreprises comme La Poste, Sogaris ou GRDF.

« Plus de logistique n'est pas forcément bon pour notre vie de tous les jours, ni pour la planète, complète le vice-président (PCF) chargé de la logistique urbaine Patrick Braouezec. Plus de consommation, c'est plus d'emballages qui vont polluer. »

« La métropole constitue l'échelle idoine pour répondre aux défis logistiques qui sont devant nous », renchérit Jean-Bernard Bros, adjoint (PRG) à la maire de Paris aux sociétés d'économie mixte.

Les clichés sur les camions ont la vie dure

Au-delà de ces belles intentions, qui devront se traduire sous la forme d'arrêtés municipaux rédigés dans les mêmes termes pour entrer en vigueur, le choix des mots demeure tout aussi important.

A l'expression-cliché « foutu camion qui gêne la circulation », employé par un élu local, la secrétaire générale de la Fédération nationale du transport routier se dit en effet « légèrement heurtée » avant de s'emporter contre « ce foutu maire ».

« Le camion, quand il est mal garé, on ne fait pas la différence, on ne reconnaît pas qu'il y a des comportements vertueux, poursuit, agacée, Elisabeth Charrier. Je préfère voir un gros camion plutôt que dix qui vont créer de la congestion. »

Le président (LR) de la métropole du Grand Paris, Patrick Ollier, la rassure et affirme que l'assemblée des maires s'emparera des bonnes pratiques mises en place dans les communes pionnières. « On est quand même plus intelligents à plusieurs que tout seul dans son coin », conclut celui qui est la tête d'une collectivité de 131 édiles.

César Armand

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