La Région Île-de-France veut créer un réseau d'autocars express pour réduire l'usage de la voiture

Une cinquantaine de lignes d'autocars express pourraient être créées sur les grands axes routiers de l'Île-de-France à l'horizon 2030. Objectif : aller chercher les Franciliens les plus éloignés des transports publics, ceux qui cumulent les plus longs trajets au quotidien, qui n'ont pas d'autres alternatives que la voiture.
Pour être rapides, les autocars doivent disposer de voies dédiées et s'appuyer sur des pôles de correspondance spécialement aménagés en grande couronne.
Pour être rapides, les autocars doivent disposer de voies dédiées et s'appuyer sur des pôles de correspondance spécialement aménagés en grande couronne. (Crédits : Reuters)

Faire du transport en autocar une « alternative crédible et efficace à l'usage de la voiture », c'est la volonté d'Île-de-France Mobilités (IDFM) qui a mandaté François Durovray, président du conseil départemental de l'Essonne, pour présenter un projet cet automne.

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L'élu propose la mise en place de lignes complétant le réseau de « mass transit » (RER, trains, métros) pour relier entre eux les grands pôles de la région, ainsi que des radiales empruntant des autoroutes vers le cœur de la métropole.

S'appuyer sur des voies dédiées

L'élu veut des autocars rapides, fréquents et confortables - « pour permettre un temps de trajet utile et non plus subi » - facilement identifiables. Il remarque d'ailleurs que si des véhicules express existent déjà, ils ne le sont pas vraiment dans la réalité : pour être rapides, ils doivent disposer de voies dédiées, s'arrêter peu en chemin et s'appuyer sur des pôles de correspondance spécialement aménagés en grande couronne. Le coût total est estimé à 1 milliard d'euros en dix ans, plus de la moitié de la somme allant à la création de voies réservées sur les autoroutes et voies rapides franciliennes.

Le responsable doit proposer à l'automne les lignes à mettre en avant dans le schéma directeur, que Valérie Pécresse souhaite inscrire au contrat de plan Etat-région (CPER) qu'elle doit prochainement négocier avec le gouvernement.

Aider les automobilistes qui vont être contrariés par la future zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris

 « L'objectif du futur réseau de cars express est bien d'aller chercher les usagers, les Franciliens les plus éloignés des transports publics, ceux qui cumulent les plus longs trajets au quotidien, qui n'ont pas d'autres alternatives que la voiture » et s'inquiètent de la future zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris, a décrit François Durovray.

C'est en effet une véritable épée de Damoclès avec laquelle vivent des centaine de milliers d'automobilistes franciliens. Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France a d'ailleurs demandé fin mars un nouveau report de 18 mois, pour les particuliers, de la prochaine étape d'interdiction de circulation des véhicules les plus polluants.

Déjà repoussée une première fois de juillet 2022 à juillet 2023, l'interdiction de circulation des voitures arborant une vignette Crit'Air 3 dans Paris et sa petite couronne pourrait de nouveau être reportée par la métropole du Grand Paris. « On ne peut pas considérer qu'il est socialement possible et acceptable de passer à l'étape de l'exclusion des véhicules Crit'air 3 en juillet 2023 pour les particuliers », a déclaré l'élue. La présidente de région propose notamment des aides au changement de véhicules, demande à la métropole de « prendre en compte les contraintes sociales des familles d'Ile-de-France » et donc « de reporter de 18 mois la mise en œuvre de la ZFE pour les particuliers ».

 Valérie Pécresse à la recherche de recettes fiscales pour financer les transports

« A ce stade nous n'avons pas l'argent pour ouvrir les extensions de la ligne 14 et du RER E » prévues en 2024, a alerté la présidente d'Ile-de-France Mobilités Valérie Pécresse début avril, appelant l'Etat à prendre ses responsabilités en lui garantissant de nouvelles recettes fiscales. L'élue a alors rappelé les pistes esquissées pour augmenter les recettes : augmenter le versement mobilité --un impôt sur les entreprises pour financer les transports- , une taxe de séjour sur les chambres d'hôtel - notamment pendant les JO - ou encore une contribution de la Métropole du Grand Paris. « Nous sommes en dialogue avec l'Etat mais le ministre (des Transports) doit nous entendre », a-t-elle martelé, appelant de ses voeux de nouvelles recettes dans le projet de loi de finances qui sera présenté en juin. La patronne de région a également réitéré sa demande d'un contrat de plan Etat-région (CPER) ambitieux. « Nous ne voulons pas d'un CPER 2023-2028 au rabais », a-t-elle insisté, réclamant 4 milliards d'euros à l'Etat, en plus des 6 milliards promis par les collectivités locales pour les infrastructures de transport. « Pour l'instant, l'Etat n'a mis que 1,8 milliard », a-t-elle déploré. « Ne pas investir à hauteur des besoins serait une faute écologique et sociale », a prévenu l'élue.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 22/04/2023 à 0:09
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La région la plus riche d Europe qui n’a pas les sous pour investir dans les transports? Elle se moque de qui la Pecresse …

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