Les compagnies aériennes veulent que le pass sanitaire européen soit une référence mondiale pour voyager (IATA)

Mis en place dans un temps record, le pass sanitaire européen a permis de relancer quelque peu la connectivité aérienne sur le Vieux Continent cet été. De quoi convaincre en tout cas l'IATA, représentant les compagnies aériennes mondiales, de l'ériger en modèle pour les autres pays.
Léo Barnier
L'IATA pousse pour que l'exemple du passe sanitaire européen se diffuse à d'autres pays.
L'IATA pousse pour que l'exemple du passe sanitaire européen se diffuse à d'autres pays. (Crédits : FABRIZIO BENSCH)

Entré en vigueur le 1er juillet, le certificat Covid numérique de l'Union européenne fait des émules. Le 26 août, l'Association internationale du transport aérien (IATA), dirigée depuis avril par l'Irlandais Willie Walsh, a vanté les mérites du pass sanitaire européen en estimant  qu'il devait devenir un exemple mondial. Conrad Clifford, directeur général adjoint de l'IATA, a ainsi déclaré qu'« en l'absence d'une norme mondiale unique pour les certificats de vaccination numérique, il devrait servir de modèle aux autres nations qui cherchent à mettre en œuvre des certificats de vaccination numérique... » Une reconnaissance qui traduit la réussite du pass européen qui a permis une reprise du trafic intra-européen malgré la persistance du coronavirus.

L'association a souligné plusieurs critères pour expliquer la réussite du système européen, basé sur le fameux QR Code. Elle note ainsi que celui-ci offre non seulement de la souplesse en pouvant être intégré sous format papier ou numérique, mais aussi de la sécurité grâce à une signature numérique qui garantit son authenticité. De même, elle salue l'infrastructure mise en place par l'Union européenne pour permettre l'émission et le contrôle des certificats au sein de l'ensemble des Etats membres, ainsi que dans la dizaine de pays qui ont rejoint l'initiative (dont l'Islande, la Norvège, la Suisse, l'Ukraine, la Turquie...). Selon l'IATA, une soixantaine d'autres Etats chercheraient ainsi à utiliser le système européen.

Lire aussi Alexandre de Juniac quitte la direction de IATA, Willie Walsh le remplace

Des contacts réguliers avec Bruxelles

L'association, qui représente 290 compagnies aériennes à travers le monde, connaît bien les spécifications du pass européen pour avoir contribuer à leur mise au point. Des contacts réguliers ont ainsi eu lieu entre ses équipes et celles de la Commission européenne. Ils ont notamment collaboré avec les experts de l'E-Health Network (ou « réseau Santé en ligne » en français), mis en place par la Commission européenne, pour définir les spécifications techniques du pass sanitaire. En plus du cadre général qui a servi de base au règlement européen du 28 juin, ce réseau a ainsi publié le 30 juin un document intitulé « Lignes directrices sur la validation des certificats numériques COVID de l'UE dans le contexte du transport aérien ».

L'IATA a également développé son propre système de certification des statuts sanitaires des passagers avec son « Travel Pass ». Celui-ci permet aux passagers de créer un passeport vaccinal via une application sur smartphone - même si des alternatives sur papier sont prévues - en y intégrant ses documents sanitaires et ses documents de voyage. Une cinquantaine de compagnies aériennes ont ainsi pris part à cette initiative, basée sur un système privé au contraire du certificat étatique européen.

Lire aussi Le pass sanitaire sera-t-il suffisant pour relancer la connectivité aérienne dès cet été?

Renforcer l'intégration du passe chez les compagnies

Forte de ces expériences, l'IATA propose aussi ses services pour aider la Commission européenne ou les autres pays intéressés pour renforcer l'intégration du pass sanitaire dans les processus des compagnies aériennes. Pour l'instant, Bruxelles a émis fin juillet trois scénarios privilégiés pour faciliter le contrôle lors des trajets aériens. Le premier, largement mis en place au début de l'été, consiste à vérifier le pass aux comptoirs d'enregistrement. Le deuxième, qui se diffuse de plus en plus largement, permet de contrôler la validité des documents sanitaires pendant l'enregistrement en ligne. C'est le cas d'Air France depuis mi-juillet avec son service « Ready to fly ». Enfin, dans le dernier scénario, le passager complète un formulaire sur un site Internet étatique avant son entrée dans le pays. C'est notamment le cas en Espagne.

En sus de la norme européenne ou du Travel Pass de l'IATA, une autre norme pourrait également contribuer à généraliser la mise en place de pass sanitaire dans le transport aérien. Développée par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et basée sur un système de cachets électroniques visibles pour environnement non contraint (VDS-NC), elle intéresserait le Canada, la Nouvelle-Zélande et l'Australie.

Léo Barnier

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 27/08/2021 à 9:23
Signaler
Pas où pas pass, je ne voyage plus en avion avec pour argument supplémentaire que ce moyen de transport favorise le transfert des maladies. C'était vrai avant le Covid, ce l'est encore plus aujourd'hui.

à écrit le 27/08/2021 à 9:00
Signaler
Ben oui leurs intérêts avant tout, toujours rien de neuf en néolibéralisme que des acteurs faibles et cupides.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.