Entré en vigueur le 1er juillet, le certificat Covid numérique de l'Union européenne fait des émules. Le 26 août, l'Association internationale du transport aérien (IATA), dirigée depuis avril par l'Irlandais Willie Walsh, a vanté les mérites du pass sanitaire européen en estimant qu'il devait devenir un exemple mondial. Conrad Clifford, directeur général adjoint de l'IATA, a ainsi déclaré qu'« en l'absence d'une norme mondiale unique pour les certificats de vaccination numérique, il devrait servir de modèle aux autres nations qui cherchent à mettre en œuvre des certificats de vaccination numérique... » Une reconnaissance qui traduit la réussite du pass européen qui a permis une reprise du trafic intra-européen malgré la persistance du coronavirus.
L'association a souligné plusieurs critères pour expliquer la réussite du système européen, basé sur le fameux QR Code. Elle note ainsi que celui-ci offre non seulement de la souplesse en pouvant être intégré sous format papier ou numérique, mais aussi de la sécurité grâce à une signature numérique qui garantit son authenticité. De même, elle salue l'infrastructure mise en place par l'Union européenne pour permettre l'émission et le contrôle des certificats au sein de l'ensemble des Etats membres, ainsi que dans la dizaine de pays qui ont rejoint l'initiative (dont l'Islande, la Norvège, la Suisse, l'Ukraine, la Turquie...). Selon l'IATA, une soixantaine d'autres Etats chercheraient ainsi à utiliser le système européen.
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Des contacts réguliers avec Bruxelles
L'association, qui représente 290 compagnies aériennes à travers le monde, connaît bien les spécifications du pass européen pour avoir contribuer à leur mise au point. Des contacts réguliers ont ainsi eu lieu entre ses équipes et celles de la Commission européenne. Ils ont notamment collaboré avec les experts de l'E-Health Network (ou « réseau Santé en ligne » en français), mis en place par la Commission européenne, pour définir les spécifications techniques du pass sanitaire. En plus du cadre général qui a servi de base au règlement européen du 28 juin, ce réseau a ainsi publié le 30 juin un document intitulé « Lignes directrices sur la validation des certificats numériques COVID de l'UE dans le contexte du transport aérien ».
L'IATA a également développé son propre système de certification des statuts sanitaires des passagers avec son « Travel Pass ». Celui-ci permet aux passagers de créer un passeport vaccinal via une application sur smartphone - même si des alternatives sur papier sont prévues - en y intégrant ses documents sanitaires et ses documents de voyage. Une cinquantaine de compagnies aériennes ont ainsi pris part à cette initiative, basée sur un système privé au contraire du certificat étatique européen.
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Renforcer l'intégration du passe chez les compagnies
Forte de ces expériences, l'IATA propose aussi ses services pour aider la Commission européenne ou les autres pays intéressés pour renforcer l'intégration du pass sanitaire dans les processus des compagnies aériennes. Pour l'instant, Bruxelles a émis fin juillet trois scénarios privilégiés pour faciliter le contrôle lors des trajets aériens. Le premier, largement mis en place au début de l'été, consiste à vérifier le pass aux comptoirs d'enregistrement. Le deuxième, qui se diffuse de plus en plus largement, permet de contrôler la validité des documents sanitaires pendant l'enregistrement en ligne. C'est le cas d'Air France depuis mi-juillet avec son service « Ready to fly ». Enfin, dans le dernier scénario, le passager complète un formulaire sur un site Internet étatique avant son entrée dans le pays. C'est notamment le cas en Espagne.
En sus de la norme européenne ou du Travel Pass de l'IATA, une autre norme pourrait également contribuer à généraliser la mise en place de pass sanitaire dans le transport aérien. Développée par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et basée sur un système de cachets électroniques visibles pour environnement non contraint (VDS-NC), elle intéresserait le Canada, la Nouvelle-Zélande et l'Australie.
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