Les profits des compagnies aériennes européennes font du surplace (IATA)

Alors que l'association internationale du transport aérien (IATA) prévoit pour l'ensemble du secteur une hausse des bénéfices nets de 9,9% en 2019 par rapport à 2018, à 35,5 milliards de dollars, les compagnies européennes devraient être les seules de la planète à ne pas améliorer leurs résultats financiers l'an prochain. Elles devraient même enregistrer une légère perte de 1,4%, à 7,4 milliards de dollars. Un niveau qui reste néanmoins confortable.
Fabrice Gliszczynski
Les compagnies européennes, contrairement aux américaines, ne sont pas les championnes de la rentabilité.
Les compagnies européennes, contrairement aux américaines, ne sont pas les championnes de la rentabilité. (Crédits : Christian Hartmann)

L'année 2019 ne devrait pas présenter le visage attendu il y a encore six mois pour le transport aérien.

"Nous nous attendions à ce que la hausse des coûts affaiblisse la rentabilité en 2019. Mais la chute brutale des prix du pétrole et les solides projections de croissance du PIB ont servi de tampon. Nous sommes donc prudemment optimistes", a déclaré, ce mercredi, Alexandre de Juniac, le directeur général de l'Association internationale du transport aérien (IATA), lors d'une rencontre avec la presse.

Baisse des bénéfices pour l'Europe

Pour autant, les transporteurs européens ne présentent pas les mêmes courbes. En retrait depuis trois ans, leurs profits vont faire du surplace l'an prochain. Alors que l'IATA, prévoit pour l'ensemble du secteur une hausse des bénéfices nets de 9,9% en 2019 par rapport à 2018, à 35,5 milliards de dollars, les compagnies européennes devraient être les seules de la planète à ne pas améliorer leurs résultats financiers l'an prochain.

Elles devraient même enregistrer une légère perte de 1,4%. Selon les prévisions de l'Iata, elles devraient en effet dégager un bénéfice net de 7,4 milliards de dollars, en retrait de 100 millions d'euros par rapport à 2018.

Certes, répartie sur l'ensemble des compagnies aériennes du Vieux continent, la baisse sera modérée et les profits resteront à un niveau confortable. Elle traduit néanmoins une particularité au niveau mondial. Les compagnies européennes seront les seules à ne pas profiter pleinement d'un environnement mondial favorable, marqué à la fois par une croissance du trafic dynamique (+6% prévu en 2019) en raison d'une croissance de l'économie mondiale qui reste malgré tout robuste (autour de 3%) et par un recul attendu du prix du baril de pétrole, à 65 dollars en moyenne contre 73 dollars en 2018.

Faiblesse des recettes unitaires

Les raisons sont multiples. D'une part, la croissance européenne sera inférieure à la croissance mondiale. Ensuite, les compagnies européennes vont continuer d'être pénalisées par la faiblesse des recettes unitaires du fait d'un niveau de concurrence très élevée, liée à un marché encore fragmenté où le leader n'a pas plus de 15% du marché intra-européen. Ceci alors que le niveau des taxes et du coût du travail est élevé et que les coûts liés aux retards ou des annulations de vols en raison des difficultés des services de navigation aérienne ont explosé.

Couvertures carburant

Enfin, comme le dit Brian Pearce, le chef économiste de l'Iata, les compagnies aériennes disposent d'un niveau de couverture carburant élevé, de 80% en moyenne, supérieur à la plupart des compagnies des autres régions du monde. Ces couvertures sont sur une sorte de système d'assurances qui vise à obtenir, pour des périodes futures, un prix du kérosène moins élevé que le prix du marché.

Schématiquement, parmi tous les instruments financiers utilisés se distinguent les «swaps» et «les options». Les premiers fixent un prix à une échéance donnée. Si, à ce moment là, le baril coûte plus cher, la compagnie ne paiera rien. Mais s'il est moins cher, elle n'en profitera pas et paiera le prix fixé dans le contrat avec la banque.

Aussi existe-t-il les «options», très répandues aujourd'hui, qui permettent de profiter d'une baisse de prix du baril dans une certaine limite. Sans donner le niveau moyen des couvertures carburant, celles-ci ont été achetées pour l'essentiel pour lutter contre la hausse du prix du baril qui, jusqu'à fin septembre, se rapprochait et dangereusement des 100 dollars le baril.

Les compagnies américaines restent les championnes de la rentabilité

Les compagnies américaines afficheront toujours la meilleure performance mondiale. Leurs bénéfices nets devraient une nouvelle fois se gonfler de près de 2 milliards en 2019, à 16,6 milliards de dollars (+12,9%). Selon les prévisions de l'IATA, les compagnies asiatiques verront leurs profits progresser de 8,3%, à 10,4 milliards, les compagnies du Golfe de 33%, à 800 millions et leurs concurrentes d'Amérique latine de 75%, à 700 millions. Si les compagnies africaines continueront à être dans le rouge, le niveau de pertes (300 millions de dollars), sera 75% moins élevé.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 3
à écrit le 12/12/2018 à 15:15
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Il faut mettre en place une taxation du kérozene . Ce n'est pas aux pauvres de payer pour les riches. Et un peu moins de transport aérien serait excellent pour la planète

le 12/12/2018 à 20:24
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Arretez avec vos clichés...mais si vous voulez augmenter le chômage c'est une bonne idée...

le 12/12/2018 à 20:28
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Vous avez des préjugés particulièrement flagrants, mais rien, en dehors de vos dogmes, ne les justifie ! Taxation du kérozène : quand un appareils effectue un Orly-Munich/ Munich- rome/Rome-Lyon/Lyon-Paris : à votre avis, où va-t-il faire le plein...

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