Portugal : bientôt une ligne de TGV entre Porto et Lisbonne, une première

Attendue, cette future ligne à grande vitesse permettra de relier Lisbonne à Porto en un peu plus d'une heure, contre près de trois actuellement.
Le coût de cette future ligne de TGV portugaise est estimé est estimé à 4,5 milliard d'euros.
Le coût de cette future ligne de TGV portugaise est estimé est estimé à 4,5 milliard d'euros. (Crédits : © Eric Gaillard / Reuters)

Une ligne de train qui pourrait changer le quotidien de nombreux citoyens Portugais. Ce vendredi, les autorités du pays lusophone ont lancé l'appel d'offres pour la construction d'un premier tronçon de la ligne de train à grande vitesse (TGV), qui devrait permettre de relier après 2030 Lisbonne à Porto, les deux principales villes du pays, en une heure et quinze minutes environ, contre près de trois actuellement.

« C'est un moment particulièrement important », car cette ligne ferroviaire permettra de « renforcer la compétitivité externe » du pays, a déclaré le Premier ministre socialiste Antonio Costa lors de la présentation du projet.

Un investissement estimé à 4,5 milliards d'euros

Le coût estimé de l'infrastructure est estimé à 4,5 milliards d'euros. Celle-ci sera réalisée en trois phases. Le premier tronçon d'environ 70 kilomètres, entre Porto et Oiã dans le district d'Aveiro (centre), sera réalisé dans le cadre d'un partenariat public-privé, selon le communiqué du Conseil des ministres portugais jeudi soir.

Lire aussiSNCF : les déboires d'Alstom ravivent les craintes d'un nouveau retard des TGV du futur

Ce premier tronçon, qui devrait être conclu en 2028, est estimé « à environ deux milliards d'euros », a indiqué Carlos Fernandes, vice-président d'Infrastructures du Portugal, gestionnaire public des réseaux routiers et ferroviaires. Il devrait bénéficier de fonds européens à hauteur de 480 millions d'euros, a précisé le haut cadre.

Consensus politique autour du projet

Le projet de ligne à grande vitesse a obtenu un large consensus au Parlement cette semaine, ce qui révèle « une maturité démocratique », s'est félicité Antonio Costa, alors que le pays se prépare à des élections législatives, anticipées le 10 mars prochain.

Le Portugal a déjà reporté à plusieurs reprises le lancement du train à grande vitesse. Il avait été contraint de le faire notamment lors de la crise de la dette et de la mise en œuvre des politiques d'austérité, après avoir eu recours à un plan d'aide international en 2011.

L'Espagne capitalise sur ses lignes TGV

Voisin du Portugal, l'Espagne capitalise également depuis plusieurs années sur ses lignes à grande vitesse. Le pays possède même le premier réseau européen et le deuxième dans le monde.

Lire aussiLa Serbie achète des TGV chinois, en pleine négociation pour son adhésion à l'UE

La LGV Madrid-Barcelone est la ligne la plus fréquentée (25 % du trafic) et la plus rentable du pays. La clientèle d'affaires capte une grande part des ventes de cette ligne. En trente ans, l'Espagne est passée de 0 à 4 000 kilomètres de voies ferrées à grande vitesse.

La renaissance économique du Portugal

Au bord de la faillite il y a dix ans, le Portugal connaît aujourd'hui une renaissance économique. Depuis décembre, le pays est parvenu à faire redescendre son taux d'inflation sous la barre des 2%. Celle-ci se situait en effet à 1,8% sur un an contre 2,2% en novembre. Ce qui n'est pas le cas de la France, l'Allemagne ou même son voisin l'Espagne.

En 2023, le pays a dégagé un excédent public de 0,8% du PIB. Un résultat sans précédent depuis quasi 50 ans. Quant à la dette publique, le gouvernement portugais prévoit de la ramener sous le seuil des 100% du PIB dès 2024.

Sur les énergies renouvelables, le pays lusophone est parmi les plus avancés de l'Europe. En janvier, il a même annoncé avoir atteint un nouveau record historique de production d'énergies renouvelables (ENR) en 2023. Ces dernières ont fourni 61% de l'électricité consommée dans le pays ibérique, a indiqué son gestionnaire des réseaux énergétiques nationaux (REN).

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 13/01/2024 à 13:15
Signaler
Desormais le Portugal et l'Espagne sont mieux equipés que la France et c'est très bien. Mais il faut maintenant exiger que la France sous-développée ne soit plus contributeur net de l'UE pour subventionner des voisins déjà plus compétitifs que notre ...

à écrit le 13/01/2024 à 11:54
Signaler
Notre voisin Ibère a considérablement développé ses infrastructures routières et ferroviaires contrairement à la France....Etat européen moins peuplé qui dispose pourtant du réseau TGV le plus étendu tout comme un réseau autoroutier supérieur au nôtr...

à écrit le 13/01/2024 à 0:32
Signaler
Ce que vous oubliez de dire c’est le réseau tgv espagnol a été financé à 90% par les transferts financiers européens alors que celui en France à été fait par l endettement de la sncf sur les marchés internationaux entre 1981 et 2010, comme le rappel...

à écrit le 13/01/2024 à 0:31
Signaler
Ce que vous oubliez de dire c’est le réseau tgv espagnol a été financé à 90% par les transferts financiers européens alors que celui en France à été fait par l endettement de la sncf sur les marchés internationaux entre 1981 et 2010, comme le rappel...

à écrit le 12/01/2024 à 19:22
Signaler
Comme quoi les gouvernements de gauche savent généralement gérer des pays, contrairement à ceux de droite. Ceux-ci font passer l'idéologie avant tout, et l'intérêt à court terme de leur électorat. Contre l'intérêt du pays. Joint généralement à une...

le 13/01/2024 à 9:18
Signaler
À grand renfort de subventions payées par les impôts des autres, c'est moins vertueux que parasitaire...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.