Désalinisation de l'eau : Pourquoi Osmosun fait appel au marché boursier

GELLAINVILLE (EURE-ET-LOIR). L’ex-société Mascara NT, rebaptisée Osmosun en avril dernier et spécialisée dans le dessalement bas carbone, espère lever entre 8 et 10 millions d’euros sur le marché Euronext Growth à Paris. Objectif, devenir un des leaders de ce segment très porteur avec la raréfaction de l’eau potable à l’échelle de la planète.
Face aux grosses unités de dessalement d’eau, les unités d’Osmun ont pour avantage leur empreinte bas carbone et leur adaptation aux zones difficiles d’accès.
Face aux grosses unités de dessalement d’eau, les unités d’Osmun ont pour avantage leur empreinte bas carbone et leur adaptation aux zones difficiles d’accès. (Crédits : Reuters)

Lancée le 21 juin, l'introduction de la société eurélienne Osmosun à la Bourse de Paris a ouvert une période de souscription d'une quinzaine de jours pour acquérir les actions mises sur le marché Euronext Growth. En cas de réussite de l'opération validée en amont par l'Autorité des Marchés Financiers, la société table par ce biais sur un montant levé compris entre huit et dix millions d'euros. L'objectif pour Osmosun, qui a déjà installé plusieurs unités de dessalement bas carbone à l'international, est ainsi d'accélérer son développement. « L'introduction en Bourse va nous permettre de soutenir notre croissance en densifiant notre présence commerciale et opérationnelle à l'international, assure Quentin Ragetly, directeur général d'Osmosun. Nous souhaitons par ce biais capitaliser sur notre avance technologique et saisir toutes les opportunités qui s'offrent sur nos marchés ».

Créée en 2014 à Gellainville, dans l'agglomération chartraine en Eure-et-Loir, sous la dénomination de Mascara NT par deux ingénieurs, Maxime Haudebourg et Marc Vernier, la société compte aussi dans son capital les fonds UI Investissement et GO capital qui en détiennent chacun 20%. Elle été rebaptisée en avril dernier du nom de sa solution phare de dessalement Osmosun, à l'occasion de son introduction en Bourse. Brevetée en 2017, cette technologie de traitement de l'eau de mer et de l'eau saumâtre repose sur un procédé d'osmose inverse (un processus de séparation par membranes semi-perméables utilisant la pression afin de séparer deux courants), alimenté directement par énergie solaire photovoltaïque et sans batterie. Si les unités ont une capacité de production quotidienne plus limitée (1 à 5.000 m3) que les méga structures fonctionnant à l'électricité, elles sont facilement adaptables dans les zones peu accessibles et neutres en termes d'émission carbone. Deux atouts qui ont permis à Osmosun de s'implanter notamment en Afrique, en Asie du Sud-Est et dans les Caraïbes.

Depuis sa création, la société a installé près de 60 de ces dispositifs de dessalement dans 27 pays essentiellement auprès de collectivités urbaines et rurales, d'acteurs industriels et hôteliers. Ils ont produit au total 2,5 millions de m3 d'eau potable assurant l'autosuffisance de quelque 50.000 habitants. Employant moins d'une trentaine de salariés, Osmosun a réalisé un chiffre d'affaires de 4,6 millions d'euros en 2022.

L'Europe nouveau terrain d'implantation

Dans un contexte de dérèglement climatique et de réduction drastique de l'utilisation des énergies fossiles, les investissements consentis sur le segment du dessalement bas carbone devraient presque doubler en cinq ans, passant de deux milliards 3,5 milliards d'euros, selon les projections.

Également victime de plages de sécheresse récurrentes depuis quelques années, le continent européen participe lui-même à cette hausse. Après Le Royaume-Uni en 2022, l'Espagne et l'Italie viennent de lancer leur plan de dessalement d'eau de mer représentant pour chacun plusieurs centaines de millions d'euros. La France s'inscrit aussi dans cette logique de développement de la ressource en eau via le dessalement vert. Grâce à la levée prévue en Bourse, Osmosun compte accélérer sa prospection commerciale sur ces nouveaux marchés plus proches mais également plus concurrentiels. L'entrée de nouveaux actionnaires doit par ailleurs permettre à la société eurélienne de mener des opérations de croissance externe en 2023 et 2024.

Le groupe Okwind, fabricant de « trackers » solaires dernier cri, figurera ainsi dans le tour de table d'Osmosun avec qui il vient de nouer un partenariat stratégique. La société, qui a doublé la taille de ses locaux en 2022 afin de les redimensionner, s'est fixée des objectifs de chiffre d'affaires ambitieux. Via une quarantaine de nouveaux marchés en négociations avancées, Osmosun compte ainsi porter ses recettes à 20 millions d'euros en 2025. A moyen terme, la société a enfin identifié 150 autres marchés pour ses solutions de dessalement sur lesquels elle a prévu de se positionner une fois cette première étape de développement franchie. A la clé un chiffre d'affaires prévisionnel de 48 millions d'euros deux ans plus tard.

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Commentaires 3
à écrit le 28/06/2023 à 20:17
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RURABAGA vous êtes scientifiques ? Vous connaissez la technologie utiliser ? Je ne pense pas sinon vous seriez que la seul pollution est la construction du produit lui même

à écrit le 27/06/2023 à 7:26
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il faut une loi pour obliger les villes du littoral qui plus est les villes touristiques a dessaler l'eau de mer idem pour paris puisque ces dirigeants souhiate annexer rouen et le havre.

le 27/06/2023 à 9:20
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Desaliniser créé une vaste pollution à la saumure et tue en masse la vie aquatique

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