Premier d'un programme de création de 27 centrales photovoltaïques d'ici quatre ans, le dispositif installé sur le toit des archives départementales, à Vineuil dans l'agglomération de Blois, est entré en fonctionnement. A la clé, environ 600 m2 de panneaux photovoltaïques qui doivent, à terme, permettre au bâtiment d'auto-produire sa propre consommation d'électricité verte. La première phase des travaux d'équipement concernera la pose de huit autres centrales dans les collèges, gérés par les départements. « D'ici fin 2022, l'établissement de Saint-Aignan-sur-Cher sera aussi raccordé », assure Sébastien Depeyre, directeur du parc de bâtiments du Loir-et-Cher. « Le reste du chantier s'étalera pendant six mois avec une livraison en principe en juillet 2023 ». La collectivité présidée par Philippe Gouet (LR) en a confié la maîtrise d'oeuvre au groupe Enerlis.
Basée à Boulogne dans les Hauts-de-Seine, cette société, qui emploie 200 salariés et a réalisé un chiffre d'affaires de 130 millions d'euros en 2021, en assurera aussi la maintenance. Une seconde phase d'installation sera ensuite activée entre 2024 et 2026 avec l'objectif d'équiper non seulement les collèges mais aussi d'autres bâtiments administratifs de la collectivité. Au total 19 des 26 établissements scolaires secondaires seront dotés à cette échéance de panneaux scolaires, en fonction de leur orientation solaire. Enerlis équipera également la Cité administrative, un centre social, le laboratoire départemental, la maison de cohésion sociale et le parc routier à Blois, ainsi que le centre d'exploitation routier à Lamotte-Beuvron.
L'objectif affiché du département du Loir-et-Cher est de compenser à 100% la consommation énergétique des bâtiments concernés grâce à l'auto-production d'électricité renouvelable. Ainsi, la première phase de déploiement permettra la production d'1,7 GWh par an. En totalité, les centrales généreront annuellement 4 GWh. Représentant un investissement total de 11 millions d'euros, le chantier sera co-financé par la collectivité ainsi que par l'Etat dans le cadre de la dotation de soutien à l'investissement des départements. Ainsi, il injectera 2,3 millions d'euros sur les cinq millions d'euros correspondant à la première phase et à l'équipement des neuf premiers sites.
Ambitions énergétiques
Les bénéfices du chantier photovoltaïque en cours ne se situent pas seulement sur le plan environnemental. Le département avance dans ce cadre une réduction annuelle équivalente à 300 tonnes annuelle de rejet de gaz à effet de serre. Les travaux pilotés par Enerlis auront aussi des retombées économiques notables sur le territoire. Ainsi, Enerlis s'appuiera sur l'antenne régionale de la société Smac, spécialiste de l'étanchéité des toitures, qui interviendra en amont de l'installation des panneaux. L'énergie produite et non consommée sera quant à elle commercialisée dans le réseau via la SEM Sorégies, basée dans le département voisin de la Vienne. « Au total, plusieurs dizaines d'emplois temporaires seront générés pendant trois à quatre ans », affirme Pierre-Marie Berlingeri, directeur de la Business Unit Photovoltaïque au sein d'Enerlis.
Le Loir-et-Cher s'est engagé depuis 2019 dans une politique volontariste en matière de transition énergétique. Avant de passer à la phase de production d'énergie verte, le département a rénové les bâtiments inscrit dans le plan d'installation pour en améliorer l'isolation. L'ensemble des chaufferies, des systèmes de distribution ainsi que des réseaux d'électricité a aussi été modernisé. « Notre consommation est ainsi passée de 5 GWh par an à 3,6 GW », se félicite Sébastien Depeyre. « De surcroît, nous nous approvisionnons désormais exclusivement au biogaz ». Entre 2021 et 2027, la collectivité a prévu un investissement de 66 millions d'euros pour l'alignement de son parc de collèges aux dernières normes énergétiques. Un plan qui place de Loir-et-Cher en première ligne parmi les autres départements du Centre-Val de Loire. Si l'Eure-et-Loir notamment a également engagé une stratégie ambitieuse en termes de transition énergétique de ses bâtiments, la collectivité présidée par Philippe Gouet compte garder une longueur d'avance après être entrée de plain-pied dans la phase opérationnelle.
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