Retournement de situation

La chronique quotidienne de la Tribune inspirée par l'actualité. Aujourd'hui, Google veut séduire les éditeurs de la presse écrite, les chiffres de l'emploi américain de 2012 se sont améliorés et la crise politique vient redoubler la crise économique en Espagne.
Mariano Rajoy refuse de démissionner de son poste de Premier ministre, rejettant les accusations de corruption révélées par la presse. Copyright Reuters

Le méchant Google va-t-il devenir un gentil ami de la France? L'accord conclu entre les éditeurs de presse français et le géant américain d'Internet sur une compensation financière pour l'utilisation d'articles publiés par les journaux, repris sur le site du célèbre moteur de recherche, pourrait y contribuer

Le célèbre moteur de recherche est dans le collimateur du fisc français et de Bruxelles pour utiliser plus que judicieusement l'optimisation fiscale pour éviter de payer des impôts élevés dans nombre de pays où il opère.

L'annonce de l'accord est importante car elle met, au moins provisoirement fin, à un litige, et lui permet de redorer son blason. Et elle doit l'être puisque du côté de Google, on parle d'un accord « historique », et l'Elysée y voit carrément un « événement mondial ».

Que contient l'accord ? Deux mesures. La première porte sur des accords commerciaux qui viseront à aider les éditeurs français à maximiser leurs revenus en ligne ; la deuxième est la création d'un fonds d'innovation doté de 60 millions d'euros pour soutenir les initiatives numériques innovantes. Ces 60 millions d'euros représentent une goutte d'eau pour Google.

Pour la presse écrite, déjà largement aidée par les pouvoirs publics, directement et indirectement, à hauteur de 1 milliard d'euros en 2011, ce n'est pas cet accord qui va changer grand-chose.

Le but est ailleurs, il est dans la bonne allocation des ressources, autrement dit non plus dans le papier mais dans le numérique. Bref, Google est d'accord pour aider la presse écrite mais à condition qu'elle adopte franchement la dématérialisation.
Car produire tous les jours, ou du moins cinq à six jours par semaine, un journal en papier n'est plus rentable, et le sera encore moins à l'avenir.

Vendredi, outre Atlantique, Wall Street s'est envolée touchant un nouveau plus haut après la publication de chiffres sur l'emploi américain, pourtant mitigés. 157.000 emplois ont été créés en janvier, 39.000 de moins qu'en décembre. Dans le même temps, le taux du chômage repart à la hausse depuis octobre, pour s'afficher à 7,9%.

Alors pourquoi les investisseurs sont passés à l'achat ? Parce que le rapport du département du Travail a révisé à la hausse les créations d'emplois pour les mois précédents - le travail du statisticien consiste à toujours réviser les chiffres en raison de nouvelles données -, offrant donc un paysage de l'emploi moins mauvais qu'il n'apparaissait lors de la publication des chiffres mensuels en 2012.

Par exemple sur novembre, ce ne sont pas 161.000 emplois qui ont été créés mais... 247.000. Les investisseurs sur les marchés financiers américains attendent désespérément une hirondelle, ils l'ont trouvée. En revanche, pour le printemps il faudra patienter un peu.

Les Espagnols attendaient samedi la prise de parole à la télévision de leur Premier ministre Mariano Rajoy, dont le nom apparait sur une liste de bénéficiaires de versements d'argent via une caisse noire du Partido Popular (PP), à l'époque où les conservateurs étaient dans l'opposition.
Mariano Rajoy a nié formellement avoir perçu cet argent, et en conséquence a refusé de démissionner de son mandat, comme le lui réclame l'opposition. L'Espagne d'avant, celle de la croissance fondée sur la distribution généreuse de crédits et le boom de l'immobilier, avait généré dans l'euphorie d'alors des pratiques sanctionnées depuis par la justice. Ces dernières années, nombreuses affaires de corruption locales ont éclaté ternissant l'image des deux principales formations, le PP (droite) et le PSOE (socialiste).


Le problème pour Rajoy est que, dans un climat aussi lourd, mener une politique d'austérité sur fond de scandale va devenir de plus en plus difficile.

Le divorce entre la population et le personnel politique atteint des sommets, les Espagnols étant de  plus en plus nombreux à avoir des difficultés à boucler leurs fins de mois. Mais que faire ? Des élections législatives pourraient être convoquées mais le risque est de voir comme en Grèce des formations extrémistes apparaître, sur fond d'absentation massive. L'Espagne n'avait pas besoin de çà.

 


 

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Commentaire 1
à écrit le 04/02/2013 à 10:38
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Hier, dans un article publié par Comment Ça Marche (http://www.commentcamarche.net/news/5861904-onemoretab-creer-son-propre-portail-d-actualites), je découvrais www.onemoretab.com une plateforme de news 100% française très sympa. Aujourd?hui, l?affa...

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