Une révolution énergétique à plusieurs inconnues

L'Agence internationale de l'énergie présente différents scénarios permettant de diviser par deux les émissions de CO2 d'ici à 2050.

Enfin des prémisses d'une révolution énergétique susceptible de découpler croissance économique et émissions de CO2 ! C'est le constat dont s'est réjouie l'Agence internationale de l'énergie (AIE) en présentant, jeudi, ses scénarios pour 2050. Elle constate, entre autres signes de frémissement, le maintien des investissements dans les énergies renouvelables à 110 milliards de dollars en 2009 malgré la crise, ou l'augmentation d'un tiers des fonds dédiés à la R&D sur ces sujets de 2005 à 2008.

Il est néanmoins nécessaire, selon l'AIE, de changer de braquet pour éviter un doublement des émissions entre 2005 et 2050, et pour, au contraire, les diviser par deux afin de contenir l'augmentation moyenne de la température à 2 °C ou 3 °C. Principales pistes pour y parvenir, l'amélioration de l'efficacité énergétique et le « smart grid », terminologie fourre-tout qui recouvre la capacité des réseaux à absorber la production des renouvelables, les outils de gestion de la demande et des pics de consommation, l'électrification des transports...

Un « plan B » nécessaire

Le scénario BlueMap de l'AIE table sur 48 % d'énergies renouvelables en 2050 (contre 18 % en 2007). Mais il prévoit aussi, chaque année d'ici à 2050, 30 nouvelles centrales nucléaires et l'équipement en systèmes de captage et stockage de CO2 (CSC) de 35 centrales au charbon. Or le CSC, qui représente 19 % du gisement global de réductions des émissions, suscite un grand scepticisme. Seulement 5 projets industriels existent aujourd'hui, et l'AIE en a identifié entre 19 et 43 susceptibles d'être opérationnels d'ici à 2020. Alors qu'il en faudrait au moins une centaine à cette échéance, et 3.000 en 2050.

Le coût de cette technologie, les risques associés et l'acceptabilité par les populations rendent de plus en plus nécessaire l'existence d'un « plan B » pour respecter les objectifs du scénario idéal. Pour l'AIE, il n'y a pas 50 solutions, mais deux. Soit une part du nucléaire de 39 % au lieu des 24 % prévus ; soit une part des énergies renouvelables de 75 % au lieu des 48 % escomptés. Selon l'AIE, le premier scénario entraîne une baisse de 10 % du prix de l'énergie, alors que le second s'accompagne d'une hausse de ce prix de 10 %. De nombreuses autres incertitudes demeurent, dont l'évolution de la part du gaz en général et du gaz non conventionnel en particulier, la capacité des réseaux à absorber une éventuelle explosion des énergies renouvelables mais aussi l'avenir des forages offshore. Car même dans le « scénario idéal », le pétrole représentera encore 46 % de la demande en énergie primaire en 2050.

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