Action Pin se développe sur le marché prometteur des éco-adjuvants

La PME landaise élabore des produits d'origine végétale destinés à la protection des récoltes. Notamment des adjuvants qui, rajoutés aux traitements phytosanitaires, permettent d'en réduire les doses.

Implantée dans les Landes, la société Action Pin, spécialisée notamment dans les adjuvants aux produits phytosanitaires, travaille actuellement à l'élaboration de produits à base de terpènes, ces hydrocarbures naturels produits par les conifères. Parmi les produits qu'elle étudie figurent des fongicides et des insecticides, formulés en commun avec un partenaire, mais aussi des molécules capables de combattre, à elles seules, champignons et insectes. Toutefois, dans ce dernier cas notamment, la PME attend des précisions qui doivent être apportées par l'Europe pour savoir si ces produits à base de terpène sont bien considérés comme naturels. Dans ces cas-là, Action Pin pourrait bénéficier de droits d'homologation réduits, explique Alain Querrioux, responsable de l'activité agricole au sein de l'entreprise, mais aussi membre fondateur et président de l'Association française pour les adjuvants. Quoi qu'il en soit, Action Pin devrait mettre sur le marché, dans le courant de l'année prochaine, une nouvelle classe d'adjuvants permettant aux traitements appliqués d'être plus « adhésifs » sur les plantes, en cas de pluie.

« Plan Ecophyto 2018 »

Faisant partie du groupe familial DRT qui réalise un chiffre d'affaires de 190 millions d'euros en extrayant et vendant des matières premières dérivées du pin, Action Pin assure, à partir de celles-ci, la conception, la production, l'homologation et la mise sur le marché de produits finis. Cette filiale, qui emploie 60 salariés, affiche un chiffre d'affaires de 18 millions d'euros, dont la moitié pour l'activité orientée vers l'agriculture. Action Pin est bien connu pour deux fongicides et deux adjuvants. L'un est polyvalent, l'autre potentialise seulement les effets d'un herbicide. L'entreprise détient 16 % du marché français des adjuvants. Des produits qui ont le vent en poupe puisqu'ils permettent, rajoutés aux traitements phytosanitaires, d'en réduire les doses de moitié, tout en améliorant leur disponibilité sur la plante et en protégeant les molécules de l'impact des températures, des UV et de l'humidité. L'entreprise est numéro un des adjuvants des traitements de la vigne, de l'arboriculture et des légumes et arrive en quatrième position pour les grandes cultures.

Alors que l'agriculture traverse une crise, Action Pin voit son activité continuer à se développer. L'entreprise a d'ailleurs d'importantes marges de progression rien qu'avec les produits qu'elle commercialise actuellement car les adjuvants « ne représentent que 1,5 % du marché santé des plantes, contre 4 % à 5 % aux États-Unis », précise Alain Querrioux. En outre, Action Pin va affirmer ses positions dans les grandes cultures. « Le plan Ecophyto 2018 sera un énorme levier », considère Alain Querrioux. Enfin, l'entreprise qui exporte en Suisse, en Espagne, en Italie et en Israël et s'ouvre à la Grèce, au Portugal et à la Turquie veut mailler le pourtour de la Méditerranée et, d'ici trois ans, s'attaquer à l'Europe du Nord et du Centre.

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