Les cellules solaires en couches minces attirent toujours les investisseurs

Après la levée de fonds récente du fabricant américain de films solaires en couches minces SoloPower, c'est au tour d'un autre spécialiste des couches minces, l'allemand Sulfurcell, de lever de nouveaux fonds : il a obtenu 18,8 millions d'euros notamment auprès d'Intel Capital, mais aussi du fonds britannique Climate Change Capital Private Equity, du danois Bankinvest Group, de Zouk Ventures, du fonds des émirats Masdar Clean Tech Investments et du français Demeter. Tous avaient déjà investi 85 millions d'euros dans le groupe en 2008, un tour de table également emmené par Intel qui avait apporté 27 millions euros
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Comme SoloPower, Sulfurcell produit des cellules avec un alliage CIGS (Cadmium, indium, gallium, selenium) et planche sur une technologie baptisée CIGSe, qui promet de réduire de moitié les coûts de production de ces cellules.

Rendement en hausse
Sulfurcell veut produire des panneaux au rendement de 14% dans les 18 mois, après avoir récemment obtenu des taux de 12,6%. Une efficacité bien supérieure par exemple au taux de 10% affiché par les films flexibles de SoloPower, et pas si éloigné de celui des cellules classiques en silicium.
Le groupe allemand utilise la même technologie prometteuse que le plus ambitieux groupe de cette catégorie de cellules solaires à couches minces, l'américain Solyndra, qui veut s'introduire en Bourse dans les mois qui viennent après avoir levé près d'un milliard de dollars et accumulé presque un demi-milliard de dollars de pertes.
Ces cellules sont fabriquées avec une fine couche de métaux posée sur un support bon marché (verre, plastique), une technique moins onéreuse que les wafers de silicium utilisés pour les panneaux solaires classiques, mais à plus faible rendement (conversion de la lumière solaire en électricité). Avec d'autres métaux, c'est aussi la technique du leader américain First Solar, l'un des premiers fabricants mondiaux de cellules solaires.
Cette technologie a pourtant du plomb dans l'aile : récemment Trony Solar a renoncé à entrer en Bourse, et Solyndra ne s'est toujours pas décidé.
Depuis qu'il a démarré sa production commerciale en 2005, atteignant 35 MW de capacité de production, Sulfurcell s'est développé à grande échelle, visant les installations intégrées au bâti et les toitures commerciales. Il vient par ailleurs de remporter le contrat d'équipement du plus grand toit solaire de Berlin, de 1,01 MW, sur l'immeuble "Oktogon" de la zone d'activité d'Aldershof. Sulfurcell a été créé en 2001 comme essaimage de l'institut Helmholtz des matériaux et de l'énergie (ex-institut Hahn-Meitner).
Intel Capital, le fonds de capital-risque d'Intel, a multiplié les investissements dans les cleantech récemment : il a injecté des fonds dans plusieurs sociétés du secteur du smart grid comme Viridity Energy (réseaux distribués d'énergie renouvelables) et Nexant, dans la biochimie de Voltaix, et a renfloué en 2010 son bébé, SpectraWatt (cellules solaires en silicium), un essaimage d'Intel.

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