Lloyds Banking Group va supprimer 15.000 emplois d'ici à 2014

Trois ans après sa nationalisation, la banque britannique cherche à redresser la barre. Elle prévoit de se retirer d'une quinzaine de pays.
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Après Santander, Lloyds Banking Group. António Horta-Osório, le Portugais qui dirige la banque britannique Lloyds Banking Group depuis mars, a lancé ce jeudi un grand plan d'économies, reprenant à la lettre la recette qu'il avait appliquée avec succès dans la branche britannique de Santander, qu'il dirigeait jusqu'à l'automne dernier.

Cela se traduit immédiatement par 15.000 suppressions d'emplois d'ici à 2014, soit 14 % de la main-d'oeuvre du groupe. Cela s'ajoute aux 28.000 suppressions qui avaient déjà été effectuées par son prédécesseur depuis 2009. « C'est impitoyable », commente Atif Latif, courtier à Guardian Stockbrokers. La Bourse a apprécié : l'action a fait un bond de 9,73 % ce jeudi.

Vente de 630 agences

Les licenciements s'effectueront à deux niveaux. Le premier est l'international : Lloyds va se retirer d'une quinzaine de pays, sur 30, d'ici 2014. Aucune précision n'a été donnée sur les régions visées. De plus, le « back-office » de la banque est visé : un grand nombre de cadres dirigeants va être supprimé et des investissements dans la technologie doivent permettre de simplifier les tâches administratives. Ce vaste chantier illustre les énormes difficultés de Lloyds Banking Group. Le groupe a été nationalisé (il est possédé à 41 % par l'État britannique) après avoir acheté au plus fort de la crise fin 2008 Halifax Bank of Scotland, une banque dont le portefeuille de prêts était catastrophique. Cette acquisition - qui aurait été impossible en temps normal, pour des raisons de concurrence - a failli faire couler l'institution. Eric Daniels, qui dirigeait alors le groupe, a progressivement redressé la barre, mais au prix d'un brutal plan de licenciements de presque 30.000 personnes. En parallèle avec la réduction des mauvaises dettes, cela a permis à la banque de repasser dans le vert en 2010, en affichant un petit bénéfice avant impôts de 2,2 milliards de livres (2,4 milliards d'euros).

Le plan lancé par António Horta-Osório doit permettre d'économiser 1,5 milliard de livres par an à partir de 2014. En échange, le groupe investira 2 milliards de livres d'ici 2014 dans ses agences, notamment dans celles de la marque Halifax, l'une des plus connues du grand public britannique. Les produits d'assurance et la gestion de fortune sont ses deux autres priorités.

Reste enfin un dernier grand chantier : la banque doit vendre 630 agences, suite à une sanction de Bruxelles contre l'aide publique qu'elle a reçue. Un « mémorandum d'information » a été envoyé aux acheteurs potentiels, en vue d'une cession le plus rapidement possible, peut-être avant la fin 2011.

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