Le conflit social s'amplifie au Crédit Mutuel Arkea

Après une semaine de grève, la direction de la banque a présenté mardi une nouvelle proposition aux syndicats.
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Plus de 1.000 salariés manifestaient mardi matin devant le siège breton du Crédit Mutuel Arkéa près de Brest. Dans l'après-midi, la direction réouvraient des négociations sur les rémunérations avec les syndicats.

Après une semaine complète de grève suivie par 50 % du personnel concerné (selon un décompte syndical) mais surtout en Bretagne (selon la direction), le conflit semble en effet s'enliser. Car, malgré trois séries de propositions par la direction du Crédit Mutuel Arkéa, qui réunit les fédérations du Crédit Mutuel de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif central, aucun accord n'a encore été trouvé.

« On réclame une augmentation salariale uniforme, pour tout le monde, parce qu'on a observé que nos dirigeants se sont octroyés des augmentations en moyenne de 30 % », déclarait vendredi Pierre Jubil de la CFDT au nom de l'intersyndicale.

Supplément d'intéressement

Le coût global des revendications dont la principale consiste en une augmentation pour tous de 2.200 euros annuels, est jugé excessif par la banque qui l'évalue à 25 millions d'euros par an, « soit près de 9 % du résultat de l'ensemble du groupe ».

Aux propositions du 1er octobre (passage à une rémunération sur 13 mois, ajustement des salaires en dessous du marché, mise en place d'un seuil minimum de 24.000 euros bruts par an et passage à 10,50 euros du chèque déjeuner au lieu de 8 euros), Ronan Le Moal, directeur général du groupe a présenté mardi 4 octobre trois ajouts : un supplément d'intéressement de 300 euros pour tous « versé dès à présent », la hausse de 20 % de l'enveloppe de promotions et un abondement exceptionnel de 300 euros au Plan d'épargne entreprise.

Des augmentations de 100 %

« Cette nouvelle proposition vient d'être rejetée par les délégués des organisations représentatives », déplore Ronan Le Moal dans un courrier aux salariés dont « La Tribune » a eu copie. Dans la même lettre, il réfute l'accusation d'opacité concernant la Société des cadres dirigeants (SCD) créée en juin pour « acueillir » les 126 cadres dirigeants du groupe. Or, cette société a contribué à mettre le feu aux poudres. Elle « est un moyen, pour le groupe, d'amplifier et d'opacifier les évolutions salariales des cadres dirigeants. En 2009, la rémunération des six dirigeants du groupe était de 645.603 euros. Celle-ci est passée à 1.355.468 euros en 2010, soit une augmentation de 100 % (+ 709.865 euros), contre 1 % accordé aux autres salariés », selon la CFDT. Le syndicat y voit la preuve que la banque « s'éloigne de plus en plus des valeurs mutualistes ». Pour sa part, Ronan Le Moal se réfère au plan de développement Horizons 2015 qui vise au « maintien de l'emploi dans nos régions, aujourd'hui et demain ».

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