Le géant russe Sberbank convoite les polonaises Kredyt Bank et Bank Millennium

La banque d'État compte profiter de sa forte rentabilité pour réaliser des acquisitions en Europe centrale et orientale. Une stratégie qui divise les analystes.
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Plusieurs sources bancaires ont affirmé mardi aux médias russes que Sberbank envisage l'acquisition de deux grandes banques polonaises. Des propos pris très au sérieux par le monde de la finance du pays, car les annonces officieuses concernant les plans expansionnistes de la première banque russe, publique et contrôlée par la Banque centrale, ont généralement tendance à se confirmer. Le mois dernier, Sberbank a acheté l'autrichien Volksbank pour 1 milliard de dollars après avoir annoncé la reprise, en cours de finalisation, de la principale banque d'affaires russe Troika Dialog un peu plus tôt cette année. Le patron de Sberbank, Herman Gref, a signifié son vif intérêt pour les marchés polonais et turcs.

Les deux cibles polonaises du géant russe sont Bank Millennium, dont le portugais Banco Comercial Portugues S.A. détient 65,5 %, et la Kredyt Bank, contrôlée à 80 % par le Belge KBC. Les deux banques polonaises font partie des dix principaux établissements du pays et sont mises en ventes par leurs propriétaires, qui recentrent leur stratégie hors de la région.

Les experts sont partagés sur l'intérêt d'une telle expansion. « Nous sommes anxieux de voir Sberbank s'étendre hors des frontières de l'ex-URSS, où il a déjà fort à faire et dispose d'un vaste potentiel. Les investisseurs sont peu susceptibles d'accueillir cette nouvelle positivement, surtout dans le contexte de nervosité actuel », sur les marchés, estime Svetlana Kovalskaïa, chez Renaissance Capital. Chez VTB Capital, Dmitry Dmitriev avance en revanche que Sberbank pourrait obtenir un bon prix car les valeurs bancaires reculent et que les deux vendeurs sont sous pression.

L'an dernier, Sberbank a dégagé un bénéfice net de 6,25 milliards de dollars et prévoit de l'augmenter à 9,23 milliards de dollars cette année. Parmi les objectifs stratégiques de la banque russe figure aussi l'entrée sur le segment du crédit à la consommation « express » - proposé en sortie de magasin - en partenariat avec le français Cetelem.

Moscou pourrait repousser d'un an la privatisation d'une part de 7,58 % du capital de Sberbank, vente dont le « road show » devait démarrer en septembre. En cause, la forte volatilité des marchés. « Nous devons trouver la meilleure fenêtre pour obtenir un bon prix afin que le budget [de l'État] et de la Banque [centrale] de Russie bénéficient pleinement de la vente », a indiqué Alexeï Oulioukaïev, premier vice-président de la Banque centrale russe. Le Kremlin a autorisé Sberbank à placer jusqu'à 25 % de son capital sur des Bourses étrangères et il est même question que l'État en cède à terme le contrôle.

 

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