Ajouter de la relance à la relance

Par Sophie Gherardi, directrice adjointe de la rédaction de La Tribune.

Il a beaucoup été question de plans de relance, hier, de part et d'autre de l'Atlantique. Tous en veulent, tous en font. Mais la question de savoir si chacun en fait assez, reste ouverte à discussion. Obama, dans un texte publié par le New York Times et Le Monde, a appelé les leaders du G20 à "prendre des mesures audacieuses, ambitieuses et coordonnées".

François Fillon, en visite à Washington, a souligné que les plans européens représentaient 400 milliards d'euros, soit 3,3% du produit intérieur brut des Vingt-Sept. Et la France, nichée au milieu du peloton, combien fait-elle ? Pour une fois, notre président de la république a été plus modeste que son Premier ministre. S'exprimant à Saint Quentin, il a détaillé "le plan de relance de 26 milliards qui a été décidé en décembre". François Fillon, lui, a parlé d'un "plan de relance de 50 milliards" auquel il convient d'ajouter les "stabilisateurs automatiques" (indemnités de chômage, revenu minimum) estimés à 30 milliards d'euros.

On reste perplexe : même en rajoutant les 9,5 milliards du plan de soutien à l'automobile, les chiffres ne collent pas. La différence entre les deux révèle une chose : c'est qu'à Washington il est de bon ton de montrer qu'on fait beaucoup quantitativement ; tandis qu'à Saint-Quentin il vaut mieux expliquer ce qu'on fait, concrètement, sans aligner trop de milliards. Nicolas Sarkozy l'a redit : "si la situation devait se dégrader encore, nous ferions davantage. Mais la sagesse, le bon sens et le sang-froid commandent qu'on laisse le temps à toutes ces mesures de produire leurs effets."

Ne répugnant jamais à "l'autocongratulation", le président a décrété : "jusqu'à présent, nous n'avons pas commis d'erreur." Il a tout de même ouvert trois nouvelles pistes : davantage sera fait pour le système de transport francilien "à bout de souffle, saturé" ; davantage aussi pour l'industrie, avec la nomination de commissaires à la réindustrialisation dans chaque bassin d'emploi ; enfin, un plan d'urgence en faveur des jeunes sera annoncé avant le 15 avril.

Ne haussons pas les épaules, car ce sont de grands enjeux, effectivement sous-estimés dans le premier plan. Mais ils réclament des moyens. Alors, combien ?

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