Le choc sur les pays émergents

Comme chaque année depuis quatre ans, La Tribune est l'un des partenaires des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, organisées sous l'égide du Cercle des économistes. Un Davos provençal dont l'originalité est d'associer le monde universitaire au monde économique, permettant de réunir un parterre international de qualité dans le cadre du Festival d'Aix. Le thème choisi pour 2009 porte sur les nouveaux équilibres du monde, avec pour dominante trois questions clés : croissance, démographie et finance. Huit membres du Cercle des économistes reviennent sur les ruptures et les nouveaux équilibres provoqués par la crise. Aujourd'hui, Laurence Boone, de Barclays Capital.

La crise financière a changé la perception que nous avons des pays émergents. Auparavant, nous les considérions comme un bloc uniforme?: ils progressaient tous en même temps, à un rythme comparable. Ils avaient été victimes d'une même crise, en 1997-1998, en même temps. La crise a fait le tri entre ceux qui avaient adopté des politiques économiques orthodoxes, notamment en accumulant des réserves pour se protéger contre les retraits brutaux de capitaux, et les autres, moins prudents, qui ont profité de la surliquidité pour s'endetter de façon parfois irresponsable.

Ceux-là, comme les Etats baltes, souffrent aujourd'hui davantage que les pays développés, alors que les premiers, comme la Chine, souffrent moins. La crise a donc souligné l'hétérogénéité de la situation des émergents. C'est la Chine qui semble le mieux tirer son épingle du jeu, pour autant que les statistiques disponibles soient conformes à la réalité.

Très probablement, le plus grave de la crise est passé. Elle va certes retrouver un consommateur américain moins vigoureux, mais il ne sera pas complètement défaillant. Cela devrait ménager une période de transition vers un modèle de croissance où la demande interne chinoise serait proportionnellement plus importante. Quant à penser qu'elle pourrait tirer l'activité mondiale, il faudra longtemps, le temps que soit construit un système de protection sociale qui autorise la désépargne des ménages.

Au contraire, la Russie va connaître une casse sociale et économique importante, dans les secteurs qui ne seront pas aidés par l'Etat. Le Brésil préserve une croissance positive grâce à un stimulus budgétaire massif. Quant à l'Inde, elle occupe une position intermédiaire, avec des déséquilibres internes plus prononcés qu'en Chine, tout en préservant elle aussi une croissance positive.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.