Un nouvel équilibre dans la régulation

Comme chaque année depuis quatre ans, La Tribune est l'un des partenaires des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, organisées sous l'égide du Cercle des économistes. Un Davos provençal dont l'originalité est d'associer le monde universitaire au monde économique, permettant de réunir un parterre international de qualité dans le cadre du Festival d'Aix. Le thème choisi pour 2009 porte sur les nouveaux équilibres du monde, avec pour dominante trois questions clés : croissance, démographie et finance. Huit membres du Cercle des économistes reviennent sur les ruptures et les nouveaux équilibres provoqués par la crise. Aujourd'hui, Jean Pisani-Ferry, directeur de l'institut Bruegel.

A-t-on pris les mesures qu'il faut pour mieux réguler le système ? C'est une course de vitesse compliquée. D'un côté, on a envie de prendre son temps pour comprendre les mécanismes de la crise. Le consensus qui semble se dégager sur les réponses est suspect dans la mesure où il n'y a pas consensus sur l'analyse des causes. On a encore en tête les dysfonctionnements apportés par la loi Sarbanes-Oxley après l'affaire Enron.

D'un autre côté, on sait que la fenêtre pour prendre des mesures politiques fortes va se refermer. Il va y avoir un nouveau G20 en septembre pour évaluer les décisions prises depuis Londres et on voit déjà, aux Etats-Unis, la résistance de Wall Street qui relève la tête contre les propositions d'Obama. On a identifié certaines causes de la crise, comme l'aléa moral, le lien entre rémunération des dirigeants et prises de risque excessives, la comptabilité, les normes prudentielles.

Mais cela ne veut pas dire que l'on a compris pourquoi un accident affectant une petite partie du système financier américain a provoqué une catastrophe mondiale. Il reste la question des déséquilibres macroéconomiques. Introduire le risque systémique dans la supervision, c'est bien, mais comment cela va-t-il fonctionner ? Quelles informations transmettre ? Faut-il revenir à un système bancaire plus segmenté séparant les structures qui prennent des risques et celles qui gèrent les dépôts ?

Le G20 a bien fait avancer les choses, mais dans le détail, la dialectique entre l'échelon national, européen ou international reste floue. Est-ce qu'on veut un système de régulation compatible avec le degré d'intégration financière que l'on a atteint ? Comment mieux agir en amont, avoir un système d'alerte efficace ? On pourrait s'inspirer de ceux qui existent pour le risque terroriste ou pandémique ? Le FMI a peut-être à apprendre de l'OMS !

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