Macro et Micro sont dans un bateau

Par Olivier Provost, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.

Le contraste est aujourd'hui saisissant entre les chiffres de croissance des différents États et le discours des grandes entreprises. D'un côté, la progression limitée de l'activité américaine au deuxième trimestre, même si sa révision à la baisse à la veille du week-end s'est révélée un peu moins mauvaise que prévu, témoigne d'une reprise plutôt faible.

La première économie du monde, et qui en restera la locomotive aussi longtemps que la Chine n'aura pas vu son marché intérieur prendre davantage d'ampleur, affiche une allure plutôt poussive. Et de l'autre, on voit les grands groupes internationaux annoncer des résultats en très forte hausse, bien au-dessus des prévisions et souvent assortis de commentaires confiants des dirigeants sur la solidité de leur activité et de leurs perspectives. Alors qui a raison, la macro ou la microéconomie ?

Pour les marchés, la cause paraît entendue. Leur manque d'enthousiasme, malgré ces bons résultats d'entreprises et en dépit de multiples OPA et fusions-acquisitions, indique que, pour les investisseurs financiers, la réalité économique va tôt ou tard rattraper les sociétés. Un peu comme au début de la crise économique et financière il y a deux ans.

Selon les boursiers, prévisions de résultats, de chiffres d'affaires et de prises de commandes risquent d'être bientôt revues à la baisse. Les cycliques, ces valeurs qui profitent de la croissance, font le dos rond alors que les défensives, celles qui au contraire résistent même en période de faible activité, espèrent un retour en grâce. Car ce grand écart entre des économies nationales en mal de dynamique et des sociétés en grande forme ne pourra pas durer très longtemps.

Le spectre d'une consommation ralentissant au profit de l'épargne menace. Les grandes entreprises, qui ont recommencé à produire mais aussi à investir en communication pour inciter les clients potentiels à acheter leurs produits, vivent sous l'épée de Damoclès de futures ventes décevantes, de prix à baisser pour sauver leurs volumes et de la réapparition de stocks coûteux.

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