"Au Moyen-Orient, le pétrole, à la Chine, les terres rares", pronostiquait en 1992 Deng Xiaoping, l'architecte de la modernisation de l'ex-empire du Milieu. Vingt ans plus tard, à force de volontarisme industriel et d'acquisitions de gisements miniers en Afrique ou en Australie, le géant asiatique est parvenu à ses fins, en s'assurant le contrôle de 97 % de la production mondiale des "terres rares". Lesquelles sont autant de minerais indispensables à la fabrication des iPad, des têtes de missiles ou des batteries de voitures... Un monopole que les autorités chinoises veulent désormais étendre à d'autres activités sensibles. Les médicaments par exemple. Depuis la fermeture il y a trois ans par Rhodia d'une usine dans le sud de la France, l'Europe ne fabrique plus un comprimé de paracétamol. Et la Chine contrôle presque la moitié des molécules que l'on trouve dans les médicaments génériques commercialisés en Europe. À ce rythme, il faudra bientôt aller à Pékin pour trouver une pharmacie de garde... Exagération ? Sans doute, mais pendant des années, les Occidentaux se sont bercés d'illusions sur le retard technologique chinois. C'était oublier que le régime communiste s'est doté au fil des ans de véritables filières, capables de rivaliser avec l'Occident et de se transformer en armes commerciales. À l'automne dernier, les partenaires de Pékin en ont eu un aperçu quand le régime communiste, pour faire pression dans un conflit territorial l'opposant au Japon, a bloqué ses exportations de terres rares. Rien ne dit naturellement que Pékin va devenir un adepte du chantage commercial. Mais dans le doute, l'Europe devrait méditer ce slogan de Mao, que l'on retrouve dans le "Petit Livre rouge" : "Compter sur ses propres forces."
La prochaine pharmacie de garde ? À Pékin !
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