Macron, Acte II, scène I

ÉDITO. Le Grand débat national qui vient de s'achever marque le début de la seconde partie du quinquennat d'Emmanuel Macron défini par un cap clair : baisser les impôts et réformer l'État. Pour cela, le président de la République devra faire des choix cohérents avec l'exigence de justice exprimée par les Français et ne pas réitérer les erreurs du passé. Par Philippe Mabille, directeur de la Rédaction
Philippe Mabille
Le président de la République Emmanuel Macron.
Le président de la République Emmanuel Macron. (Crédits : Philippe Wojazer)

« Grand bla-bla » pour les plus réfractaires des « Gilets jaunes », grand fatras pour le plus grand nombre qui auront bien du mal à se retrouver dans les innombrables contributions individuelles et collectives versées aux cahiers de doléances, le Grand débat national qui vient de s'achever fait penser à la formule : le problème de la France, c'est qu'il y a 66 millions d'entraîneurs de l'équipe de football ! Surtout quand elle perd... Emmanuel Macron, qui doit dire ce qu'il retient de cet exercice démocratique inédit qu'il a voulu pour renouer avec les Français, est conscient de ce risque : « Il n'y aura pas de sortie positive si chacun ne prend pas sa part de responsabilité », a-t-il prévenu. Pas sûr qu'il soit entendu quand il s'agira, bientôt, de réformer l'État, l'assurance-chômage et les retraites...

N'en déplaise aux esprits grincheux, pour qui le pouvoir n'a retenu que ce qui l'arrangeait et qui s'étonnent qu'il ait fallu cinq mois depuis le déclenchement de la crise, le 17 novembre dernier, pour se rendre compte que le ras-le-bol fiscal était devenu une exaspération, il faut se féliciter qu'on entre enfin dans l'acte II du quinquennat avec un cap clair et cohérent : baisser les impôts et réformer l'État. Au sortir du Grand débat, le président de la République se retrouve cependant face à une exigence : ne pas décevoir à nouveau les Français. Le chef de la maison France doit s'appliquer la même règle que tous les bons managers : on a le droit de faire des erreurs, mais si possible pas deux fois la même... À Emmanuel Macron de démontrer que « nous ne reprendrons plus le cours normal de nos vies », en oubliant que ce qui a déclenché cette crise, ce sont trente ans de renoncements et d'impuissance publique.

La question de l'ISF et de l'âge de départ à la retraite

Sur la baisse des impôts, il doit faire des choix cohérents avec l'exigence de justice exprimée par les Français, qui ont toujours l'impression de payer pour les autres. La conditionnalité de la suppression de l'ISF a été mise sur la table par le président lui-même. Elle pourrait débloquer politiquement tout le reste et permettre d'enclencher une grande simplification fiscale, en allégeant l'impôt des classes moyennes, qui ont payé très cher la crise de 2008.

Le cas des retraites est tout autant emblématique. C'est Emmanuel Macron qui a souhaité que la question de l'âge effectif de départ soit posée en même temps qu'est menée la réflexion sur la fusion des régimes pour passer à la retraite à points. Reporter progressivement d'un, voire de deux ou trois ans, l'âge de départ est un des moyens les plus simples de garantir à long terme le niveau des pensions face au vieillissement. Emmanuel Macron, qui s'est engagé à ne pas toucher à l'âge légal de départ, osera-t-il ouvrir ce nouveau chantier ? Si c'est le cas, il devra là aussi le faire dans la transparence et dans la justice. Une occasion pour lui de renouer le dialogue avec la démocratie sociale et les syndicats.

Philippe Mabille

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Commentaires 10
à écrit le 16/04/2019 à 10:07
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Cela sera sans surprise que l'on entendra de sa bouche tout sa douleur face a une "Cathédrale" mais pas une mot sur la douleur ressentie par les français symboliquement présenté par "le mouvement des gilets jaunes"!

à écrit le 15/04/2019 à 17:58
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Ce que l'on vous donne d'en "haut", vous sera retiré dans "haut", seul le R.I.C vous permettra de le garder!

à écrit le 15/04/2019 à 13:48
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Tout ce qui sera donné d'en "haut", sera retiré d'en "haut" et seul le R.I.C. vous le gardera!

à écrit le 13/04/2019 à 8:28
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Je crois que Macron a acté qu'il ne ferait pas de deuxième mandat donc l'avis du pays il s'en tape ! Tout ce qu'il cherche c'est qu'il n'y ait pas de casse mais va continuer plus ou moins ouvertement a imposer sa politique !!!

à écrit le 12/04/2019 à 16:41
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comme il a fait du théâtre brigitte lui fait réviser tartuffe ou l’imposteur et comme il prend le peuple pour des idiots il termine par le malade imaginaire car pour lui tout va bien

à écrit le 12/04/2019 à 13:49
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Quel que soit les mots qu'il alignera, nous ne comprendront rien! Il faut qu'il risque véritablement de perdre le pouvoir pour regagner un peu de légitimité! Le R.I.C. pour éviter les conséquences des manifestations de rue et permettre le contrôle d...

le 13/04/2019 à 8:29
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Pas de RIC : trop risqué ....ils vont tout faire pour le couler !

à écrit le 12/04/2019 à 12:21
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il va nous annoncer qu'i a privatisé la française des jeux pour y mettre la femme de gille legendre macron c'est les copains tous des coquins c'est pire que l'ancien monde ,une hausse de 6 pour cent de l'electricité il s’avère qu'il n'y a eu que 2500...

à écrit le 12/04/2019 à 9:46
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Pendant ce temps : La moitié des contributions des Français n’ont pas été analysées à temps pour la restitution du grand débat. Cette information, repérée par Les Jours mercredi, était dissimulée dans l’un des rapports publiés sur le site du grand...

à écrit le 12/04/2019 à 8:44
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Tant que les banquiers auront la main sur lui il ne pourra que faire n'importe quoi forcément au détriment du peuple français, s'il arrive enfin à apprendre à mordre la main de son maître qui ne lui veut pas forcément du bien, c'est ce qu'il faudrait...

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