18 février

Réunion cruciale mercredi à l'Elysée : Nicolas Sarkozy reçoit les syndicats. Laurent Wauquiez, le secrétaire d'Etat à l'emploi, donne ce matin dans « La Tribune », l'état d'esprit de cette réunion. Il le promet : il y aura du concret...

Oui, difficile pour Nicolas Sarkozy de ne pas bouger, de ne rien accorder aux syndicats. Depuis le début de son mandat, jamais la pression sur l'exécutif n'a été aussi forte - tensions dans les Antilles, dans les lycées, dans les services publics, chute de sa cote de popularité...

Le président a créé des attentes. Pendant la campagne électorale, il y a dix huit mois, en se présentant, les Français ne l'ont pas oublié, comme « le président du pouvoir d'achat ». Plus récemment, le 5 février, en ouvrant plusieurs pistes - des primes nouvelles, des allègements d'impôts ou des chèque emploi services. Il y aura donc, Laurent Wauquiez le laisse clairement entendre, du grain à moudre.

Le président l'a déjà dit : 1,4 milliard d'euros, ce que les banques paient à l'Etat pour l'aide qu'il leur accorde !

Je suis prêt à parier que l'enveloppe sera plus substantielle. Nicolas Sarkozy a toujours dit qu'il agirait en fonction de la conjoncture. Or celle-ci se dégrade plus violemment que prévu. Il n'a jamais fait une obsession du déficit et de la dette. Il peut enfin invoquer l'exemple de nos partenaires européens. Ils ont tous fait un peu plus. Il pourrait donc lâcher un peu de lest sur la somme. En revanche, il sera ferme sur deux ou trois principes. Il refusera, c'est sûr, trois grandes revendications des syndicats. Pas question de renoncer à la loi Tepa - cette loi qui a supprimé les droits de mutation, qui a renforcé le bouclier fiscal et qui aide les heures sup. Pas question non plus de revenir sur les réductions d'effectifs dans la fonction publique. Pas question enfin de décider d'une augmentation générale des salaires. L'Etat n'en a d'ailleurs pas les moyens.

Les mesures concrètes, ce sera surtout pour les plus modestes...

Oui. Pour ceux qui sont le plus violemment affectés par la crise - les jeunes, les CDD et les fins d'intérim, les familles nombreuses, ceux qui sont mis au chômage partiel aussi. Nicolas Sarkozy pourrait par exemple, c'est ce que laisse entendre Laurent Wauquiez, reprendre à son compte une prime pour les jeunes chômeurs, une idée des syndicats que le patronat avait rejetée lors des négociations sur l'assurance chômage.

Difficile exercice en tout cas pour Nicolas Sarkozy mercredi. Le président va chercher à conforter son camp tout en divisant le monde syndical. Il va lui falloir démontrer qu'il est à l'écoute mais qu'il maintient le cap. Le président adore la difficulté, la gestion de crise. Là, disons, qu'il est gâté !

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