Dialogue social, panne

L'indemnisation du chômage : les règles avaient été définies pour deux ans par les partenaires sociaux fin décembre. Hier, après la CGT et la CGC, FO a annoncé qu'il ne les acceptaient pas. Plus de règles donc depuis le 1er janvier

Si. Les anciennes restent provisoirement en vigueur. La nouvelle convention de l'assurance-chômage, celle qui devait s'appliquer pour les deux années à venir, qui prévoyait un seul régime d'indemnisation, une plus grande couverture des chômeurs, une baisse éventuelle aussi des cotisations, eh bien, cette nouvelle convention, elle est caduque ! Elle avait pourtant été négociée pendant de longs mois entre patronat et syndicat. Un accord avait été trouvé - entre les organisations patronales et la CFDT grosso modo. Eh bien, les autres syndicats y mettent leur veto. C'est l'Etat qui a la main.

Un nouvel échec du dialogue social ?

Oui, un échec pour tout le monde : le gouvernement, le patronat, les syndicats comme la CFDT aussi. En fait, depuis deux ans, les partenaires sociaux n'ont pratiquement jamais réussi à signer de grands accords sociaux - sur aucun des grands dossiers, la retraite, la maladie ou le temps de travail. C'était pourtant le souhait de Nicolas Sarkozy, de Laurence Parisot aussi.

Quand les partenaires sociaux arrivent à quelque chose, ce sont des accords à minima. Exemple : la formation professionnelle. Cet accord là sera peut-être ratifié par tout le monde - oh miracle. La raison, c'est qu'il n'y a pratiquement rien dedans. Rien par exemple sur le point le plus sensible, celui de l'argent de la formation...

L'Etat a la main. Que peut-il faire ?

Il peut essayer de relancer la négociation - le patronat n'en veut pas. Il peut aussi imposer ses vues, fixer les nouvelles règles unilatéralement. Sans demander son avis à personne. C'est ce qu'il a fait dans d'autres dossiers.

Jusqu'à présent, l'assurance chômage, c'était en France, un partenariat entre le patronat et les syndicats, c'était le champ privilégié du paritarisme comme on dit. Elle était gérée par les partenaires sociaux. Eh bien, le risque, c'est sa prise en charge, directe, par l'Etat. C'est son étatisation.

On sent bien qu'à l'Elysée, la perspective n'effraie pas vraiment. Nicolas Sarkozy adore s'occuper de tout - alors pourquoi pas de l'indemnisation des chômeurs ! Pas sûr pourtant que ce soit avantageux pour les chômeurs. Dans les pays où c'est l'Etat qui décide, les chômeurs sont généralement moins bien indemnisés.

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