Emploi : alerte rouge

Le gouvernement a donné ce week end un coup de pouce au chômage partiel. Les entreprises pourront y recourir plus facilement. Face au chômage qui menace d'exploser, tous les moyens sont bons.

Oui. Alerte rouge sur le front du chômage. S'il y a une chose certaine, en ce début d'année, c'est que le chômage va augmenter, qu'il va augmenter fortement. Les très mauvais chiffres de novembre - 64.000 chômeurs en plus, c'est un signe qui ne trompe pas. C'est en mars-avril, quand les plans sociaux annoncés entreront en application que la vague sera la plus violente.

Alors, c'est vrai, comme face au grand froid, face à la crise de l'emploi, le gouvernement déploie tous les moyens possibles et inimaginables. Il a augmenté, massivement, dans son budget, le nombre des contrats aidés, subventionnés. Il a élargi les contrats de transition professionnelle, destinés aux licenciés économiques. Il a pris, enfin, ce week-end, par arrêté, des dispositions pour faciliter le recours au chômage partiel, ce que l'on appelle aussi le chômage technique. Quand une entreprise voit son carnet de commande se vider, elle peut mettre, sous certaines conditions, ses salariés au chômage partiel. Ils restent salariés de l'entreprise. Pendant leur inactivité, ils sont indemnisés - par l'Etat - mais ils ne travaillent pas...

Ca veut dire qu'un salarié pourra être renvoyé chez lui pendant plus de la moitié de l'année ?

Oui, dans certains secteurs comme l'auto ou le textile, ce sera le cas. Le gouvernement a décidé de relever le nombre annuel d'heures de chômage partiel indemnisables - de 600 à 800 heures. D'augmenter aussi l'indemnité versée aux chômeurs partiels - elle ne sera plus de 50% mais de 60% de la rémunération brute.

L'idée, c'est côté entreprise, d'éviter qu'elles licencient, c'est de les aider à passer un cap difficile, de leur permettre de fonctionner au ralenti pendant la crise. L'idée, c'est, côté salarié, qu'il conserve, pendant la crise, un contrat de travail, quitte à « travailler moins », qu'il puisse le retrouver intact dès que la crise sera passée.

Le chômage technique, c'est donc un dispositif transitoire, une arme anti-crise qui n'est pas destiné à durer, qui peut néanmoins être très utile pour les semaines à venir.

Le Pole Emploi, fruit de la fusion entre l'Anpe et l'Unedic, est né ce matin. Grève des personnels...

Oui, là c'est une autre réforme, plus durable du marché du travail, que le gouvernement tente de mettre en œuvre. Sans surprise, cette fusion, attendue depuis si longtemps, se heurte encore à l'opposition des syndicats des deux anciennes institutions. Ils ont sûrement de bonnes raisons, des raisons corporatistes disons. On reste convaincu que les chômeurs ont besoin - et le plus vite sera le mieux - d'un guichet unique d'une part, d'un référent unique, d'un interlocuteur unique aussi. C'est l'objectif de la réforme. On voit mal ce qui pourrait s'y opposer.

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