La Santé aux petits soins

Le déficit de l'assurance maladie replonge. 4,5 milliards l'an dernier ; 7,7 milliards cette année ! L'Etat cherche déjà de nouvelles recettes pour limiter les dégâts. « La Tribune » révèle, ce matin, les principales pistes étudiées. Aucune ne sera très populaire...

Oui, ça va faire mal, ça ne va pas plaire. L'assurance maladie est toujours malade !

Les réformes récentes n'ont pas été inutiles : le médecin traitant, les remboursements moins généreux, les génériques, le contrôle accru des arrêts maladie : tout cela a permis à la Sécu de faire des économies. Mais ça ne suffit pas. Le trou de l'assurance maladie se creuse à nouveau. La crise y est pour quelque chose : les recettes sont calculées sur les salaires. Avec la crise, elles progressent peu, insuffisamment pour combler le trou. La réforme de l'hôpital, débattue en ce moment au Parlement, devrait permettre quelques économies. Mais ce n'est pas son premier objectif. L'Etat est donc obligé de rechercher d'autres recettes, d'autres ressources pour l'assurance maladie.

« La Tribune » évoque ce matin les trois pistes sur lesquelles l'Etat travaille...

Oui. Les mutuelles. Le bouclier sanitaire. Et le tabac. Un. Les mutuelles. L'Etat pourrait leur demander de participer davantage aux remboursements des consultations et des frais d'hospitalisation. C'est une première piste. Deux. Le bouclier sanitaire. C'est une idée défendue par Martin Hirsch notamment. L'Etat imposerait un bouclier sanitaire, un plafond au-delà duquel les soins seraient totalement gratuits. Trois. Le tabac. L'Etat pourrait, à nouveau, augmenter les taxes sur le paquet de cigarettes...

Nicolas Sarkozy a dit qu'il n'augmenterait pas les impôts...

Il n'a pas parlé des taxes !

Des trois mesures envisagées, c'est en tout cas celle qui serait la plus facile à mettre en œuvre, rapidement. Cela fait plusieurs années que les taxes sur les cigarettes n'ont pas été augmentées. Malgré le poids de la fiscalité sur le paquet, les Français restent de gros fumeurs - il y en a encore un sur trois qui fume. Une hausse de 50 centimes le paquet, ça rapporterait, en direct, un milliard dans les caisses de l'assurance maladie. C'est enfin une mesure de santé publique.

C'est, dans chacun de ces cas, l'assuré, en bout de course, qui devra payer ?

Oui, on ne voit pas d'ailleurs qui d'autres pourrait payer. Avec ou sans la crise, les coûts de l'assurance maladie sont destinés à augmenter dans nos sociétés. Il faut bien sûr continuer à améliorer le fonctionnement de l'ensemble du système, le rendre plus efficace. Mais cela ne suffira jamais. Il faut aussi continuer à en augmenter les recettes - et trouver les recettes les plus efficaces, celles qui permettent la meilleure gestion des soins. D'où la nécessité, dans ce domaine, de poursuivre les réformes - même pendant la crise, surtout pendant la crise.

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