Bruxelles démine le terrain

C'est la fin d'un symbole. A partir d'ajourd'hui, les eurosceptiques et les tabloïds britanniques ne pourront plus invoquer le calibrage des concombres pour railler la surrégulation des bureaucrates de Bruxelles. La Commission a mis fin aux règles communautaires qui régissaient la taille et la forme de 26 fruits et légumes. "Nous n'avons absolument pas besoin de légiférer sur ces questions au niveau européen", explique Mariann Fischer Boel, commissaire européenne à l'agriculture. "Il est de loin préférable de laisser cela à l'appréciation des opérateurs économiques". Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la "guerre contre la paperasserie" déclarée par la Commission qui s'est fixée pour objectif de réduire d'un quart les coûts administratifs liés à la réglementation européenne d'ici 2012. Ce poids administratif superflu est estimé à 150 milliards d'euros par an. En donnant à nouveau leur chance à des fruits et légumes biscornus, Bruxelles réalise un joli coup de communication et tord le coup à un cliché tenace. Mais si elle s'attaque à la "surrégulation", elle maintient néanmoins des normes pour dix produits représentant à eux seuls 75% des ventes du secteur : pommes, agrumes, tomates ou encore laitues. Ce toilettage reste superficiel et les 100.000 pages de textes communautaires regorgent encore de bizarreries. Une directive prévoit par exemple que les porcs aient accès à des matières permettant le fouissement pour éviter qu'ils ne s'ennuient et ne s'automutilent. Vu par certains de nos confrères d'Outre-Manche, cela donne : "les éleveurs britanniques doivent placer un jouet dans chaque porcherie sous peine d'emprisonnement". Y.-A.N.

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