Jeunes actionnaires cherchent entreprises pour relation de long terme

OPINION- En plein période d'assemblées générales, le rajeunissement de la population des actionnaires constitue une opportunité pour les entreprise, selon des experts de l’Observatoire des Actionnaires d’Avenir (OAA)*
(Crédits : DR)

Bonne nouvelle ! Les jeunes s'intéressent à la Bourse ! Depuis quelques années, nous constatons un rajeunissement de la population des actionnaires[1]. Cette montée en puissance de la jeune génération au sein des détenteurs d'actions nous permet d'identifier leurs motivations.

Ces nouveaux actionnaires affichent un état d'esprit différent de leurs aînés. Leur horizon d'investissement est plus lointain, leur aversion au risque plus faible[2]. Pour la plupart, ils ne sont ni propriétaires, ni parents et ils jouissent d'une grande flexibilité au travail. Ils investissent à long terme afin de s'assurer une retraite car le climat politique actuel leur fait craindre que l'État ne puisse pas, le jour venu, leur garantir ce droit.

Des rapports de pouvoir plus horizontaux

Ces jeunes appartiennent à une génération connectée, pour eux le numérique est omniprésent. Ils peuvent suivre les cotations et informations de marché en temps réel sur leur téléphone, reléguant au second plan les conseillers traditionnels comme la famille, le banquier, les journaux et autres lettres spécialisées, au profit des réseaux sociaux et de leurs influenceurs. Cette horizontalisation des rapports de savoir et de pouvoir n'est pas sans risques. Immédiateté, gamification des comportements : le marketing financier digital mise parfois sur le mythe de l'argent facile et il a identifié les jeunes comme des proies faciles. En 2021, l'AMF alertait sur les parcours digitaux de certains sites d'investissement, leur reprochant de ne pas être assez explicites sur les risques encourus et de rester trop vagues sur les frais[3]de transaction.

L'émergence des néo-courtiers

La volonté d'indépendance financière des jeunes, les néo-courtiers l'ont bien entendue. Ils proposent des services bon marché et des interfaces simplifiées, permettant aux épargnants d'investir rapidement. Sur ces plateformes, à l'image de Trade Republic, les titres vifs restent majoritaires à 65%, mais les ETFs se taillent une part non négligeable (30%). D'autres courtiers, plus spéculatifs, proposent des fractions d'actions ou des produits plus risqués, comme les « contrats pour la différence » qui parient à la hausse ou la baisse d'un actif donné, avec effet de levier. Autre caractéristique, les achats effectués sur ces plateformes sont tournés en majorité vers l'international, notamment vers les GAFAM. Ces grands groupes ont su déployer une stratégie de communication pour créer du lien avec les jeunes investisseurs.

Éducation financière

Comment les entreprises françaises peuvent-elles capter ces jeunes, demandeurs à la fois d'investissement responsable et de performance financière de long terme ? Elles doivent d'abord s'adresser à eux en optimisant les contenus qu'elles postent sur les réseaux sociaux (promotions d'actions, des résultats sur le temps long, pertinence des produits) tout en œuvrant pour une meilleure éducation financière, cause à laquelle tout l'écosystème financier doit se convertir.

Les « grandes messes populaires » de démocratie actionnariale comme les Investir Day ou la World Investor Week doivent être identifiées comme une opportunité.  Pour l'édition 2022, la Ontario Securities Commission avait créé un fil twitter pour répondre aux questions sur les méthodes, les cadres légaux et les bonnes pratiques en matière d'investissement On peut également citer des initiatives comme le Next Challenge, organisé par NextWise, que de nombreux acteurs de l'investissement soutiennent. En attendant la mise en place de cours d'éducation financière pour tous au collège ou au lycée, c'est aux entreprises cotées et aux intermédiaires financiers d'effectuer ce travail d'éducation financière. Au-delà de la pédagogie, les entreprises doivent promouvoir leurs actions. Le bon sens des jeunes générations fera le reste.

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L'Observatoire des Actionnaires d'Avenir est représenté par :

Caroline de la Marnierre, Fondatrice et Présidente de l'Institut du Capitalisme Responsable

Matthias Baccino, Directeur Général France de Trade Republic

Loïc Desmouceaux, Président de la Fédération Française des Associations d'Actionnaires Salariés et Anciens Salariés (FAS)

Muriel de Szilbereky, Déléguée Générale de l'Association Nationale des Sociétés par Actions (ANSA)

Pascal Imbert, Président-Directeur Général de Wavestone

Patrick Renard, Directeur du Service Actionnaires de Air Liquide

Guillaume Robin, Président-Directeur Général de Thermador Groupe

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Commentaires 2
à écrit le 13/06/2023 à 14:09
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On conseille les jeunes actionnaires a s'investir dans des entreprises qui se développent sans publicité ! Car elles sont essentielles et régulières ! Et ne construisent pas un monde virtuel ! ;-)

à écrit le 13/06/2023 à 14:08
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On conseille les jeunes actionnaires a s'investir dans des entreprises qui se développent sans publicité ! Car elles sont essentielles et régulières ! Et ne construise pas un monde virtuel ! ;-)

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