Les élections européennes sont un scrutin local qui s’ignore

OPINION. C'est le grand rendez-vous électoral de 2024. Les Français voteront le dimanche 9 juin, afin de désigner leurs représentants au Parlement européen. Depuis plusieurs mois déjà, les débats se concentrent sur les potentielles têtes de liste, ou sur des enjeux si existentiels qu'ils en deviennent lointains, ou paralysants. Par Magali Altounian, présidente de la commission Europe de la Région Sud, adjointe au maire de Nice et présidente de Renaissance 06.
(Crédits : DR)

L'Europe pourtant ce n'est pas cela. Ce n'est ni distant ni théorique. C'est une dimension très concrète des politiques nationales et locales, et donc de la vie quotidienne des Français.

En réalité, les élections européennes sont un scrutin local qui s'ignore. C'est aussi un moyen de combattre les populismes et remettre de la vitalité démocratique.
Il faudrait ainsi dire clairement que ce sont les Régions qui négocient directement avec la Commission européenne pour obtenir financements et programmes.
Et elles le font pour vous !

Prenons un seul exemple : la Région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur est particulièrement dynamique sur le sujet grâce à l'action de son président Renaud Muselier. Sur la période 2014-2021, ce sont 4,6 milliards d'euros de fonds européens qui ont été investis dans la région pour rénover énergétiquement les bâtiments publics, pour améliorer les services publics, en développant notamment des projets numériques et innovants, pour accompagner la relance économique des entreprises et commerces après la crise sanitaire, pour accueillir les réfugiés ukrainiens grâce au dispositif CARE, ou encore pour préserver le pouvoir d'achat des ménages à travers le « Coup de pouce Energie » financé à 100% par le Fonds social européen.

Pour la période en cours, 2021-2027, l'ambition est de doubler cet objectif et d'approcher les 10 milliards d'euros. Parmi les priorités, des sujets aussi cruciaux que la décarbonation de l'industrie, le développement du tourisme et de la mobilité durable, l'aide à l'agriculture de proximité, ou encore la lutte contre les risques naturels, particulièrement présents dans le Var et les Alpes-Maritimes. Parfois même, les territoires s'organisent entre eux pour être davantage entendu, en renforçant notamment la coopération transfrontalière, comme le démontre le projet d'une euro-région des Alpes du Sud porté par Christian Estrosi, Maire de Nice et Président de la Métropole Nice Côte d'Azur avec nos partenaires italiens.

C'est ça l'Europe. Et rien de techno là-dedans, mais des équipements, des investissements très concrets, notamment pour les communes rurales. Des projets qui sont conçus et mis en œuvre localement.

Le cœur battant de l'Europe, ce n'est pas seulement Strasbourg ou Bruxelles, mais c'est aussi souvent l'endroit où l'on vit.

Il ne s'agit pas de donner un blanc-seing à l'Europe, bien au contraire. Il s'agit d'être vigilant et de s'assurer que l'Europe ne s'égare pas, qu'elle ne perde jamais de vue la réalité du terrain, qu'elle sache s'adapter aux évolutions du monde et aux nouveaux défis environnementaux, sanitaires et économiques.

Qui mieux que les élus locaux peuvent porter cette voix au Parlement ? En première ligne face à l'insécurité grandissante, l'immigration de masse, la perte de compétitivité de nos industries, la lourdeur des couches administratives ou encore la baisse du pouvoir d'achat des Français, ils sont des relais de proximité indispensables. Ils sont aussi le premier pouls de la réalité du pays et du ressenti des Français. Être membre d'un exécutif territorial, c'est être acteur, et non commentateur de la politique.
Et qui mieux qu'eux aussi pour défendre, auprès des Français, une Europe positive, productive et palpable, au service des territoires et des Français ?

Donner la parole aux collectivités locales pour ces élections européennes est la meilleure réponse à la montée du populisme comme à l'indifférence des Français pour ce rendez-vous électoral. La balle est désormais dans le camp des partis politiques.

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Commentaires 3
à écrit le 13/03/2024 à 9:18
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On constate qu'il y a toujours confusion entre "Union Européenne" et "Europe" ce qui en dit long sur l'impérialisme idéologique !

le 13/03/2024 à 18:56
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Oui je viens d'en compter 24 hors U E mais leur poids économique et démographique diplomatique hormis la Russie ne pèse pas comparé à l'UE

à écrit le 13/03/2024 à 8:19
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"un moyen de combattre les populismes" Avant de combattre les "populistes" il conviendrait d'abord que madame Van Layen ne fasse pas un autre mandat, un exemple parmi tant d'autres non ? Parce que d'un côté combattre un incendie tandis que de l'autre...

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