Une deuxième étoile : pour la seconde fois, l'équipe de France a remporté la Coupe du monde de football. Un exploit historique qui, comme en 1998, a transporté le cœur de millions de supporters et ravivé la fibre patriotique des Français. Mais s'il faut se réjouir d'être à nouveau champions du monde, il convient aussi de se féliciter des retombées économiques que cette victoire a engendrées pour notre pays.

Croissance du PIB

Ainsi, selon une étude de la banque ABN Amro, depuis 1970, les pays ayant remporté la compétition ont connu une hausse de leur croissance économique d'environ 0,7 % l'année de leur victoire. En 1998, la France avait enregistré, au cours du trimestre qui a suivi la consécration des Bleus, une croissance économique hors norme de 6 %. La consommation des ménages avait augmenté de 2,6 % contre 0,7 % au trimestre précédent, et l'investissement des entreprises avait bondi de 6,6 %.

Traditionnellement, les années de Mondial représentent aussi l'occasion d'acheter un nouveau téléviseur. Avec 425. 000 télévisions vendues au cours du seul mois de juin 2018, les ventes ont augmenté de 40 % par rapport à l'année précédente. La seconde semaine de juin a même connu un pic d'activité de plus de 140 %. Les fabricants de maillots sont également à la fête, les ventes de l'équipementier Nike, sponsor de l'équipe de France, ayant connu une hausse de 30 % par rapport à 2016.

Au delà du seul secteur marchand

Les retombées économiques pour les pays victorieux ou organisateurs d'évènements sportifs dépassent de loin le seul secteur marchand. Pour accueillir les matchs et les spectateurs, les pays hôtes s'engagent à construire ou réhabiliter des infrastructures et équipements sportifs accélérant la modernisation des métropoles. Des quartiers entiers, comme celui qui entoure le Stade de France en Seine-Saint-Denis, sont reconvertis en pôles urbains attirant investisseurs nationaux et étrangers.

Organisatrice du dernier Mondial, la Russie s'est, elle aussi, félicitée des effets bénéfiques de la compétition sur son économie. Les préparatifs de l'évènement auraient rapporté 867 milliards de roubles, soit 11 milliards d'euros — l'équivalent de 1 % du PIB russe. De bons résultats qui contrebalancent les sanctions occidentales et la chute des cours du pétrole. À tel point que le vice-premier ministre du pays, Arkady Dvorkovich, a déclaré que « sans le Mondial, il n'y aurait actuellement pas de croissance économique en Russie ».

Rugby, football féminin : prochaines Coupes du monde en France

Une fois n'est pas coutume, la France a récemment remporté deux belles victoires diplomatiques et sportives. La première est l'attribution de la Coupe du Monde de rugby, qui aura lieu en 2023. Notre pays a coiffé au poteau l'Afrique du Sud notamment parce que la candidature française a pu s'appuyer sur un réseau d'infrastructures sportives et de transport ainsi qu'un maillage hôtelier et touristique unique au monde, qui permettent d'envisager d'accueillir plus de 400.000 touristes, et de reverser 171 millions d'euros à la Fédération internationale de l'ovalie (World Rugby), soit presque deux fois et demie plus que les 71 millions proposés par l'Afrique du Sud. Un coup de maître que l'on doit notamment à son directeur général, Claude Atcher, qui a su porter les couleurs tricolores à l'international, où son expertise en matière d'organisation d'événements sportifs est très largement reconnue.

 17.000 emplois seront créés ou conservés

Quant aux retombées économiques pour notre pays, elles sont évaluées, par le cabinet Deloitte, à quelque 2,4 milliards d'euros. Une (très) bonne nouvelle. Sans compter les 17.000 emplois (équivalents temps plein annuels) créés ou conservés ou encore les 119 millions d'euros de taxes additionnelles. Pour son édition 2015 en Angleterre, la Coupe du monde de rugby a drainé 405.000 touristes étrangers dans le pays. Quand on sait qu'une Coupe du monde a lieu en prolongement de la traditionnelle saison touristique (elle se tient en septembre et jusqu'à fin octobre), l'effet bénéfique pour les professionnels du secteur n'est pas difficile à apprécier.

Enfin, n'oublions pas la Coupe du monde 2019, qui constituera à n'en pas douter un virage important pour le football féminin français. L'occasion d'un coup de projecteur sur cette discipline et cette équipe de France profondément remaniée par la sélectionneure Corinne Diacre. De belles victoires entraîneraient un engouement autour des Bleues — et une Coupe du monde créerait un précédent heureux, jamais les équipes masculines et féminines d'un pays n'ayant gagné le titre en même temps.

Nouvelles icônes féminines

Du point de vue sportif, de nouvelles icônes féminines pourraient émerger et faire le bonheur des annonceurs et sponsors, alors que la compétition sera, pour la première fois, intégralement diffusée sur TF1. Enfin, un bon parcours de l'équipe de France attirerait de nouvelles licenciées dans les clubs français, la fédération visant l'objectif de 200 .000 joueuses d'ici à 2020.