
La zone euro souffre aujourd'hui d'un excédent d'épargne, d'une insuffisance de la demande intérieure, de la faiblesse des gains de productivité, donc de difficultés à la fois du côté de la demande et du côté de l'offre. L'excédent d'épargne vient presque exclusivement de l'Allemagne, qui conserve un énorme excédent extérieur et qui a un excédent budgétaire. Les autres pays ont une capacité très faible à accroître leurs déficits publics ou à réduire leurs excédents extérieurs. Sans modification de la situation de l'Allemagne, la zone euro conservera une économie en difficulté, avec à la fois insuffisance de la demande et croissance potentielle très faible, et en conséquence une politique monétaire anormalement expansionniste.
Insuffisance de la demande intérieure
La zone euro souffre aujourd'hui d'un excès d'épargne, visible à l'excédent de la balance courante ; qui atteint, en 2015, 3% du Produit Intérieur Brut. De manière équivalente, il y a donc insuffisance de la demande intérieure, due surtout au recul de l'investissement, privé et public. La zone euro souffre aussi de la faiblesse des gains de productivité (à peine ½% par an), donc de la croissance potentielle, dont une partie est due à la faiblesse de l'investissement.
L'investissement des entreprises stagne en effet depuis la crise à un niveau près de un point de PIB en dessous de celui de 2008; les investissements publics sont passés de 3,6% à 2,7% du Produit Intérieur Brut de la zone euro entre 2008 et 2015. Les difficultés de la zone euro se trouvent donc à la fois du côté de la demande (excès d'épargne) et du côté de l'offre (insuffisance des gains de productivité). Les politiques économiques efficaces doivent donc à la fois redresser la demande intérieure et redresser l'investissement et la productivité.
C'est en Allemagne que les choses se jouent
Mais on s'aperçoit assez vite que les degrés de liberté de politique économique sont en Allemagne. L'Allemagne a un excédent budgétaire et assure largement sa solvabilité budgétaire ; le reste de la zone euro a un déficit public (3,9% du PIB en 2015) et n'assure pas sa solvabilité budgétaire. L'Allemagne a un énorme excédent extérieur, le reste de la zone euro a une balance courante à peu près équilibrée. L'excédent extérieur de 3% du PIB de la zone euro vient donc presque entièrement de l'excédent extérieur de 8% du PIB de l'Allemagne.
Tout ceci montre que seule l'Allemagne dispose des marges de manœuvre pour mener une politique budgétaire plus expansionniste, investir davantage ou épargner moins et réduire son excédent extérieur, et prêter son épargne excédentaire aux autres pays.
La politique monétaire inutilement expansionniste de la BCE
Mais si l'équilibre actuel est maintenu, la zone euro conservera sa situation de croissance faible, à court terme avec l'excès d'épargne et à long terme avec la faiblesse des gains de productivité entretenue par la faiblesse de l'investissement. De plus, la BCE continuera à mener une politique monétaire inutilement expansionniste pour essayer en vain de corriger l'excès d'épargne domestique de la zone euro. Cette politique expansionniste ne peut pas changer le comportement permanent d'épargne des Allemands, ni convaincre l'Allemagne de mener une politique budgétaire expansionniste.
Vers une double crise économique?
Sans modification de l'équilibre actuel, la zone euro se dirige donc vers une double crise: économique, d'une part, avec la faiblesse de la croissance, et financière, d'autre part, avec la politique monétaire anormalement expansionniste de la BCE. Pour éviter cela, on peut imaginer deux solutions concernant l'Allemagne. D'abord, une politique budgétaire expansionniste en Allemagne, qui stimulerait la demande dans toute la zone euro et donnerait, avec une croissance plus forte, des marges de manœuvre budgétaires aux autres pays pour qu'ils soutiennent l'investissement ; mais on connaît la difficulté à mener une politique de déficit public en Allemagne alors qu'il y a plein emploi.
On peut imaginer, ce qui est peut-être plus facile, une canalisation de l'excès d'épargne de l'Allemagne vers le financement d'investissements dans le reste de la zone euro, alors qu'aujourd'hui l'excès d'épargne de l'Allemagne est prêté au Reste du Monde.
On peut souhaiter par exemple l'extension du Plan Juncker du côté des investissements privés, une garantie européenne de Project Bonds, le développement du marché européen des obligations d'entreprise. Il faut recréer la confiance des épargnants allemands dans les actifs financiers qui leur seraient offerts et qui financeraient des investissements dans le reste de l'Europe.
Voyez vous ça...
Cela semble si contradictoire que ça ne veut rien dire !
Si ce n'est sans doute,dans une économie en train de s'effondrer où plus aucune logique ne fonctionne.
L'austérité nous tue!
Le FMI, l'OCDE, la BCE, la commission ont souligné le problème de demande et il fallait franchement être dans le déni et l'idéologie pour le nier!
Artus moquait encore les politiques Keynésiennes il y a deux ans... il a changé de discours et c'est tout à son honneur.
Je crois que sur l'indépendance de la BCE il a aussi bougé.
Bref, je ne partage pas ses opinions mais j'ai toujours apprécié ses livres et interview car il argumente ses positions.
Cordialement
- Quitter l'union européenne implique : la recherche et le savoir faire qui gagnent; sinon droit au but vers le mur : si on fait rien alors le chômage augmentera quelque soit les lois et les aides pour relancer la machine économique . actuellement plâtrage sur plâtrage pour rester au pouvoir: quelque ce soit un gouvernement de droite te ou de gauche!!! et marie le Pen gagnerait un jour!!!!!!!!!!!!
Prochain bulletin astrologique le mois prochain.
L'UE n'ont que des problèmes liès à l'argent "roi", l'amitié a
t'elle encore toute sa place ? L'UE devrait avoir des bases
morales fortes qui rapprochent les peuples mais hélas !
les leçons de l'histoire ne semblent pas provoquer une
prise de conscience chez nos dirigeants : la peur, le
manque de courage, le soupçon, les petites "guerres
intestines", les intérêts....prouvent que le coeur n'y est pas !.Et...toujours
remettre au lendemain ce qu'une bonne volonté pourrait
faire le jour même, c'est faire l'autruche, s'avouer impuissant et ne pas oser
L'Harmonie incontournable.,
Parler en même temps, ne pas s'écouter, bruits de couloirs, fait que nous
en restons à des monologues avec une cacophonie médiatique. Il serait pertinent que tous ces dirigeants entament une thérapie "familiale".Nous pouvons
toujours rêver qu'ils collent aux énergies positives, sinon nous en avons
encore pour longtemps à patienter ! Aussi, avec humour : courage, fuyons...Youpi..
sans d'espèrer tout de même..Ouh la, la...de notre petite planète tantôt grise tantôt blue...Si le basculement des pôles se fait dans le coeur, c'est parti...mon ami(e).
La politique expansionniste de la BCE mets des liquiditées à disposition dans tous les pays de la zone euros et l'investissement demeure faible.
Il me semble qu'il y a une contradiction dans les termes.
Ces clowns n'existent que parcequ'une minorité d'imbéciles/clients votent pour eux. Arrêtons de voter, de désigner des représentants en mousse et ils disparaitrons. Ils tirent leur légitimité de nos bulletins de vote. Il faut boycotter toutes les élections.
Faites moi rire avec l'efficacité de la main invisible bien inspirée dans ses choix d'investissement : bulle tech en 2001, bulle subprime en 2007, bulles PIGS dans les années 2000, bulle des investissements de délocalisation en Chine, bulle des MP aujourd'hui...
Bilan : destruction et gaspillage.
Le grand tord de Bruxelles c'est d'avoir voulu faire l'union à marche forcée en effaçant toutes les particularités régionales -ce qui a pour effet de créer des nationalismes- à longueur de directives
A partir de maintenant toute initiative ne sera plus que d'inutiles colmatages en attendant ..la fin .
apres, les allemands ont rapatrie leur epargne des autres pays europeens ( ce qui explique en grande partie la hausse de l'immobilier!)
forcement, avec des ministres francais de la reproduction qui veulent des investissements pas rentables et menacent de tout nationaliser, des grecs qui veulent se faire offrir de genreux systemes sociaux pour lesquels ils n'ont aucun moyen, et des espagnols dont l'immobilier etait largement surfait....
investir, ca suppose de la confiance
des pays comme la france font tout pour saper les efforts que les portugais et espagnols essaient de reconstruire, ca aide pas!
investrir ailleurs, ca ne pose aucun pb en allemagne........ suffit de regarder les pays de l'est.... a bon entendeur politicard salut
Et la Deutch bank est la banque la plus sur du monde !!!!!
Les excédents investis dans le sud de l'Europe dans les années 2000 étant seulement des flux financiers, qui ont fait contribué comme vous le disiez justement à la chute des taux dans le sud, et la création d'une bulle immobolière. Cela n'en en rien contribué à la mise en place de systèmes productifs compétitifs dans le sud ou la création de filière industriel pour les entreprises allemandes dans le sud.
même à l'époque du "boum" économique dans le sud, les gvts (je me souviens du portugais) implorait déjà à coup de subvention , les allemands de ne pas fermer leurs usines pour les rapatrier en Pologne ou en Tchéquie.
quant au système financier allemand il est sans doute l'un des plus fragiles d'Europe et l'un des plus opaques aussi. Entre les caisses régionales non regulées par la bce, les grosses banques ayant fait ou au bord de la faillite (DB, Commerz Bank, Bques Bavaroises....)on comprend aussi pourquoi le gvt allemand s'est senti un peu contraint "d'aider la grèce" non par soudaine bonté d'ame mais bien par peur de voir s'écrouler ses principales institutions financières
Tous les indicateurs sont pratiquement au vert en Allemagne (bien que tout ne soit pas parfait) et tout le monde critique. Que monsieur P. Arthus s'occupe de Natixis dont le cours de bourse a été divisé par 4 depuis son introduction à 19.95.
Il avait écrit (Challenges 2 avril 2008) que la crise financière était terminée et il y a eu ensuite les faillites/sauvetages de Fanny May, Freddy Mac, Lehmans, AIG et Merryl Lynch......
Cordialement
et l'Irlande et l'Espagne ? qui alors que l'allemagne avait déjà une dette abyssale et des déficits monumentaux avaient eu des finances publiques impeccables.
Il faut regarder l'ensemble de la Zone Euro et il est indéniable que la politique économique allemande depuis 2003 porte préjudice y compris à des pays du nord. La zone euro tout entière stagne. Des pays par ailleurs compétitifs comme la Hollande ou la finlande ne sont plus aussi brillants qu'auparavant et ils sont pourtant bien au nord de la loire
Nous sommes dans une union monétaire et les actions des uns pèsent sur les autres. Si l'allemagne dans son coin décide de faire du dumping social c'est pour "piquer" de la croissnce aux autres et des marchés. L'Allemagne est redevenu ultra compétitive grace à cela. Bien. Maintenant il est temps qu'elle compense et par le haut , en augmentant ses salaires, en baissant ses impôts, en investissant MASSIVEMENT, bref en jouant le rôle de locomotive qu'elle refuse de jouer aujourd'hui. La croissance allemande plafonne a 1.7% !!!! on est loin d'une loco de TGV....et pourtant c'est le pays le plus "compétitif". chercher l'erreur/ le gouvernement allemand ne veut pas croitre elle veut être tirer par les autres en exportant toujours davantages et en accumulant toujours plus d'excédents.
Pour ma part la messe est dite. La politique économique, politique européenne et international du gouvernment CDU est nulle depuis des années. Et l'Europe est en train d'imploser. Mme Merkel en porte une grande part par les choix faits depuis 2008. On sait aujourd'hui que depuis la crise tout se décide à Berlin en Europe et on ne pourra donc pas exonérer le gouvernement allemand des résultats de la politique choisie tant sur la place de l'Europe dans le monde que sur ses performances économiques minables.