Les cafés Sati s'orientent vers le haut de gamme

La torréfacteur alsacien envisage d'investir entre 10 et 15 millions d'euros dans ses outils de production afin de les moderniser et de se diversifier dans les capsules compatibles Nespresso.
Avec ses produits « équitables », Nicolas Schulé, président du directoire des cafés Sati, a élargi sa zone de chalandise, passant de dix départements dans l'Est de la France à l'ensemble du marché national français @dr

Faut-il investir en Pologne ? Continuer de développer l'usine strasbourgeoise enclavée dans un quartier industriel menacé par l'extension des zones résidentielles ? Ou bien construire une usine sur un nouveau site en Alsace ? Le torréfacteur indépendant Sati (90 salariés) devra rapidement opter pour l'une ou l'autre des stratégies à long terme. Mais quoi qu'il en soit, la modernisation des capacités de production pourrait appuyer, très vite, un virage vers les conditionnements en capsules Nespresso. « Les brevets de Nestlé sont sur le point de tomber », croit savoir Nicolas Schulé, président du directoire des cafés Sati. Aussi l'entreprise strasbourgeoise se tient-elle prête et affûte, déjà, une stratégie de marketing de différenciation. « Nous travaillons avec des industriels qui nous fourniront des solutions d'emballage en capsules. Nous voulons être le premier torréfacteur actif dans cette niche haut de gamme, où le café se vend jusqu'à 80 euros le kilo, avec nos cafés certifiés commerce équitable ».
Les filières d'approvisionnement sont au point. Depuis deux mois, Sati fournit à Super U des cafés originaires du Mexique et du Brésil, récoltés dans des fermes dont les projets écologiques (reforestation, formation des enfants) sont financés par une « taxe de 4 % » appliquée sur le prix d'achat des grains. Avec ce café « équitable », vendu sous marque de distributeur, Sati élargit sa zone de chalandise (dix départements dans l'Est de la France) au marché national français.

Opération foncière

Portée par cette croissance, l'entreprise familiale (27 millions de chiffre d'affaires consolidé en 2011) serait en mesure d'investir entre 10 et 15 millions d'euros dans ses outils de production. « Nous allons achever la dépollution d'un site secondaire à Strasbourg, sur 8 000 mètres carrés dans le quartier de la Plaine des Bouchers, où nous avons exploité pendant quelques années une usine de décaféination. J'attends de connaître la valeur de ce terrain », tempère Nicolas Schulé. L'opération foncière, envisagée en 2013, renforcerait aussi la trésorerie de l'entreprise, plombée par les variations des prix d'achat du café vert en 2011. « L'exploitation reste bénéficiaire, avec 1,5 % de rentabilité nette, mais la trésorerie a fondu de 3,5 millions d'euros à 500 000 euros », reconnaît Nicolas Schulé.
En attendant d'investir, Sati poursuivra l'exploitation de son unité polonaise (45 salariés), inaugurée en 1993, et destinée prioritairement à alimenter les marches d'Europe de l'Est. « Les coûts de la main-d'oeuvre polonaise sont inférieurs de 20 à 30 % à ceux de l'Alsace, observe Nicolas Schulé. Le coût du foncier et sa disponibilité en Mazurie ouvrent de bonnes perspectives de croissance ».

 

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Commentaire 1
à écrit le 14/02/2013 à 23:13
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dans midnight express, sati etait le fer de lance, le loan management de sati a permis de combattre la malséance car le café c'est avant du une culture du jeu venant d' une fete en juin où l' on offre des boules de papiers incandescantes et tout celà...

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