2021, une année record pour l’immobilier en Bourgogne-Franche-Comté

2021 restera une année record pour la région. Après plus de 20 mois de crise sanitaire, rien ne semble vouloir entamer la résilience de l’immobilier.
Vue de Besançon. La ville connait également une période de tension sur l'accessibilité des parcelles pour les entreprises
Vue de Besançon. La ville connait également une période de tension sur l'accessibilité des parcelles pour les entreprises (Crédits : Jean-Charles Sexe et Eric Chatelain)

Dans un contexte de taux historiquement bas, les Français ont accéléré la concrétisation de leur projet, et la crise sanitaire a révélé de nouveaux comportements immobiliers. D'après les Notaires de France qui ont dressé un bilan de 2021, le prix au m2 médian des appartements anciens en Bourgogne-Franche-Comté est en hausse de +5,7% sur un an, tandis que le prix de vente médian des maisons anciennes croît de +2,3%. Dijon et Besançon - qui ont le statut de préfecture de région et d'ancienne préfecture de région - restent les plus attractives du point de vue des universités, de l'emploi, et des services. Toutefois, côté Franche-Comté, les secteurs moins dynamiques connaissent également un marché en hausse. Au second trimestre 2021, tous types de biens confondus, les volumes de ventes comparés à ceux de l'année précédente ont augmenté́ : de +16% dans le Doubs, de +19% dans le Jura, de +20% dans la Haute-Saône, de +17% dans le Territoire de Belfort. « Dans ces quatre départements, les volumes de transactions enregistrés cette année sont les plus importants de la décennie écoulée », remarque maitre Gilles Hassler, notaire à Belfort, Président de la chambre interdépartementale des notaires de Franche-Comté.

Qui sont ces nouveaux acquéreurs ?

L'étude distingue deux types d'acquéreurs. D'abord, ceux qui avaient un projet actif avant l'épidémie. Et ensuite ceux qui ont pris leur décision avec la crise sanitaire. « Ceux-là se sont rendu compte qu'ils n'étaient pas forcément logés comme ils le souhaitaient. Certains ont eu envie de plus d'espace et de verdure et ont décidé de passer d'un appartement à une maison. Grâce à la généralisation du télétravail, d'autres, enfin, ont plutôt choisi de s'éloigner des hypercentres pour avoir plus grand. On observe ainsi des relocalisations, notamment vers nos villages, petites villes et nos villes moyennes », constate maitre Gilles Hassler. Selon l'étude des Notaires de France, les acquéreurs de 2021 (tous biens confondus) en Franche-Comté sont, pour un tiers, âgés de 30 à 39 ans, de catégorie socio-professionnelle intermédiaire. « À Besançon, nous avons quelques cas de Parisiens mais plutôt pour des résidences secondaires, en vue de s'y installer en cas de nouveaux confinement ou pour s'évader le week-end (Paris n'est qu'à 2h30 de TGV, ndlr) », confie maitre Benoit Mohn, notaire à Besançon.

Besançon : un marché sous tension

La forteresse du XVIIe siècle se situe dans un secteur où la relation au milieu naturel est forte. « En cinq minutes, vous sortez de la ville et vous êtes plongé dans la nature. C'est un facteur très recherché », souligne Anne Vignot, maire de Besançon. La ville compte 120.000 habitants et est entourée d'un ensemble de villages et petites villes qui peuvent proposer des habitats différents. « Cette diversité est un atout majeur », poursuit-elle. Autre point fort : Besançon possède un taux de chômage en dessous de la moyenne nationale, de l'ordre de 6,8% contre 8,1% au niveau national. « Si une des personnes du foyer travaille à Paris, l'autre peut trouver un travail aisément », note Anne Vignot. Le parc locatif bisontin arrive à saturation avec l'arrivée de nouveaux actifs sur le territoire. « L'État impulse, dès 2022, cette volonté de délocaliser du personnel - qui travaille actuellement en Ile-de-France - en proposant à une cinquantaine d'agents du ministère de l'Intérieur de venir travailler dans des territoires éloignés, comme Besançon », confie Anne Vignot. Une tendance à la saturation du côté des ventes également de maisons dans Besançon et sa première couronne : « La majorité d'entre eux partent sous une quinzaine de jours », confirme maitre Benoit Mohn. Pour ce dernier, l'augmentation des prix d'environ 8% sur un an est justifiée : « Dans la région, les biens étaient sous-évalués. Cette hausse permet de rattraper ce retard ». À Besançon, le prix médian des maisons anciennes s'établit à 246.800 euros, en hausse de +6,1% sur l'année. En termes de nombre de transactions, les secteurs les plus dynamiques de Franche-Comté sont la périphérie de Besançon et la périphérie de Montbéliard. À fin août 2021, ces deux secteurs concentrent près de la moitié (46%) des ventes de maisons anciennes sur le département.

Écosystème : le marché bisontin attractif pour les entreprises

Besançon connait également une période de tension sur l'accessibilité des parcelles pour les entreprises. « Il n'y a pas que les personnes physiques, les sociétés désirent aussi s'installer sur notre agglomération. Nous devons repenser notre stratégie en matière d'accueil des entreprises », explique Anne Vignot. De plus en plus d'entrepreneurs souhaitent travailler dans un écosystème. « Il est plus intéressant de se retrouver sur un même site pour être directement en accès avec les organismes de formation, les laboratoires de recherche et d'autres startups qui se développent dans des business de niches, notamment sur les secteurs de la biologie et du biomédical », constate Anne Vignot.

Dijon : Une forte demande locale

Du côté de Dijon - qui compte plus de 150.000 habitants -, ce n'est pas non plus l'exode parisien : « Certes, nous avons eu, sur les quatre derniers mois, quelques dossiers mais les Parisiens représentent un faible pourcentage des transactions », constate maitre Séverine Tardy, notaire à Chenôve (près de Dijon). Ces derniers ont un pouvoir d'achat supérieur aux Dijonnais lorsqu'ils vendent un bien immobilier en région parisienne. « Ils achètent en général avec un apport important, une maison en centre-ville pour retrouver leurs habitudes de grande ville, et se déplacer à pied ou en transport en commun », poursuit-elle. Le marché dijonnais a été caractérisé par une forte demande locale, notamment au début de l'année 2021 jusque fin septembre. « Sur le dernier semestre, Dijon a connu une hausse de +7% qui tend à se calmer sur ce début d'année 2022 », précise Séverine Tardy. Le télétravail a ouvert des opportunités. Dijon se trouve à 1h40 de TGV de Paris et est bien desservie par les autoroutes. « Est-ce que les Parisiens vont persister sur ce schéma de délocalisation ? Il faudra analyser la tendance dans la durée, voir si le télétravail reste viable à long terme », note Séverine Tardy.

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