Luxe : Sisley investit dans le Loir-et Cher et vise un milliard d'euros de chiffre d'affaires d'ici deux ans

LOIR-ET-CHER. Le groupe de parfums et de cosmétique construira d’ici 2024 une seconde usine à Vendôme, dans le prolongement de son site actuel de Villebarou près de Blois. Un investissement de 35 millions d’euros rendu possible par la bonne tenue du marché du luxe et la baisse des impôts de production.
Avec bientôt deux sites en Loir et Cher (ici celui de Blois), Sisley s’ancre sur le territoire où il emploiera à terme 500 collaborateurs au total.
Avec bientôt deux sites en Loir et Cher (ici celui de Blois), Sisley s’ancre sur le territoire où il emploiera à terme 500 collaborateurs au total. (Crédits : Reuters)

Sisley double la mise dans le Loir-et-Cher. L'ETI de parfum et cosmétique, détenue par la famille d'Ornano et implantée depuis 2001 à Villebarou dans l'agglomération blésoise, construira d'ici fin 2024 un second site industriel cette fois à Vendôme. D'une surface prévue de 15.000 mètres carrés, la future usine entièrement 4.0 sera installée sur une quinzaine d'hectares, afin de rendre possible d'éventuels agrandissements. « Ce cas de figure s'est posé avec l'unité de Villebarou qui sera sous-dimensionnée à un horizon de trois ans », explique le président du groupe, Philippe d'Ornano. « Nous préférons désormais voir grand pour l'avenir ».

Sisley compte investir 35 millions d'euros au total dans ce nouvel outil qui lui permettra d'accroître très sensiblement sa production de parfums, de crèmes de soins et de produits de maquillage, ses trois domaines d'activité historiques. Si la nouvelle unité industrielle emploiera au démarrage 70 salariés, ses effectifs doivent en principe être portés à 250 collaborateurs à l'horizon 2030.

Située à environ 30 minutes de Blois, Vendôme présente un avantage majeur au plan géographique. La capitale, épicentre du marché du luxe dans l'Hexagone où se trouve le siège du groupe, est reliée en moins d'une heure à la sous-préfecture du Loir-et-Cher depuis la gare de Vendôme Villiers-sur-Loir TGV. Cette proximité de Paris, vivier des créatifs et des designers, gomme notamment les difficultés du recrutement que peuvent connaître d'autres marques de luxe.

Marché du luxe en développement

Sisley, fondé en 1972 par Hubert d'Ornano, évolue sur le marché de la cosmétique et du parfum de luxe, en constant développement depuis un demi-siècle. Le groupe reste de surcroît résilient aux crises. Il a été peu impacté par la crise sanitaire en 2020 et 2021, malgré le fort pourcentage représenté par l'export dans son chiffre d'affaires (90%).

De même, le conflit ukrainien et l'instabilité géopolitique générée au centre de l'Europe n'a pas, pour l'instant, ralenti la marche de Sisley. Pour éviter la saturation de ses marchés historiques, le groupe s'est diversifié en 2018. Il ajouté les produits de traitement capillaire, en lançant la marque "Hair Rituel by Sisley". Selon Philippe d'Ornano, le produit dernier né de la gamme serait en progression de 40% par an. Il aurait généré 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021, soit plus de 10% des recettes totales de Sisley (850 millions d'euros). Cette bonne santé économique va se traduire par un second investissement de taille. Outre la future unité de Vendôme, Sisley investira également 40 millions d'euros pour agrandir son site de Saint-Ouen l'Aumône. Le pôle du Val-d'Oise, qui regroupe le Recherche & Développement ainsi que la logistique du groupe, emploie 300 collaborateurs environ.

Environnement favorable

La facilité des liaisons entre Vendôme et la capitale n'est pas la seule explication du projet d'extension de Sisley. Le bon accueil des collectivités, tant la communauté de communes du territoire vendômois que le département et la région, ont été déterminant dans le choix du groupe de s'ancrer dans le Loir-et-Cher. Au plan national, cet investissement a également été rendu acceptable pour le groupe grâce à la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), confirmée par Bercy pour 2023. La diminution des impôts de production, sept fois plus importants en France qu'en Allemagne, était une demande récurrente du Medef et du METI, mouvement des ETI, présidé par Philippe d'Ornano. Grâce à la limitation de ce frein à la compétitivité, Sisley n'exclut pas le lancement à terme de nouvelles marques sur ses différentes gammes de produits. Le groupe vise désormais un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros d'ici deux ans.

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