« Nous ne pouvons pas refuser les emplois d'Amazon » Jean-Luc Bohl, Metz Métropole

La construction d’un entrepôt de 185.000 mètres carrés pour Amazon marque le lancement des restructurations de l’ancienne base aérienne de Frescaty. Jean-Luc Bohl, président (centriste, ex-UDI) de Metz Métropole, défend les enjeux de son chantier.
Pour Jean-Luc Bohl (en photo), président de Metz Métropole, le fil conducteur pour Frescaty, c’est le développement durable avec 30 hectares dévolus à l’agriculture périurbaine.
Pour Jean-Luc Bohl (en photo), président de Metz Métropole, "le fil conducteur pour Frescaty, c’est le développement durable avec 30 hectares dévolus à l’agriculture périurbaine". (Crédits : Luc Bertau)

LA TRIBUNE - Le chantier de construction de l'entrepôt qui sera occupé par Amazon va être lancé en janvier 2020 sur l'ancienne base aérienne de Frescaty. La logistique a-t-elle toujours été votre priorité pour revitaliser cette friche militaire ?

JEAN-LUC BOHL - Le fil conducteur pour Frescaty, c'est le développement durable avec 30 hectares dévolus à l'agriculture périurbaine. Une enveloppe de 30 millions d'euros sera consacrée au trait paysager et à divers aménagements. Nous allons ouvrir la piste de l'ancienne base aérienne pour remettre à l'air libre un ruisseau, la Ramotte, qui avait été enterré. Mille arbres vont être replantés. C'est le cœur du projet.

Votre fil conducteur, c'est aussi le développement économique ?

L'ancienne BA 128 est très bien située, à 7 kilomètres du centre de Metz. Nous parlons de 380 hectares. La métropole a repris ces terrains pour 1 euro symbolique après le départ des militaires. Jusqu'en 2008, la base comptait 3.500 emplois.

Amazon n'avance pas de chiffres sur ses emplois. Les études évoquent entre 800 et 2 000 postes à pourvoir. Quels sont vos objectifs quantitatifs ?

Nous avons déjà reconquis 800 emplois avec un espace consacré au pôle d'économie sociale et solidaire, une entreprise d'insertion de 90 salariés, des antennes du Secours populaire et de la Croix-Rouge. Des entreprises de la région investissent les lieux. L'ancien mess de l'armée de l'air, une remarquable construction en rotonde, va accueillir des startups. D'autres bâtiments emblématiques, comme la tour de contrôle et un hangar métallique, ont été conservés. Ce dernier sert désormais de terrain d'entraînement couvert pour les joueurs du FC Metz.

Des riverains se sont mobilisés contre l'arrivée d'Amazon et les nuisances qui pourraient être générées par ses camions. Les activités d'un géant de l'e-commerce sont-elles en phase avec votre politique d'aménagement ?

Plusieurs opportunités ont été refusées parce qu'elles ne nous convenaient pas : du concassage de graviers, la construction d'un grand stade ou une école vétérinaire. Amazon nous approchait depuis trois ans, considérant que notre positionnement géographique était en phase avec sa volonté d'alimenter l'Allemagne et l'Europe de l'Est. Leur entrepôt occupera la pointe sud de l'ex-base aérienne. Les emplois créés correspondent, pour beaucoup, à des personnes sans formation. Nous ne pouvons pas les refuser !

Lire aussi : Amazon : créateur d'emplois... et de tensions dans les territoires

La Lorraine compte de nombreuses zones aménagées mais inoccupées. Une autre base aérienne est en cours de reconversion à Chambley, à 25 kilomètres de Metz. Doit-on craindre une offre excédentaire ?

Chambley couvre des activités touristiques qui n'entrent pas en concurrence avec Frescaty. Vers le nord, les aménageurs de la zone d'Illange [85 hectares disponibles, ndlr] devront trouver des complémentarités avec les plateformes voisines. Nous allons continuer de nous développer en accueillant un hôtel, des PME et des PMI. Il y a de la demande.

Propos recueillis par Olivier Mirguet, correspondant de La Tribune pour la région Grand Est.

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Commentaires 2
à écrit le 14/12/2019 à 8:19
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Pourquoi faudrait-il refuser les emplois d'Amazon, ils sentent mauvais ? Amazon représente le futur de la société, il serait temps de s'en apercevoir.

à écrit le 13/12/2019 à 17:23
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Les refuser non mais les contrôler oui et régulièrement et refuser absolument que les humains deviennent les serviteurs des machines même si au final ils le sont depuis l'invention de la machine outil mais de là à obéir aux cadences ordonnées par un ...

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