À Lille, la startup InBrain Pharma lève un million d'euros

Pour lutter contre certaines maladies neurodégénératives, la startup lilloise a mis au point une technologie facilitant l'injection de dopamine directement dans le cerveau. La phase des essais cliniques va commencer.
Les cofondateurs, Matthieu Fisichella, Caroline Moreau et David Devos.
Les cofondateurs, Matthieu Fisichella, Caroline Moreau et David Devos. (Crédits : DR)

Pour lutter contre la maladie de Parkinson ou d'autres neuro-dégénérescences comme la maladie d'Alzheimer ou la maladie de Charcot, InBrain Pharma a mis au point une technologie permettant d'injecter de la dopamine de façon très précise directement dans le cerveau. La dopamine facilite en effet la communication des neurones. Elle agit un peu à la manière de l'insuline, qui régule le taux de sucre dans le sang des diabétiques.

Utilisant une pompe anaérobique déjà implantée sur plus de 300.000 patients, la technologie brevetée d'InBrain Pharma s'appuie sur le concept DIVE (pour Dopamine IntracerebroVEntriculaire). Techniquement, la dopamine est stockée dans une pompe implantée en sous-cutané dans la région abdominale. Installée avec une petite opération chirurgicale, cette pompe est reliée à un fin cathéter passé sous la peau, qui distribue la dopamine à l'intérieur du cerveau.

Une révolution pour le quotidien

Grâce à une levée de fonds d'un million d'euros bouclée auprès de Finovam, Nord France Amorçage et de business angels, la startup lilloise va débuter les essais cliniques. « Les premiers tests sur les souris ou les rats ont été concluants. Reste désormais à convaincre les industriels grâce à une mise en situation réelle », a souligné David Devos, cofondateur d'InBrain Pharma, neurologue et professeur en pharmacologie, associé à Matthieu Fisichella, directeur général, et Caroline Moreau, directrice clinique.

Les essais cliniques débuteront début 2020 sur 20 patients. Le marché de la maladie de Parkinson est estimé à 3,1 milliards de dollars aujourd'hui (4,7 milliards en 2022), avec 25.000 nouveaux cas déclarés chaque année (200.000 personnes sont concernées en France).

Résultat d'une dizaine d'années de recherche scientifique (avec des équipes du CHU de Lille, de l'université de Lille, de l'Inserm et la SATT, Société d'accélération de transfert de technologies), la technologie de la société InBrain devrait révolutionner le quotidien des patients atteints de la maladie de Parkinson : ils sont en effet aujourd'hui astreints à prendre un médicament par voie orale qui peut parfois entraîner des complications motrices très invalidantes. Avec le système de pompe, il faut simplement la remplir tous les un à trois mois à l'hôpital, l'opération pouvant ensuite s'effectuer très rapidement à domicile.

Parallèlement au projet DIVE pour la maladie de Parkinson, InBrain Pharma développe, en partenariat avec Macopharma, un des principaux acteurs dans le domaine de la perfusion et de la transfusion, une seconde technologie baptisée Gift. Elle permettrait de traiter la terrassante maladie de Charcot (la sclérose latérale amyotrophique), qui entraîne aujourd'hui inexorablement le décès du patient deux à trois ans après les premiers symptômes. En France, cette maladie rare atteint 1.000 personnes par an.

Cette fois-ci, ce n'est plus de la dopamine mais des « lysats plaquettaires » qui sont injectés. Ils permettent de booster les cellules et d'envisager même la réparation des lésions neuronales... Le seul médicament commercialisé aujourd'hui ne prolonge la vie que de trois mois. Le marché de la maladie de Charcot pèse aujourd'hui 324 millions de dollars.

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