Farandou prescrit un train de mesures choc aux lignes qui relient la Normandie à Paris

Maître à bord des Intercités depuis début 2020, le président de la Région Hervé Morin avait suspendu ses paiements à la SNCF cet été après plusieurs semaines calamiteuses sur le rail. Depuis la situation ne s’est guère arrangée. En réponse, le PDG de la compagnie décrète un plan Marshall pour les lignes normandes. « Je m’engage personnellement » promet-il.
Nous ne lésinons pas sur les moyens. Ce plan tient la route parce qu'il adresse les sujets de fond  assure Jean-Pierre Farandou.
"Nous ne lésinons pas sur les moyens. Ce plan tient la route parce qu'il adresse les sujets de fond " assure Jean-Pierre Farandou. (Crédits : DR)

Cela ne manque pas de saveur pour qui sait ce que coûte aux Intercités les investissements massifs de la SNCF sur la grande vitesse. A compter de novembre, les usagers havrais et rouennais en route vers Saint-Lazare auront peut-être la surprise de monter à bord... d'un TGV en lieu et place de leurs vieux Corail à bout de souffle. La SNCF va exfiltrer trois rames de son parc Atlantique pour les relocaliser "pendant sept mois" en Normandie où ils assureront trois trajets par jour.

C'est l'une des mesures du traitement de choc que Jean-Pierre Farandou se fait fort d'administrer aux deux principales grandes lignes de la région - Paris-Caen-Cherbourg et Paris-Rouen-Le Havre - après qu'Hervé Morin a tapé du poing sur la table fin juillet. Excédé par des incidents à répétition, l'ancien ministre de la Défense, en plus de rengainer son chéquier, était allé jusqu'à déposer plainte contre SNCF Réseau. Message reçu 5 sur 5 par la compagnie cheminote dont le PDG s'est déplacé, cette semaine à Rouen avec son homologue de la branche Réseau et le directeur des TER, pour soumettre à l'intéressé "le plan d'actions crédible" qu'il réclamait.

Aux grands maux, les grands remèdes

Embauche de 90 cheminots supplémentaires, démultiplication des opérations de maintenance, traitement de la végétation, coordination des chantiers, nomination d'un Monsieur bons offices... Les dirigeants de la SNCF promettent un train de mesures « exceptionnelles », ainsi que le déploiement de nouveaux outils expérimentaux pour améliorer l'information des voyageurs. Laquelle reste souvent d'une obscure clarté pour le non initié.

 "Nous ne lésinons pas sur les moyens. Ce plan tient la route parce qu'il adresse les sujets de fond " assure Jean-Pierre Farandou que l'on sent décidé à frapper un grand coup. "Je m'engage personnellement parce que la situation n'est pas acceptable, elle fait un peu tache sur notre portefeuille de lignes" concède t-il.

Des locomotives qui ont atteint un âge canonique

Objectifs : minimiser les impacts du chantier du RER E sur le trafic mais surtout pallier les énormes retards de livraison des quarante trains Omneo commandés par la Région au groupe Bombardier contre lequel Hervé Morin ne décolère pas.

"Bombardier a trahi toutes les régions en prenant des commandes qu'il est incapable d'honorer dans les délais" peste t-il.

Conséquence, la SNCF est contrainte de maintenir en vie des voitures et des locomotives qui ont atteint un âge canonique. "Je n'ose imaginer ce qui se serait passé, à moyen terme, si nous n'avions pas décidé d'acheter ces trains" souligne au passage le président de Région.

Quant à savoir si l'ordonnance prescrite par son PDG produira ses effets, difficile d'en jurer. Faute de travaux lourds sur l'infrastructure ferroviaire de la gare Saint Lazare théoriquement prévus dans la LOM (loi d'orientation sur les mobilités, Ndlr), les 100 TER normands du quotidien auront toujours beaucoup de difficultés à se faufiler au milieu des 1.400 Transiliens avec lesquels ils partagent le même terminus.

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Commentaire 1
à écrit le 25/10/2020 à 9:09
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"Intensification des négociations" "tunnel de négociations" "train de mesures" Grotesque mais exposant la défaillance intellectuelle totale de nos dirigeants politiques devenus tellement impuissants, tellement faibles, qu'ils n'agissent plus que ...

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