La filière biométhane ligérienne veut du temps

En cours de structuration de son offre industrielle, la filière biométhane ligérienne redoute l'empressement des PPE à abaisser les mécanismes de soutien dans un secteur émergent.
Les acteurs du gaz renouvelable s'inquiètent de la direction prise par les PPE.
Les acteurs du gaz renouvelable s'inquiètent de la direction prise par les PPE. (Crédits : Reuters)

Près d'un an après avoir fondé le cluster Méthatlantique autour d'une trentaine d'entreprises des Pays de la Loire, les acteurs du gaz renouvelable s'inquiètent de la trajectoire prise par les projets des Programmations pluriannelles de l'énergie (PPE), qui visent une diminution des mécanismes de soutien. « Si l'intention de la maîtrise des coûts de l'énergie pour le consommateur est louable, en revanche l'effort demandé à la filière méthanisation est trop important », estime Amaury Mazon, délégué territorial Centre Atlantique de GRTgaz.

« Les projets ont été lancés en 2011 et 2015, nous avions 42 installations l'an dernier, 76 aujourd'hui. Nous n'avons pas un retour d'expériences suffisant pour définir une baisse de coûts immédiate mais plutôt à partir de 2023 pour laisser le temps d'optimiser les installations », dit-il.

D'autant que sur les 45 projets (0.9TWh) programmés en Pays de la Loire, et 660 (14 TWh) au niveau national, « seul huit TWh sont en mesure d'être financés par la PPE », déplore Amaury Mazon, qui craint un enrayement de la dynamique régionale. Car, petit à petit, la filière s'est organisée et structurée.

Premier poste de "rebours" en France

Dans un contexte de transition énergétique où l'Ouest afficherait la plus forte progression française, le territoire s'est doté de six sites de production à Angers et La Séguinière (Maineet-Loire), Mortagne-sur Sèvre, L'Oie, Chantonnay et Benet (Vendée). Ils ont permis de générer 127 GWh en 2018, soit 0,6% de la consommation de gaz régionale. « Les 45 autres projets permettraient de porter la part du biométhane à 4%, et à 10% si l'on ajoute 60 autres projets envisagés pour les dix prochaines années », expose Amaury Mazon.

En juin, le démonstrateur West Grid Synergy a été déployé sur la Bretagne et les Pays-de-la-Loire. Cette canalisation située dans les Mauges (Maine-et-Loire) vise à accueillir la production locale de gaz renouvelable du territoire où, dès novembre, une opération pilote va être menée à Pouzauges (Vendée). GRTgaz va y investir 3 millions d'euros afin d'installer le premier poste français, dit de « rebours ». Il comprimera le gaz pour le faire remonter dans le réseau afin d'élargir la distribution à d'autres zones de consommation et accompagner l'essor de l'énergie verte.

Par ailleurs, sept stations-service délivrant du GNc ont été ouvertes et dix projets devraient émerger d'ici à 2020 dans les Pays de la Loire, où « les réseaux de transports et de chaleur constituent un véritable débouché pour une filière décarbonée », note Amaury Mazon.

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Commentaires 2
à écrit le 25/03/2019 à 11:36
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Ligérienne, ce nom qui n'a ni histoire, ni légitimité, ni sens. Bienvenue dans l'idiocratie. Cà se passe où ? En Anjou, Bretagne, Maine ou Poitou ? Un peu d'histoire : Les ligériens se réunirent pour fuir l'assaut final et les attaques des norma...

à écrit le 24/03/2019 à 8:51
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Les finances publiques étant parasitées par la finance privée il est bien évident que les investissements progressistes ne peuvent qu'être limité, d'autant qu'il faut déjà avoir la chance d’avoir des élus pas trop corrompus. On part de très loin.

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