Un complexe art et essai associatif ouvre à Grenoble

Evénement atypique à l'heure des concentrations : un complexe de trois salles de cinéma ouvre samedi 23 juin à Grenoble et il sera géré par une association, à savoir la Ligue de l'enseignement.
La salle du Méliés.Photo Hélène Goyet

Le Méliès, une petite salle obsolète et inconfortable de 96 fauteuils, installé depuis 1967 dans le paysage cinématographique grenoblois, vient de se propulser dans le XXIème siècle. Le nouveau Méliès ouvre, au c?ur de l'éco-quartier flambant neuf de la Caserne de Bonne, trois salles spacieuses, complétées d'un espace bar très cosy et d'une librairie dédiée au cinéma. Un projet porté pendant dix ans par Bruno Thivilliers, directeur du Méliès et salarié de la Ligue de l'enseignement. Car cette association d'éducation populaire, pionnière dans le développement des ciné-clubs dans les années cinquante, a pris le risque d'un investissement de 2,4 millions d'euros financé sur fonds propres, par l'emprunt et par des aides publiques, pour offrir aux grenoblois ce nouvel équipement.

La ligue  de l'enseignement actionnaire majoritaire

Une SAS a été créée pour l'occasion dans laquelle la Ligue de l'enseignement détient 51% des parts et la Caisse des Dépôts, 49%, « l'objectif de la Ligue étant de devenir, à terme, propriétaire à 100 % des murs » précise Bruno Thivilliers. La ville de Grenoble qui souhaitait ardemment un équipement culturel au sein de ce nouveau quartier, a soutenu le projet dès l'origine.  Cette nouvelle offre arrive dans une ville qui compte déjà plus de salles de cinéma par habitants que la moyenne nationale, avec notamment deux multiplexes Pathé et un cinéma de quartier art et essai, Le Club, autrefois propriété de Pathé, mais qui vient d'être racheté par un groupe d'indépendant. Bruno Thivilliers ne veut pas entendre parler de concurrence. « Jusqu'à présent, les cinéphiles grenoblois n'étaient pas gâtés. Il y avait peu de propositions de lieux et de films d'art et essai visibles dans de bonnes conditions de confort et sur de grands écrans » souligne-t-il.

Une cinéphilie assumée et pas de pop corns

Le Méliès gardera sa spécificité cinéphilique : 93% des films à l'affiche bénéficient du label Art et Essai et le label « jeune public » qui est une des caractéristiques forte du Méliès sera amplifiée. « Nous avons la mission de former et d'éduquer le jeune public » insiste le directeur. Le Méliès mettra aussi l'accent sur les films du répertoire et s'est offert, à côté des équipements numériques, un projecteur argentique 35 mm afin de pouvoir diffuser dans leurs versions d'origine, les films des années soixante-dix ou quatre-vingt. Pas question donc, de céder aux sirènes d'un cinéma plus commercial. « Dans nos salles, il n'y aura pas de bornes pour vendre des tickets, mais de vrais caissiers capables de conseiller les spectateurs ». Pas non plus de vente de pop corns, ni d'écrans publicitaires à rallonge. Cette entreprise ambitieuse, alternative à l'offre des grands groupes, rencontrera-t-elle l'adhésion des spectateurs ? La Ligue de l'enseignement y croit. En même temps que le Méliès, elle ouvre un autre complexe Art et essai à Auch dans le Gers.
 

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