Football : Elisa De Almeida, la défenseure qui muscle son jeu

À la découverte d'Elisa De Almeida, internationale du PSG, avant la demi-finale retour de la Ligue des champions féminine contre Lyon (16 heures, 2-3 à l'aller)
Solen Cherrier
Elisa De Almeida en mars 2024
Elisa De Almeida en mars 2024 (Crédits : "© LTD / DAVID WINTER/ SHUTTERSTOCK/SIPA")

La superstition de la chaussette.

C'est un clin d'œil involontaire à la vieille publicité de Zinédine Zidane pour une marque d'eau minérale : d'abord la jambe droite. Elisa De Almeida enfile toujours sa chaussette
droite avant la gauche. C'est venu comme ça, et c'est devenu une routine. « Ce n'est pas la cata si j'inverse », précise la défenseure parisienne de 26 ans, mais elle a ses « petits trucs ». « J'ai développé ça avec l'âge. Certains disparaissent, mais celui-là reste. Dans mes écouteurs, c'est aussi toujours la même musique. » Du Ninho, le rappeur français qui remplira deux fois le Stade de France en 2025. La superstition ? « Personne ne l'avoue vraiment, mais chaque sportive de haut niveau a sa propre préparation. »

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Les valeurs portugaises.

S'ils sont arrivés jeunes dans l'Hexagone, ses parents n'ont pas la nationalité française. « Ils adorent le pays dans lequel ils vivent, mais je pense qu'ils se considèrent plus comme portugais. » Elisa De Almeida est « très fière » de ses origines, mais elle et son frère sont nés ici : « Et on se sent plus français. » Le choix de la sélection nationale n'a jamais existé. « Ça reste des origines, on est beaucoup en équipe de France à en avoir. » Elle y puise des « valeurs de combativité » : « Mes parents ne sont pas forcément nés avec une cuillère en argent dans la bouche, et, quand je vois où ils en sont, je suis assez fière d'eux, même si je ne leur dis jamais. » Ils font tous deux carrière dans le secteur médical, elle en chirurgie esthétique, lui en radiologie.

Passion muscu.

Chaque jour, en plus des entraînements, Elisa De Almeida passe une heure et quart à la salle de sport. Depuis le confinement, elle est devenue adepte. « Au départ, c'était un besoin mental. C'est devenu une routine. » Qu'elle pratique en lien avec les préparateurs physiques du PSG. « Je n'y vais pas pour prendre 30 kilos et ne plus courir sur le terrain », souffle l'internationale tricolore aux 23 sélections. Mais cet attrait pour la musculation a aussi fait évoluer ses projets d'après carrière. Titulaire d'un DUT techniques de commercialisation, elle s'orientait vers le marketing sportif. Elle va finalement passer un diplôme pour devenir coach sportive.

L'équipe des amis.

Dans son premier club à Épinay-sur-Orge (Essonne), Elisa De Almeida ne jouait qu'avec des garçons. Ils sont restés ses meilleurs amis, ceux à qui elle se confie. « J'ai eu la chance d'être la protégée du coach et leur chouchou à eux. Ils prenaient soin de moi, comme si j'étais leur sœur. Ce sont des Portugais, ça aide. » Quand on a joué sur des terrains en béton « avec deux pulls pour faire un but » et que l'histoire se poursuit au Parc des Princes, « ça fait bizarre ». Attentionnée, elle se garde de clamer qu'elle les met désormais à l'amende, balle au pied. Jeune, elle ne pensait pas être meilleure. « Eux me disent que mon niveau ne les surprend pas, mais moi, je ne calculais pas. Aujourd'hui, ils sont trop contents : une de leurs amies joue [depuis trois ans] dans leur club de cœur. » Le sien aussi.

Signé Chantôme.

Tous les Noëls, Elisa De Almeida avait un maillot du PSG sous le sapin. Elle ne sait pas « combien d'euros [sa] maman a dépensé », mais elle sait qu'elle en possède un signé par Mickaël Landreau, Sylvain Armand et Clément Chantôme. Ce qui mène plutôt aux années Pauleta, sa première référence parisienne, avant qu'elle comprenne que « [sa] vocation, c'était défenseure centrale ». Elle a alors vénéré Thiago Silva, puis Marquinhos. Le Parc, elle y allait de temps en temps, mais ça lui semblait « loin », et pas seulement parce qu'elle habitait Ballainvilliers (Essonne). Comme la plupart des filles de sa génération, elle est venue au football par son frère. Elle était la seule à y jouer dans la cour, n'avait aucun modèle féminin et chérissait Cristiano Ronaldo. Les temps ont changé, pas elle : « Tous les soirs, c'est foot à la télé s'il y en a. Mon écran ne voit pas grand-chose à part le vert. »

Solen Cherrier

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