« La Deeptech est l’eldorado d’aujourd’hui », Régis Saleur, directeur général de Supernova Invest

Avec 405 millions d’actifs sous gestion, Supernova Invest, implanté à Paris et Grenoble, est l’un des leaders du capital-risque dédié au secteur Deeptech. L’une de ses principales spécificités est d’investir dans des innovations émanant de laboratoires de recherche quel que soit leur stade de développement. Régis Saleur évoque la stratégie de la société de gestion dont il est fondateur et directeur général.
« Bpifrance est très présente dans le secteur Deeptech et nous travaillons régulièrement ensemble, en particulier avec leur branche dédiée aux activités de fonds. », Régis Saleur, directeur général de Supernova Invest
« Bpifrance est très présente dans le secteur Deeptech et nous travaillons régulièrement ensemble, en particulier avec leur branche dédiée aux activités de fonds. », Régis Saleur, directeur général de Supernova Invest (Crédits : DR)

Pouvez-vous rappeler vos liens avec le CEA ?

Le CEA génère beaucoup de projets de recherche innovants et multi-thématiques, tout en déposant de nombreux brevets. En 1999, il a créé la société CEA Investissement - une structure que j'ai dirigée à partir de 2008 - pour financer le démarrage de start-ups et transférer ainsi les technologies à l'industrie. Pour avoir davantage de capacités financières et accompagner les jeunes pousses à un niveau supérieur, la structure a "spin-offé" du CEA en 2017, qui a donné naissance à Supernova Invest. En plus d'être l'un de nos actionnaires, avec Amundi et l'équipe dirigeante, le CEA nous fait bénéficier de son expertise en matière de technologies.

De notre côté, nous sommes son partenaire privilégié dans le financement de start-ups issues de ses laboratoires ou collaborant avec eux, sans pour autant financer tous les projets qui y sont développés. En outre, notre expertise nous a amenés à investir dans des sociétés innovantes provenant d'autres organismes de recherche comme le CNRS, l'Inserm et même ailleurs en Europe, notamment en Allemagne et en Belgique et en Suisse. A ce jour, nous avons investi au total dans 125 sociétés et en détenons 80 en portefeuille.

Quels sont les objectifs de la création récente du fonds deep tech late stage doté de 145 millions d'euros pour son 1er closing ?

Auparavant, nous investissions dans des start-ups au stade de l'amorçage pour les accompagner jusqu'à la mise sur le marché. Ce nouveau fonds, baptisé Ambition Industrie, représente pour ainsi dire le troisième étage de la fusée. Il est destiné à financer l'expansion commerciale, les moyens de production des technologies et le développement international des sociétés dans lesquelles il investit. Deux entreprises sont d'ores et déjà incluses dans ce fonds, Ynsect et Aledia. Nous poursuivons, actuellement, notre collecte auprès d'investisseurs institutionnels pour qu'il dépasse les 200 millions d'euros d'ici à fin 2022. Ses objectifs sont d'investir dans une quinzaine de sociétés avec des tickets compris entre 8 et 25 millions d'euros.

Pourquoi les deeptech sont-elles aussi attractives et quelles sont les clés pour les faire passer au stade industriel ?

La Deeptech constitue l'eldorado d'aujourd'hui, pas de demain. Les jeunes pousses technologiques s'adressent, en effet, à des enjeux sociétaux majeurs comme la santé et l'environnement. Le travail avec les laboratoires nécessite de rapprocher deux cultures différentes : scientifique et industrielle. Avec notre implantation au CEA, nous échangeons fréquemment avec des chercheurs. En parallèle, nous collaborons avec de nombreux industriels en France, par exemple, Michelin et Faurecia, ainsi qu'à l'étranger avec Bosch, Panasonic ou Samsung. Sortir une innovation d'un laboratoire est une étape, mais la faire passer à l'échelle mondiale en est une autre. Il faut ainsi beaucoup de capitaux, mais aussi une vision industrielle lorsqu'il s'agit de pénétrer des marchés.

Pour conclure, comment collaborez-vous avec Bpifrance ?

Bpifrance est très présente dans le secteur Deeptech et nous travaillons régulièrement ensemble, en particulier avec leur branche dédiée aux activités de fonds. Par ailleurs, il nous arrive d'investir avec la banque publique d'investissement dans certaines sociétés technologiques. Et dans les conseils d'administration de ces participations communes, nous siégeons avec ses représentants. Etant donné nos objectifs d'investissement communs, nous échangeons et partageons nos expertises respectives.

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