La Ligue nationale de rugby (LNR) a-t-elle trouvé la martingale ? La LNR, qui a remis en vente les droits du championnat de France de rugby, le Top 14, et la Pro D2 pour trois ou quatre saisons à partir de septembre prochain, tente d'innover. Pour remédier à la faible concurrence sur le marché des droits télévisés, la LNR a ouvert la vente du championnat aux opérateurs de paris en ligne, comme BetClic, Unibet, le PMU ou la Française des Jeux, selon le document envoyé aux opérateurs que La Tribune a pu consulter.

A l'image des chaînes de télévision, des agences de marketing sportif ou des opérateurs des télécommunications, ces derniers ont la possibilité de se porter candidat à l'achat de matchs en direct. Les opérateurs de paris sportifs exploitent les images des compétitions en direct dans le cadre du "live betting", les paris passés par les internautes en direct pendant les compétitions.

Les paris en direct sont très juteux pour les opérateurs

Le "live betting" est très juteux et le nombre de paris passés en direct sur un match dépend des images diffusées sur le site de paris. Tous achètent déjà des compétitions disponibles, via notamment des sociétés qui centralisent les achats de droits à l'image du britannique Perform Group, qui a par exemple des accords en France ou à l'étranger avec le PMU, Unibet ou Sportingbet, et qui vient d'ouvrir un bureau à Paris.

Les candidats ont jusqu'au 28 janvier pour déposer leurs offres sur les matchs et les saisons qu'ils souhaitent. Une consultation ouverte dont l'objectif est visiblement de pousser Canal Plus à faire une offre pour obtenir l'exclusivité du championnat, graal dans la conquête d'abonnés. Ironie de l'histoire, le groupe de télévision payante, qui avait créé une société commune avec le britannique Ladbrokes, a renoncé à se lancer dans les paris en ligne.

Canal Plus débourse 30 millions d'euros par an

Canal Plus débourse 30 millions d'euros par an à la LNR. La Ligue s'est donnée jusqu'au 27 avril pour réfléchir. Elle pourra ensuite soit engager des négociations exclusives avec certains candidats, soit procéder à un appel d'offres en bonne et due forme, en définissant des lots. La Ligue peine à trouver des candidats. France Télévisions a déjà fait savoir que seule la finale l'intéressait, pour laquelle elle débourse actuellement 725.000 euros par an, selon l'Equipe.

D'une manière générale, les chaînes gratuites ne diffusent pas les championnats impossibles à amortir par la seule publicité. Même les chaînes de sport, comme Ma Chaîne Sport, n'ont pas forcément les moyens. De même, aucun site Internet de vidéo, comme Dailymotion ou Youtube, n'achètent de droits aujourd'hui. Le modèle publicitaire ne permet en effet pas de rentabiliser les droits. Et depuis le retrait d'Orange Sport du marché des droits sportifs, les opérateurs télécoms ne sont plus des clients potentiels pour les fédérations.