Arm : baptême de feu au Nasdaq pour le champion britannique des puces électroniques

Le concepteur britannique de puces électroniques Arm vise une valorisation proche de 52 milliards de dollars pour ses débuts ce jeudi à la Bourse de New York.
L'entreprise a arrêté à 51 dollars le prix unitaire du titre coté à partir de jeudi sur la Bourse électronique Nasdaq,
L'entreprise a arrêté à 51 dollars le prix unitaire du titre coté à partir de jeudi sur la Bourse électronique Nasdaq, (Crédits : DADO RUVIC)

C'est la plus grosse introduction à la Bourse de New York depuis près de deux ans et l'arrivée à Wall Street du constructeur de véhicules électriques Rivian, valorisé 77 milliards de dollars, à l'époque.

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Arm, dont les modèles de semi-conducteurs sont intégrés à 99% des smartphones dans le monde, vise une valorisation proche de 52 milliards de dollars. Ce prix correspond au haut de la fourchette initialement établie par l'entrprise, comprise entre 47 et 51 dollars, ce qui témoigne d'un appétit soutenu des investisseurs. Mais, si la valorisation d'Arm est sensiblement plus élevée que les 32 milliards déboursés par la société d'investissement japonaise SoftBank Group pour prendre le contrôle d'Arm en juillet 2016, mais inférieure aux 60 à 70 milliards de dollars que visait SoftBank il y a encore quelques semaines, selon plusieurs médias.

Le soutien d'un groupe de clients de prestige

L'entreprise a arrêté à 51 dollars le prix unitaire du titre coté à partir de jeudi sur la Bourse électronique Nasdaq, selon un communiqué publié mercredi. La première journée de cotation sera très suivie, car elle est souvent considérée comme un indicateur crucial de la qualité d'une "IPO" (initial public offering ou entrée en Bourse). Pour s'assurer de la réussite du projet, Arm s'est entourée de pas moins de 27 banques, un nombre inhabituellement élevé. La compagnie de Cambridge (Angleterre) s'est aussi assurée du soutien d'un groupe de clients de prestige, d'Apple à Nvidia, prêts à investir 735 millions de dollars à son capital.

SoftBank, l'actionnaire majoritaire, va récupérer, au minimum, 4,87 milliards de dollars

SoftBank Group, actionnaire majoritaire, va céder sur le marché,environ 10% du capital du fleuron technologique. Il va récupérer, au minimum, 4,87 milliards de dollars, et jusqu'à 5,22 milliards en cas d'exercice de l'option de surallocation, qui permet aux banques intermédiaires d'acquérir 7 millions de titres supplémentaires. Le succès de l'introduction d'Arm constituerait une forme de rédemption pour le patron et fondateur de SoftBank, Masayoshi Son, qui a surtout fait parler de lui, ces dernières années, pour ses pertes colossales enregistrées sur des investissements technologiques. SoftBank a notamment subi plusieurs milliards de dollars de moins-value sur ses participations dans le roi déchu des bureaux partagés WeWork ainsi qu'au capital du géant chinois du commerce en ligne Alibaba.

Un test grandeur nature pour le marché des introductions en Bourse

Le baptême du feu du fleuron technologique britannique est aussi un test grandeur nature pour le marché des introductions en Bourse, en hibernation depuis plus de 18 mois, plombé par le resserrement monétaire des banques centrales et le durcissement des conditions de crédit. Il faut remonter à 1990 pour trouver des chiffres inférieurs à ceux du millésime 2022. Sont déjà annoncés sur la place new-yorkaise, derrière Arm, la plateforme de livraisons de courses Instacart, le spécialiste du marketing en ligne Klaviyo, ainsi que le fabricant des célèbres sandales Birkenstock, dont le dossier a officiellement été déposé mardi.

« Arm est un peu un cas à part », fait néanmoins valoir Jay Ritter, professeur à l'université de Floride et spécialisé dans les introductions, pour qui la trajectoire en Bourse du groupe ne préjugera pas forcément de celles des suivantes. Il s'agit, en effet, d'une société qui domine son marché depuis plusieurs années, dégage des bénéfices conséquents, et non d'une start-up en phase de développement, comme Instacart ou Klaviyo. « Pereonne ne conteste qu'il s'agit d'une société de qualité », souligne l'expert, « avec des bénéfices substantiels et une activité tout à fait viable mais les interrogations concernent son potentiel de croissance ».

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(Avec AFP)

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