
Les géants de la Silicon Valley captivent le regard de tous les investisseurs dans cette période de bilan du deuxième trimestre. Et parmi les sept magnifiques (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft Nvidia et Tesla) qui pèsent près de 30% de la valorisation du S&P 500, l'indice de référence de la bourse américaine, trois d'entre eux ont satisfait les actionnaires.
Ainsi, Alphabet et Meta ont affiché des chiffres d'affaires respectifs en hausse de 7% et 11% sur un an, au deuxième trimestre et des bénéfices net meilleurs qu'attendu, dopés par une forte augmentation de leurs revenus publicitaires. Des résultats qui ont surpris positivement et fait gonfler leurs cours après bourse de 6% et 7%, le jour de leurs publications.
Mais la star de ce deuxième trimestre est bel et bien Amazon dont le cours a pris plus de 9% après la clôture, le 4 août, quand le groupe dirigé par Andy Jassy a affiché un chiffre d'affaires en hausse de 11% mais surtout un bénéfice net deux fois supérieurs aux attentes.
Face aux attentes, Apple et Microsoft déçoivent
En revanche, l'heure n'est pas à la fête pour Microsoft et Apple, qui ont respectivement vu leurs cours baisser de 1% et 2% après la clôture, lors de la publication de leurs résultats. Pourtant, l'entreprise dirigée par Satya Nadella a affiché un chiffre d'affaire en hausse de 11% et un bénéfice net qui s'envole de 20% quand la firme de Tim Cook affiche toujours une croissance de chiffre d'affaires de 2,3% pour un bénéfice net de 19,9 milliards d'euros qui, malgré une baisse de 1,4% sur un an, reste deux fois supérieur au bénéfice des deux premiers trimestres cumulés de notre champion européen LVMH. Mais les actionnaires en attendaient plus. « Dès qu'il y a une légère déception, cela est tout de suite sanctionné par les investisseurs », explique Antoine Fraysse-Soulier, analyste chez le courtier eToro.
Et pour cause, ces géants technologiques se payent cher (un ratio cours sur bénéfices de 28 pour Alphabet, 34 pour Microsoft et 110 pour Amazon, contre 25 pour la moyenne du S&P 500) et ont affiché un rallye quasi-ininterrompu en 2023 avec des hausses de cours entre 36% et 149% depuis le 1er janvier. De quoi se poser des questions sur un éventuel contre-coup dans les prochains mois.
« Au mois d'août, le Nasdaq qui réunit les valeurs de la tech américaine a un peu baissé et il devrait continuer de perdre quelques pour cents dans les prochaines semaines. Si ces valeurs ne marquent pas une pause après une telle montée, nous pourrions alors parler d'une bulle », prévient l'analyste.
D'autant que les perspectives économiques s'assombrissent. « Le marché est de plus en plus volatil et a peur d'une récession aux Etats-Unis et en Europe », pointe Antoine Andreani, analyste marché sénior chez le courtier XTB France qui rappelle que « dans les périodes de récession, les actifs risqués ont tendance à baisser ».
Nvidia attendue au tournant
Dans un tel contexte, les résultats du deuxième trimestre de Nvidia sont très attendus par les investisseurs puisque cette dernière à promis une hausse de 50% de ses bénéfices trimestriels, par rapport au deuxième trimestre 2022. « Si la société fait moins bien que prévu, cela pourrait entrainer une baisse du titre beaucoup plus violente que celle d'Apple », met en garde Antoine Fraysse-Soulier. Et pour cause, le concepteur de cartes graphiques a vu son cours s'envoler de 200% depuis le 1er janvier pour atteindre une valorisation stratosphérique de plus de 1.000 milliards d'euros et un ratio cours sur bénéfices dix fois supérieur à celui du S&P 500.
Une valorisation justifiée par l'engouement des investisseurs autour de l'intelligence artificielle. « L'IA est révolutionnaire mais tout va un peu trop vite car la tech américaine a pour habitude de s'envoler au moindre engouement pour une tendance. Ce fût le cas pour les cryptomonnaies, le covid et maintenant l'IA », avertit l'analyste d'XTB qui anticipe une correction à court terme sur le titre avant de reprendre de plus belle en fonction de l'essor de la technologie.
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