Bourse : les indices américains font une pause après leur folle envolée des derniers mois

Après une succession de hausses, les indices de Wall Street marquent un temps d’arrêt avant la réunion de la banque centrale américaine du 26 juillet prochain. L’indice Nasdaq doit changer sa pondération pour réduire le poids de ses 7 premières capitalisations, qui font l’essentiel de sa performance. Les investisseurs attendent le verdict des résultats trimestriels avant d’ajuster leurs prévisions.
L'indice Nasdaq des valeurs technologiques a gagné près de 35% depuis janvier, après une année 2022 catastrophique.
L'indice Nasdaq des valeurs technologiques a gagné près de 35% depuis janvier, après une année 2022 catastrophique. (Crédits : BRENDAN MCDERMID)

Wall Street qui rit, l'Europe qui boude : rarement la tonalité des marchés aura été aussi différente d'un continent à l'autre. Les indices boursiers américains ont ainsi ouvert en hausse ce vendredi, mais le Dow Jones s'est finalement légèrement replié après neuf séances consécutives de hausse, proche de sa meilleure progression depuis 2017.

Les Big 7

Le Nasdaq, l'indice des valeurs technologiques, fait également une pause après son spectaculaire parcours de ces derniers mois (+16% en trois mois, + 35% depuis janvier), sa meilleure performance en vingt-cinq ans. Une performance cependant largement concentrée autour de quelques valeurs phares de l'indice, comme Nvidia (+65% en trois mois, +200% depuis janvier), Apple (+17% en trois mois, +50% depuis janvier) ou Tesla (+57% en trois mois, +110% depuis janvier).

D'ailleurs, le Nasdaq devrait ajuster la pondération de son indice la semaine prochaine, pour réduire le poids des 7 plus grosses capitalisations (les « big 7 »), de 56% actuellement à environ 44 %.

« La reprise de cette année semble reposer uniquement sur l'expansion des multiples prix/bénéfices du secteur (les cours ayant beaucoup baissé en 2022, ndlr), et non sur une quelconque augmentation des bénéfices. Nous doutons que les valorisations record actuelles survivent indemnes aux mois à venir si les États-Unis entrent en récession ou si les taux d'intérêt restent plus élevés que prévu », prévient cependant le gestionnaire d'actifs allemand DWS.

L'ampleur de la reprise des marchés américains est en effet à mettre en comparaison à une année 2022 catastrophique. Ce qui pousse également les marchés à la hausse c'est le retour des investisseurs, notamment les particuliers, craignant de « louper » le train de la hausse. Autoalimentant ainsi les cours.

Indices européens à la peine

En Europe, le tableau est moins florissant avec des indices européens à la peine. Le CAC 40 perd 2% sur les trois derniers mois, par rapport il est vrai son pic historique, ce qui réduit son gain depuis le début de l'année à 15%. L'indice Stoxx 600 (600 plus grandes capitalisations européennes) cède près de 1% sur les trois mois et affiche une hausse de près de 10% depuis janvier.

Pourtant, la plupart des économistes s'attendent à une récession aux Etats-Unis au cours des douze prochains mois, avec une croissance des bénéfices des entreprises proche de zéro en 2023. L'économiste en chef de Goldman Sachs, Jan Hatzius, est cependant plus optimiste en soulignant la vigueur du marché de l'emploi. Il estime également que la politique de resserrement monétaire de la banque centrale américaine (Fed) a de moins en moins d'effet sur la croissance. Il table donc sur un atterrissage de l'économie et une baisse de l'inflation sans récession.

Dernière réunion avant la trêve estivale

Quant à la saison des résultats du second trimestre qui débute aux Etats-Unis, elle s'annonce moins mauvaise que prévu. Selon les 10 % d'entreprises américaines qui ont déjà publié leurs résultats, les bénéfices par action ont augmenté en moyenne de 10 %. Les banques américaines ont notamment rassuré mais quelques valeurs technologiques, comme Tesla ou Netflix, ont déçu.

Les marchés devraient donc rester prudents jusqu'à la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) le 26 juillet prochain qui devrait annoncer une nouvelle hausse de 25 points de base des taux directeurs. La Fed a toujours dit qu'elle tirait les erreurs des années 70 et qu'il ne faut pas céder aux premiers signes de baisse de l'inflation.

En Europe, les investisseurs seront également concentrés sur les publications de résultats alors que la trajectoire des taux européens semble plus claire qu'aux Etats-Unis. La banque centrale européenne (BCE) a déjà indiqué qu'elle augmenterait ses taux directeurs de 25 points de base fin juillet (à 3,75% pour le taux de dépôt) en restant cependant dans le flou pour la suite.

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Commentaires 4
à écrit le 22/07/2023 à 10:21
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Tout profite toujours à la finance américaine attention par contre à ne pas décliner entouré d'aussi peu de concurrents un minimum crédibles, des collaborateurs partout mais des adversaires nulle part tirent vers le bas.

le 22/07/2023 à 14:53
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Traduction française ou anglaise svp?

le 22/07/2023 à 19:40
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Cela me semble clair mais bon s'il faut le dire autrement, la concurrence , la vraie pas celle qu'on a généré ou arrangé, c'est toujours mieux pour progresser, atteindre la suprématie c'est déjà décliner et ils sont tellement forts depuis tellement l...

à écrit le 21/07/2023 à 21:29
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Le rallye haussier serait-il terminé?Si jamais, l'inversion la plus récente de la courbe de rendement n'est pas une inversion petite ou mineure, mais une inversion profonde en territoire négatif . Ceci, nous donne de bonnes raisons de nous attendre à...

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