Attaqué par des fonds spéculatifs, SES-imagotag veut saisir l’Autorité des marchés financiers (AMF)

Ciblée par des vendeurs à découvert, la société française d'étiquettes électroniques contre-attaque et souhaite saisir le superviseur des marchés financiers mais aussi la justice pour diffusion d’informations trompeuses. Cotée au SBF 120, elle a demandé à ses auditeurs de fournir une attestation démontrant l’absence de double-comptabilisation. Le cours de l’action a rebondi de 40 % après avoir chuté de 60% en une seule séance.
Le siège de l'Autorité des marchés financiers à Paris dans le deuxième arrondissement.
Le siège de l'Autorité des marchés financiers à Paris dans le deuxième arrondissement. (Crédits : HANS LUCAS/REUTERS)

La société SES-imagotag poursuit sa contre-offensive. Accusé de tromperie sur ses comptes par le bureau de recherche Gotham City Research, qui travaille pour des fonds activistes spécialisés dans la vente à découvert, le fabricant d'étiquettes électroniques a indiqué, via un communiqué de presse, avoir mandaté ses conseils pour saisir l'Autorité des marchés financiers (AMF). Lors de la présentation de son rapport annuel, le superviseur des marchés s'est contenté d'indiquer « regarder » le dossier, selon la procédure habituelle (analyse des flux d'ordres notamment).

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La société SES-imagotag souligne ainsi « les nombreux manquements » commis par Gotham Research et envisage également de saisir la justice pour « diffusion d'informations fausses et trompeuses ». En complément de sa réponse aux attaques des fonds activistes, la société a demandé à ses commissaires aux comptes une attestation sur la comptabilisation des ventes à BOE, principal actionnaire de SES-imagotag, confirmant que ces transactions, d'un montant de 53,1 millions de dollars, avaient bien été neutralisées dans les comptes consolidés, et donc pas comprises dans le chiffre d'affaires de 620 millions d'euros publié à fin 2022.

Rebond du titre de 40 %

Le bureau de recherche reprochait une double comptabilisation entre l'actionnaire et la société pour « doper » artificiellement les revenus et les marges. Le but de la manœuvre aurait été de soutenir la hausse du cours de l'action et faciliter la vente par BOE de son contrôle majoritaire.

Le titre avait grimpé, avant la publication du rapport de Gotham City Research, de 600 % en trois ans à 167 euros, soit une capitalisation de 2,6 milliards d'euros, ce qui lui avait permis de faire une entrée en décembre dernier dans l'indice SBF 120, l'antichambre du CAC 40. Le cours de l'action a brutalement chuté de 60% le 23 juin dernier, après une suspension de cotation d'une journée, avant de reprendre plus de 40 % pour désormais revenir sur les 100 euros.

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L'entreprise a par ailleurs affirmé, « afin de rassurer les investisseurs » que « le premier semestre 2023 sera également le meilleur semestre historique de la société », avec une croissance du chiffre d'affaires de 30% sur le semestre, conforme aux anticipations données. Le chiffre d'affaires dépasse les 200 millions d'euros au deuxième trimestre 2023, selon le communiqué.

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Commentaires 4
à écrit le 29/06/2023 à 17:33
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Façon de dire aussi que ni la Justice ni l'Autorité des Marchés Financiers ne se sont saisies elles-mêmes sur la base d'une suspicion d'actes délictueux... On a connu des vigilances plus fortes

à écrit le 29/06/2023 à 13:38
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Mais que fait la police des marchés ? Les vendeurs a découvert ont déjà gagné....Est cela le capitalisme éthique qu on vend a la population matraquée par les impôts.... Vive Mélenchon et vive le Pen!!

le 30/06/2023 à 20:10
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@ Karine : entièrement d'accord avec vous sur l'analyse (moins sur les politiciens que vous recommandez chaudement) : se mettre massivement vendeur, après avoir emprunté un max de titres auprès des grands dépositaires, et y aller vraisemblablement av...

à écrit le 29/06/2023 à 12:33
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Un fonds qui détient une position à découvert sur les actions d'une société ne devrait pas être autorisé à publier des rapports remettant en cause la qualité des comptes publiés.

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