Copilot, le nouvel assistant dopé à l'intelligence artificielle qui révolutionne Microsoft 365

Microsoft a lancé ce jeudi Copilot, un puissant outil d'intelligence artificielle intégré à la suite Microsoft 365 (Word, Excel, PowerPoint...). Présenté comme un assistant de travail, le nouvel outil est capable, à partir d'une simple consigne donnée par l'utilisateur, de créer des présentations entières, d'extraire les informations essentielles d'un fichier, ou encore de créer un rapport de synthèse à partir de données éparpillés dans des dizaines de documents. Autrement dit, il révolutionne l'utilisation des célèbres logiciels de bureautique. Mais pour l'instant, il n'est accessible que pour une poignée de clients de Microsoft.
François Manens
Copilot, le nouvelle assistant de Microsoft dopé à l'IA.
Copilot, le nouvelle assistant de Microsoft dopé à l'IA. (Crédits : Microsoft)

Microsoft frappe fort, une fois de plus. Ce jeudi, l'entreprise a présenté Copilot, un puissant assistant dopé à l'intelligence artificielle, directement intégré à sa suite de bureautique Microsoft 365 (Word, Excel, PowerPoint, Outlook, Teams...). Concrètement, le nouvel outil apparaît dans chacun des logiciels, soit dans le corps de texte soit dans une fenêtre sur le côté. Capable de réaliser des « dizaines de milliers » de tâches différentes et de piocher des informations dans tous les fichiers de la suite de bureautique, Copilot est pensé pour un usage quotidien et constant. Microsoft prétend que son nouvel outil va « révolutionner le travail », et les premières démonstrations impressionnantes appuient sa promesse.

Fini les corvées

Jared Spataro, vice-président des applications business de Microsoft, parle d'une « nouvelle façon de travailler », dans laquelle l'employé serait débarrassé des tâches les plus pénibles. Par exemple, il peut demander à Copilot « prépare-moi à mon prochain rendez-vous ». L'assistant ira alors chercher toutes les informations pertinentes à la réunion, qu'elles soient dans ses emails, dans ses documents Word ou même dans ses tableaux Excel. L'outil pourra ensuite en faire un résumé, et même transformer ce résumé en une présentation PowerPoint. Le tout, en quelques secondes.

Les exemples fournis par Microsoft sont trop nombreux pour être tous cités : à partir de quelques lignes de consignes, Copilot crée des présentations entières, produit des dizaines de graphiques accompagnés d'explications ou encore rédige des fiches clients. Il peut trier les boîtes email, extraire les données d'un CRM, ou bien transformer un document Word en email et en PowerPoint. Son utilité apparaît comme une évidence : l'assistant réalise en une poignée de secondes des tâches qui prennent plusieurs dizaines de minutes voire des heures à un humain. L'utilisateur est ainsi débarrassé du travail de recueil des informations et de l'écriture parfois laborieuse de rapports et autres présentations. Mais il récupère une nouvelle tâche : celle de vérifier le travail de l'intelligence artificielle.

En effet, Microsoft n'a pas choisi le nom « copilote » par hasard, puisque l'utilisateur dirige l'outil et valide sa production. Il peut demander à l'IA de recommencer une tâche, y apporter lui-même des modifications, ou bien se débarrasser de son travail. Avec ce mode fonctionnement, Microsoft pallie en partie au défaut des IA génératives (similaires à ChatGPT), qui se trompent encore assez régulièrement. L'entreprise insiste sur la responsabilité de l'humain, qui garde le rôle de maître d'œuvre du projet. Cette méthode a déjà fait ses preuves : l'assistant au développement informatique de sa filiale GitHub, également nommé Copilot, fonctionne depuis plus d'un an sur le même principe, avec succès.

Pour accompagner la sortie de Copilot, Microsoft lance aussi une nouvelle app, appelée Business Chat. Cette dernière fait office de tour de contrôle de toute la suite logicielle, réunit toutes les informations. A priori, l'utilisateur sera amené à utiliser régulièrement Copilot depuis cette nouvelle app.

Plus que ChatGPT

Jared Spataro insiste : Copilot n'est pas une simple intégration de ChatGPT à Microsoft 365. Certes, l'entreprise s'est appuyé en partie sur la technologie de son partenaire OpenAI, chez qui elle a investi une dizaine de milliards de dollars, mais ce n'est qu'une brique parmi d'autres. En réalité, Copilot agit comme une plaque tournante entre l'interface utilisateur de Microsoft 365, Microsoft Graph (l'outil qui réunit toutes les informations de tous les logiciels de la suite 365) et un grand modèle de compréhension du langage (LLM, dans le jargon).

Lorsque l'utilisateur écrit une consigne -par exemple, « prépare un compte-rendu de mon travail cette semaine »-, Copilot va piocher dans Microsoft Graph pour y ajouter du contenu et du contexte, avant de l'envoyer au LLM pour qu'il traduise la commande. Ensuite, Copilot récupère la réponse du LLM puis y ajoute des couches de sécurité, de conformité réglementaire et des vérifications éthiques avant de le renvoyer à l'interface utilisateur. D'après les dirigeants de Microsoft, ce processus à plusieurs étapes rendrait Copilot « prêt pour le monde de l'entreprise », là où d'autres assistants ont échoué par le passé. Mais le géant de la tech reste prudent, et rappelle qu'il est conscient des défaillances de ce type d'IA. Dans un premier temps, il va donc travailler avec un petit nombre de clients, pour corriger au plus vite les premiers défauts de l'outil. « Nous allons faire des erreurs, mais nous aller rapidement les corriger », promet l'entreprise.

Google, le principal concurrent de Microsoft dans l'intelligence artificielle, a annoncé plus tôt dans la semaine des fonctionnalités similaires à celles de Copilot. La guerre entre les deux géants de la tech sur le terrain de la bureautique est donc bel et bien déclarée.

François Manens

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Commentaires 2
à écrit le 17/03/2023 à 14:53
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Encore une fois de bonnes suites d'algos ne sont pas de l'IA !!! Ces fonctionnalités sont simplement permises par la nouvelle puissance exponentielle des serveurs et des réseaux pour assurer une mise en production plus efficace de part ces nouvelles ...

à écrit le 17/03/2023 à 10:50
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Les "annonceurs" de révolution voient souvent leurs rêves se confronter à la réalité. S'il est besoin de générer une étude, c'est d'abord parce qu'on n'y a pas pensé plus tôt... professionnalisme moyen. Et si c'est pour faire joujou en découvrant des...

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