Une nouvelle ère s'ouvre pour Euratechnologies. Trois mois après la démission de Raouti Chehih, l'incubateur et accélérateur lillois a officialisé son remplacement jeudi 24 juin. L'heureux élu est Nicolas Brien, qui quitte la direction générale de premier lobby des startups, France Digitale, pour devenir président du directoire du premier incubateur français. Les deux autres membres de la direction générale, Massimo Magnifico (directeur des opérations) et Jérôme Simonnet (secrétaire général), restent en poste.
Faire d'Euratech un poumon de l'innovation européenne
"Tout le monde semble avoir oublié que Fleur Pellerin a eu l'idée du concept de la French Tech en visitant Euratechnologies, rappelle Nicolas Brien à La Tribune. Station F et beaucoup d'autres lieux d'innovation en Europe se sont inspirés d'Euratech, qui avait le premier réhabilité une friche historique pour transformer un quartier, redynamiser une ville et offrir de nouvelles perspectives de développement économique à toute une région. La réalité est qu'Euratechnologies est le premier lieu d'innovation en Europe et maintenant il faut que ça se sache", déclare le nouveau dirigeant.
La mission du nouveau président du directoire pour trois ans est claire : donner à Euratechnologies une nouvelle stature, à la fois nationale et européenne. Sur le papier, "Euratech" a effectivement de quoi rayonner largement au-delà de l'écosystème lillois et régional. Sa superficie - 150.000 mètres carrés - est 4,5 fois plus importante que celle de Station F, pourtant considéré dans les esprits comme le campus français de référence pour l'écosystème tech. Le lieu abrite 150 startups, 3.500 emplois, et incube chaque année 100 projets dans tous les domaines, de l'agritech à la deeptech, en passant par la santé digitale ou les logiciels BtoB.
Né en 2009 sous l'impulsion de la ville de Lille, le pôle d'activités regroupe et fédère avec succès la plupart des acteurs du numérique locaux et régionaux, des startups aux investisseurs, en passant par des grands groupes français et étrangers comme IBM, Capgemini ou Microsoft, ou encore des acteurs du monde la recherche (CEA, Inria) et de l'enseignement supérieur.
Pour changer l'image d'Euratech et lui donner le rayonnement national et international qu'il mérite, Nicolas Brien mise sur deux piliers : l'investissement pour attirer et financer des startups au-delà des frontières régionales, et la communication pour développer l'attractivité d'Euratechnologies.
"J'ai la conviction qu'à une heure de Londres, d'Amsterdam et de Paris, Euratech est un choix d'implantation très intéressant pour n'importe quelle startup, à la fois française mais aussi d'Europe de l'Est, d'Europe du Nord ou nord-africaine, qui souhaite s'implanter en Europe", estime Nicolas Brien.
Le tout au service de l'emploi. Le nouveau dirigeant vise ainsi "la création d'emplois locaux durables et non-délocalisables par les startups, pour qu'Euratechnologies devienne le premier pourvoyeur d'emplois privés de la région".
Fonds d'investissement de pré-amorçage
Pour réussir ce changement d'échelle et aller au-delà de la communication, Euratechnogies ajoute une nouvelle corde à son arc : l'investissement dans les startups. "Nous allons créer l'un des plus gros fonds en pré-amorçage du continent européen", affirme Nicolas Brien. Sans toutefois révéler le montant qui sera investi dans les jeunes pousses, encore en négociations à l'heure d'écrire cet article.
Le choix de Nicolas Brien pour diriger Euratechnologies s'explique aussi par cette volonté de ne plus seulement faire le trait-d'union entre les startups et les investisseurs, mais d'y contribuer : grâce à ses anciennes fonctions chez France Digitale, premier syndicat des startups et des fonds de capital-risque, l'homme connaît la plupart des investisseurs parisiens.
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