L'appli StopCovid a prévenu 14 personnes mais coûte plus de 200.000 euros par mois

Cédric O a présenté des chiffres d'utilisation très faibles de l'application StopCovid. Pourtant, le gouvernement se dit persuadé de l'utilité du dispositif, surtout en cas de deuxième vague du Covid-19, et a présenté toute une série de projets pour mieux l'intégrer à la réponse sanitaire. Il a aussi tenté de déminer les nombreuses polémiques. Pas gagné...
Sylvain Rolland
Opération déminage pour Cédric O. Le secrétaire d'Etat au Numérique a fait un bilan d'étape peu convaincant des trois premières semaines de StopCovid, et s'est dit persuadé de son utilité en cas de deuxième vague épidémique.
Opération déminage pour Cédric O. Le secrétaire d'Etat au Numérique a fait un "bilan d'étape" peu convaincant des trois premières semaines de StopCovid, et s'est dit persuadé de son utilité en cas de deuxième vague épidémique. (Crédits : DR)

Des problèmes, quels problèmes ? Malgré la longue liste des polémiques entourant l'application de traçage de contacts StopCovid -inefficacité car trop peu téléchargée, manque de transparence sur les données qui remontent au serveur central, incompatibilité avec les autres applications européennes, soupçon de favoritisme dans l'attribution du contrat de maintenance...-, le secrétaire d'Etat au Numérique, Cédric O, et les organismes qui ont contribué à son développement -l'Inria, l'Inserm, la Direction générale de la santé, l'Institut Pasteur- ont présenté un "point d'étape", mardi 23 juin à Bercy. Un exercice mêlant auto-congratulations et pistes d'améliorations pour les mois à venir, en espérant déminer les critiques et encourager les Français à télécharger l'application.

Lire aussi : L'application StopCovid, un ratage spectaculaire

1,8 million d'installations... mais déjà 460.000 désinstallations

Car pour l'instant, le bilan n'est pas glorieux. Installé sur téléphone portable, StopCovid permet à un utilisateur qui se découvre contaminé de prévenir anonymement les autres utilisateurs qu'il a croisés récemment. Mais depuis son lancement le 2 juin, StopCovid a été téléchargée 1,9 million de fois, pour 1,8 million d'installations effectives, soit 2,5% de la population française. Mais 460.000 personnes ont aussi déjà désinstallé l'application... ce qui signifie que StopCovid n'est effective que sur 1,4 million de smartphones. "Le rythme des désinstallations augmente nettement ces derniers jours", a admis Cédric O. "Je pense que c'est parce que l'épidémie ne fait plus aussi peur, ce qui est dommage car les craintes d'une deuxième vague à l'automne sont à prendre au sérieux", a-t-il commenté.

Avec un si faible taux d'installation -largement inférieur à l'Allemagne et à l'Italie par exemple-, l'appli se révèle très peu pertinente dans la lutte contre le Covid-19. En trois semaines, 68 personnes se sont déclarées positives au coronavirus sur StopCovid. En conséquence, 205 identifiants cryptés correspondant à des contacts croisés pendant la période d'incubation, ont été remontés au serveur central. Mais seulement 14 personnes ont été prévenues par une notification qu'elles avaient été en contact avec une personne malade. "On ne sait pas pourquoi ce chiffre est si faible, il faudrait effectuer une enquête de terrain pour comprendre", a estimé Cédric O. Le chiffre interpelle : même si on considère que les 14 personnes prévenues correspondent à 14 malades différents (ce qui n'est pas sûr), cela signifie qu'au moins 54 malades n'ont donné lieu à aucune notification. Est-ce parce qu'ils n'ont croisé personne à moins d'un mètre pendant 15 minutes pendant les 15 jours précédant leur test positif au Covid-19 ? L'application est-elle vraiment capable de détecter tous les cas contacts alors que des doutes subsistent toujours sur son fonctionnement sur iPhone lorsque celui-ci est en veille ?

Des coûts mensuels autour de 200.000 euros par mois

Le secrétaire d'Etat au Numérique a également donné des précisions sur le coût de maintenance de StopCovid. Les dépenses d'hébergement sont estimées à 40.000 euros par mois hors taxe, tandis que la maintenance et les développements sont estimées à  60.000 euros en juin, 40.000 en juillet et en août, et 80.000 à partir de septembre, un surcoût lié à l'arrêt du travail pro-bono de Capgemini, qui travaillera gratuitement sur l'application jusqu'à fin août. Il faut également ajouter des dépenses complémentaires optionnelles "d'appui au support utilisateur" (50.000 euros par mois) et des dépenses liées au déploiement de l'application (30.000 euros par mois).

Ce qui fait un total de 180.000 euros hors taxe en juin, 160.000 euros hors taxe en juillet et en août, et 200.000 euros hors taxes à partir de septembre. En ajoutant la TVA à 20%, on arrive à environ 216.000 euros en juin, 192.000 euros en juillet et en août, et 240.000 euros à partir de septembre.

Cédric O est brièvement revenu sur le soupçon de favoritisme dans l'attribution du contrat de maintenance de l'application à Outscale, une filiale de Dassault Systèmes, alors que la maison-mère a contribué à titre gracieux au développement de l'application. Renvoi d'ascenseur ? Cédric O s'en défend. "Outscale est la seule solution d'hébergement certifiée par l'Anssi, donc il n'y avait pas de raison de passer un appel d'offres alors qu'une seule entreprise n'est éligible", a répondu le secrétaire d'Etat au Numérique, tandis que Guillaume Poupard, le président de l'Anssi, acquiesçait d'un mouvement de tête. Toutefois, le ministre a précisé que lorsque Capgemini arrêtera de travailler pro-bono sur le projet, c'est-à-dire à la fin août, un appel d'offres sera lancé pour sélectionner l'entreprise qui aura le contrat.

Une gêne palpable concernant la Cnil et les remontées de données personnelles au serveur central

Un autre dossier chaud attendait Cédric O : pourquoi a-t-il affirmé aux députés -pour obtenir leur vote- et à l'opinion publique -pour qu'elle télécharge l'application- que StopCovid n'envoie à un serveur central seulement les données correspondant à un contact de moins d'un mètre pendant 15 minutes entre deux smartphones, alors que ce n'est pas le cas ? La semaine dernière, un chercheur de l'Inria, Gaëtan Leurent, a démontré que l'appli fait en réalité remonter toutes les interactions du smartphone avec tout autre téléphone équipé de l'application, même si l'interaction n'a duré qu'une dizaine de secondes à plus de 5 mètres de distance.

Autrement dit, le fonctionnement réel de l'application révèle une énorme différence entre la théorie -ce qui a été annoncé par le gouvernement, écrit dans le décret d'application validé par la Cnil et voté par les députés, et promu ensuite par l'Etat-, et la pratique. Dans son avis du 25 mai, la Cnil donnait son accord au gouvernement parce que l'appli ne transmettait au serveur central que des données correspondant à un contact de moins d'un mètre pendant 15 minutes. Visiblement, l'autorité n'a donc pas audité la version actuelle de l'application, et a donc rendu un avis devenu très vite obsolète. Pourtant, le gouvernement s'appuie quand même sur cet avis pour promouvoir l'application. Plus qu'un problème de transparence, cette révélation pourrait devenir un vrai problème juridique pour StopCovid, d'autant plus que le consentement de l'utilisateur n'est donc pas donné en réelle connaissance de cause.

Visiblement mal à l'aise sur le sujet, Cédric O s'est retranché derrière l'annonce effectuée par la Cnil ce mardi, qui a indiqué qu'elle allait contrôler "dans les prochains jours" le fonctionnement du serveur central. "Je me réjouis de ces audits de la Cnil et je les espère le plus rapidement possible", a-t-il ajouté. D'après lui, il y a eu "une incompréhension" sur la question "du nombre de données remontées au serveur central", car "la manière dont fonctionne StopCovid, basée sur le protocole franco-allemand ROBERT, est publique depuis avril". Et d'expliquer que l'appli fait remonter ces données pour "scorer les expositions au virus" :

"Il faut remonter tout l'historique de proximité pour ensuite faire le tri et identifier les personnes qui doivent être prévenues qu'elles ont été en contact avec un malade du Covid-19. Chaque téléphone est doté d'un identifiant crypté, mais celui-ci change toutes les 15 minutes. Donc si je suis à côté de quelqu'un pendant 16 minutes, il y aura deux crypto-identifiants : un pour les premières quinze minutes, un autre pour la 16è minute. Il peut aussi y en avoir un de 8 minutes, un de 3 minutes et un de 5 minutes. Il faut donc pouvoir remonter les crypto-identifiants courts, pour que le serveur central identifie que bien qu'ils soient différents, ils proviennent bien du même smartphone. C'est comme ça qu'on peut calculer le temps d'exposition, et décider d'envoyer une notification si l'exposition est supérieure à 15 minutes à moins d'un mètre", a-t-il détaillé.

Mais ces explications ne justifient pas la ligne de conduite du gouvernement, qui a martelé que l'application ne faisait remonter que les données correspondant à une exposition de 15 minutes à moins d'un mètre, et s'est appuyé sur un avis de la Cnil basé sur une méconnaissance du fonctionnement réel de l'application. "Nous allons mettre en place un filtre dans la prochaine mise à jour qui sera lancée ce jeudi, qui fera qu'on ne remontera pas les contacts trop éloignés ou trop courts, de moins d'une minute par exemple même si la durée n'est pas encore tranchée", a ajouté le ministre.

Mise à jour, "CAPTCHA souverain", nouveaux développements et communication concentrée sur les clusters

Malgré toutes ces déconvenues, le gouvernement maintient son cap et redit sa détermination à faire de StopCovid "un outil important et complémentaire dans la lutte contre la propagation du Covid-19, surtout en cas de deuxième vague".

Cédric O a ainsi présenté les chantiers à venir, à commencer dès cette semaine par une mise à jour intégrant le fameux filtre pour ne plus remonter autant de données au serveur central. Un nouveau CAPTCHA, c'est-à-dire un traceur capable d'identifier que l'utilisateur n'est pas un robot, sera ajouté pour remplacer celui de Google. Car là aussi, lors du bug bounty (le test de l'application par des hackers éthiques), des experts en cybersécurité avaient découvert que l'appli intègre ce traceur développé par Google... alors que tout le but d'une application "souveraine" était de se passer des briques logicielles d'Apple et de Google.

Autre chantier : travailler, avec l'UE, à l'interopérabilité avec les autres applications de tracing européennes. Aujourd'hui, StopCovid est totalement incompatible avec toute autre application, ce qui pose un problème pour les touristes qui viendraient en France, et pour les travailleurs frontaliers. Ce manque de compatibilité s'explique car la France est le seul pays à avoir refusé de développer son app en utilisant la base technique d'Apple et de Google.

Enfin, le gouvernement prévoit une campagne de communication spécifique pour pousser les habitants de nouveaux clusters du coronavirus à télécharger l'application. A commencer par Mayotte. "Il faut travailler avec les collectivités locales pour intégrer StopCovid aux actions de terrains dans les clusters localisés", ajoute Cédric O.

Sylvain Rolland

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Commentaires 30
à écrit le 27/06/2020 à 8:22
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Ne serais ce pas judicieux d’utiliser le 200 000 ou 300 000 par mois à trouver une parade contre un virus qui provoque une inflammation des tissus internes du corps humain ?

à écrit le 24/06/2020 à 11:15
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Cette application n'a aucun sens. Il est impossible avec un smarphone d'avoir une précision de localisation correspondant à ce qui est annoncé pour cette appli. Le BT n'a pas de notion de distance et capte à plus de 10 m, le wifi de même.Quand au GP...

le 24/06/2020 à 17:11
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Tout à fait d'accord. C'est une double arnaque.

à écrit le 24/06/2020 à 8:41
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Nous avions besoin, je crois, d'une expérience sur ce type d'application, et donc c'est cher payé, mais nous serons peut-être contents de l'avoir fait. En revanche, il est probable qu'une application universelle soit préférable (et donc c'est une er...

à écrit le 24/06/2020 à 8:37
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Tout cela avec peu de test et des tests fiables à seulement 70%... Les français ne l'utilisent pas car ils sentent bien que tout cela n'est qu'une vaste fumisterie sans parler de la gestion sanitaire avec les conflits d'intérêts liant l'OMS et la fo...

à écrit le 24/06/2020 à 8:19
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C'est du flicage tout simplement. Comme le dossier santé que la sécurité sociale veut mettre en place depuis des années et que les assureurs aimeraient pouvoir y avoir accès. C'est valable aussi pour tous les systèmes informatiques connectés : DANGER...

à écrit le 24/06/2020 à 8:14
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Avec ce gadget stopcovid, le gouvernement Philippe fait la démonstration de ce qu'il jette l'agent des contribuables par les fenêtres, préalablement il avait prévenu les "amis" qui attendaient sous les fenêtres avec des containers prêts à ramasser...

à écrit le 24/06/2020 à 7:06
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tout cela pour un gouvernement qui a nié des le début de la crise l'utilité des masques et qui a voulu aussi faire des économies de teste donc encore un point négatif ce qui fait beaucoup et encore on a pas tranché le problème chloroquine qui v...

à écrit le 23/06/2020 à 22:42
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Je peux louer mon serveur pour 20 000€/mois ça fera des économies à l'Etat. :-) Le DMP il coûte combien par mois ? Y a combien d'assurés qui ont leur DMP rempli (par eux ou les médecins) ? C'est perpétuel le DMP. Quand y aura 10 ou 20 millions de g...

à écrit le 23/06/2020 à 22:15
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Soit 15.000 € le coût mensuel pour prévenir une personne i.e. au prix journalier d'un lit de réanimation à l'hôpital. Donc application plus que rentable. Objectifs atteints !

à écrit le 23/06/2020 à 21:28
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Aujourd'hui, il peut être dangereux pour votre carière de vous faire dépister. Si vous êtes détecté positif, que la chaine de contamination se trouve dans votre entreprise et que vous en êtes la cause parce que vous n'avez pas respecté les "règles...

le 24/06/2020 à 18:36
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Effectivement le retrait est judicieux en cas d'alerte COVID sur votre smartphone, à moins que vous ne soyez protégé. (durex sed lex)

à écrit le 23/06/2020 à 21:08
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Confinez ses promoteurs : c'est une question de salubrité publique...

à écrit le 23/06/2020 à 20:38
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14 personnes prévenues. 200 000 euros par mois. Cet argent a été touché sans marché public ni appel d'offres. Je veux bien de cet argent public si généreux de cedric. O. Moi aussi je veux bien de ce si genereux favoritisme.

à écrit le 23/06/2020 à 20:23
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Toujours cette manie de la centralisation et cette volonté de tout réinventer au dépend de l efficacité et des impôts du contribuable ! En outre, je croyais que la France défendait les actions communes en Europe ? L utilisateur vote avec son sm...

à écrit le 23/06/2020 à 19:56
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Avec 200 000 € par mois, on peut acheter des masques, des respirateurs, ou, payer du personnel hospitalier, ouvrir des lits...des choses concrètes qui seront un jour vraiment utiles. Le numérique, les "applis", des "trucs" à bouffer du temps, de l'a...

le 23/06/2020 à 20:32
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si cette application pouvait éviter ne serait ce qu'à 100 personnes de finir en réa pendant trois semaines, l'opération serait financièrement parlant très rentable pour l'état et la collectivité. Le vrai problème de stopcovid, c'est la défiance to...

le 23/06/2020 à 22:49
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deux respirateurs. Mais ne pas avoir à être respirateurisé c'est la distanciation, le lavage des mains, les masques aussi, tout un ensemble, l'appli c'est en plus, elle ne doit pas nous faire oublier les autres. Etre prévenu après, c'est utile (on e...

le 24/06/2020 à 17:19
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N'oublions pas non plus que les policiers allemand n'ont pas matraqué du soignant en sortant du confinement. Bon peut mieux faire, je suis sûr que d'ici la fin de l'année nous aurons encore des choses inimaginables à scorer.

à écrit le 23/06/2020 à 19:17
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Plutôt typique du manque d'esprit civique des français... Dommage

le 23/06/2020 à 19:46
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Plutot typique d un gouvernement completement largué.. Je voyage dans toute l'europe pour le boulot votre stpp covid ca sert a rien . Encore une fois bruxelles a fait chou.. blanc

à écrit le 23/06/2020 à 19:10
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Stop Covid est un sketch à mourir de rire tout prêt pour Bigard et les humoristes talentuex qui ne manqueront pas de moquer ce bazar imputable au gouvernement Philippe

à écrit le 23/06/2020 à 19:10
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j'y connais rien Mais je pense que c'est l'exemple Typique où il ne faut pas lutter contre la marée et prendre les applis du marché, qui fonctionnent et ne coûtent rien sauf quelques données privatives. Sous pretexte de protection, finalement, les ...

le 23/06/2020 à 22:24
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Vous préférez donc ouvrir vos données privatives à des tiers non identifiés aux buts non connus en échange d'une application censée vous protéger ? Un remake du "plutôt rouge que mort" des anciens communistes années 1980 revu et corrigé par les néo m...

le 24/06/2020 à 8:43
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@GREFF Je ne préfère rien, je constate Tout le monde a soit de l'android soit de l'apple sauf quelques irréductibles vivant dans le Larzac (dont vous faites peut être partie ?) Il se trouve que cette appli n'est pas dédié aux Larzaciens mais à une...

à écrit le 23/06/2020 à 18:35
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Stop covid est un scandale de la macronie ; 200 000 € par mois pour un vulgaire gadget ... ca fait penser au fumeux logiciel des paye des militaires empêchait les militaires de toucher leur soldes faut faire payer ces 200 000 € par les membres ...

le 23/06/2020 à 19:48
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Et cet appli fonctionne qu en France donc aucun interet... Le Covid a mit en evidence une belle et grande collaboration entre etats Européens et dans le monde ..

à écrit le 23/06/2020 à 18:26
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L’association Anticor, qui lutte contre la corruption, a déposé un signalement auprès du Procureur de la République. Le coût de l’application StopCovid est en cause. L’inquiétude ne porte pas sur l’utilisation de nos données, mais sur son coût et… un...

à écrit le 23/06/2020 à 18:01
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Typique de la dépense publique en France. Un peu comme les millions investis dans les bateaux See Bubbles , qui ne verront jamais le jours et dont son concepteur vient de revendre ses parts. Les avions renifleurs ont trouvé leur suite mais dans un gr...

à écrit le 23/06/2020 à 17:15
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Aussi abjecte dans le fond que dans la forme, un échec total entièrement mérité.

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