Pourquoi Facebook veut fabriquer ses propres puces

À l'instar de Google et Apple, Facebook cherche à gagner en indépendance vis-à-vis de ses fournisseurs. Si la fabrication de puces est encore un terrain inconnu pour le réseau social, elle lui serait utile pour ses data center, l'intelligence artificielle et la construction d'objets connectés. Des rumeurs prêtent à l'entreprise de Mark Zuckerberg des projets d'enceintes connectées pour cet été.
Anaïs Cherif
En 2017, Facebook a engrangé 40,7 milliards de dollars (+47% par rapport à 2016)... dont 40 milliards générés par la pub !
En 2017, Facebook a engrangé 40,7 milliards de dollars (+47% par rapport à 2016)... dont 40 milliards générés par la pub ! (Crédits : Joshua Roberts)

Google, Apple... Et maintenant Facebook. Le réseau social rejoint le cercle des géants de la tech à fabriquer leurs propres puces, selon Bloomberg. L'objectif : gagner en indépendance vis-à-vis de ses fournisseurs actuels, comme Qualcomm et Intel. L'entreprise de Mark Zuckerberg en est à ses prémices : elle a publié des offres d'emploi cette semaine, relayées sur Twitter par Yann LeCun à la tête de l'intelligence artificielle (IA) chez Facebook.

Si Google et Apple ont ouvert la voie, la fabrication de puces est un terrain encore inconnu pour Facebook. Jusqu'ici, le plus grand réseau social au monde, avec 2,13 milliards d'utilisateurs, s'était principalement concentré sur le développement de sa plateforme et de sa régie publicitaire. Mais des puces "made in Facebook" pourraient lui servir pour ses data center, le développement de l'IA ou encore, pour produire des appareils grands publics, selon le Wall Street Journal.

Diversifier ses revenus

En effet, Facebook semble vouloir faire son grand saut sur le marché des objets connectés afin de diversifier ses sources de revenus. En 2017, la société américaine a engrangé 40,7 milliards de dollars (+47% par rapport à 2016)... dont 40 milliards générés par la pub ! Dans le vaste champ des appareils, des rumeurs persistantes prêtent à Facebook des intentions de haut-parleurs intelligents pour une sortie éventuelle au cours de l'été. Sur ce marché en plein essor, le réseau social tenterait de se faire une place aux côtés du leader Amazon, qui s'est positionné depuis novembre 2014 avec son enceinte Echo, suivi par son concurrent Google en novembre 2016. Apple est entré dans la bataille en janvier dernier, après avoir repoussé la sortie de son enceinte HomePod.

| Lire aussi : Apple : son enceinte connectée HomePod est-elle un flop ?

Facebook pourrait également en profiter pour utiliser ses propres puces dans ses casques de réalité virtuelle. En 2012, l'entreprise de Mark Zuckerberg a acheté la société américaine Oculus VR, pour un montant de 2 milliards de dollars. Les premiers casques Oculus Rift n'ont été lancés sur le marché qu'en 2016, en multipliant les obstacles : prix trop élevé, concurrence accrue, procès pour violation de propriété intellectuelle...

Un laboratoire d'envergure inauguré en 2016

Pour développer ses projets, Facebook a inauguré en août 2016 "un laboratoire dédié aux appareils, le plus grand et le plus avancé de [notre] histoire", s'enthousiasmait Mark Zuckerberg, Pdg et co-fondateur de Facebook. De la taille "d'un demi-terrain de foot", le laboratoire sera en mesure "au cours des 10 prochaines années, de construire absolument tout - des casques Oculus Rift à des avions solaires", expliquait Mark Zuckerberg il y a deux ans.

Afin de mener à bien ce vaste chantier, Facebook a nommé en août 2017 Andrew Bosworth à la tête de sa section "hardware", incluant Building 8, le laboratoire de Facebook dédié à la recherche sur les nouvelles technologies, et Oculus, consacré à la réalité virtuelle. Le géant américain a pris soin de confier cette tâche à l'un de ses vétérans. Entré chez Facebook à ses débuts, en 2006, Andrew Bosworth a joué des rôles clés au sein du réseau social. Il a notamment été l'un des architectes du fameux fil d'actualité, avant d'occuper récemment le poste de vice-président de la publicité.

Anaïs Cherif

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Commentaires 5
à écrit le 23/04/2018 à 20:23
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Ils devraient surtout fabriquer leurs propres carte sim pour s’affranchir des opérateurs télécoms et gagner énormément en cyber sécurité. Beaucoup de l’espionnage des smartphones par les opérateurs télécoms se fait via la carte sim, Est-ce qu’un lead...

à écrit le 19/04/2018 à 21:40
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Pour une histoire d’ethiQue Ceux qui font du CA dans les réseaux sociaux : 1) limiter le monopole 2) pas de fabrication de puce personnelle 3)pas de recherche et technologie dans l’IA 4) contrat de consentement clairement expliqué signé par ...

à écrit le 19/04/2018 à 21:32
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oui, ils dependent un peu de nvidia pour les puces..........apres, exercer un metier qui n'est pas le sien, c'est plus qu'hasardeux....... y a bcp de gens qui y ont laisse des dents....... mozilla voulait faire du systeme d'exploitation, echec, micro...

à écrit le 19/04/2018 à 18:12
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Les circuits intégrés Facebook pour mieux espionner et collecter les infos persos à notre insu. J'espère qu'aucun ordinateur personnel ni mobile n'aura de puces Facebook.

à écrit le 19/04/2018 à 17:18
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Notons tout de même comme ces GAFA sont une bouffée d'oxygène au sein de notre économie dramatiquement conservatrice et mortifère. Nous entrons dans une tendance stratégique économique verticale exactement celle que toutes les multinationales europée...

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